L’avertissement d’Apple sur ses résultats, à cause d’une chute de la demande en provenance de Chine …
Le Japon en route vers la récession
L’avertissement d’Apple sur ses résultats, à cause d’une chute de la demande en provenance de Chine et à une baisse de la production, a sonné comme un signal concret du ralentissement de l’économie et confirmé les craintes.
Ralentissement suite et pas fin
Apple pourrait ainsi devenir le symbole du ralentissement de l’économie au premier trimestre et son avertissement pèse sur les bourses asiatiques ce matin. Jusqu’à présent, nous étions cantonnés aux révisions des prévisions de croissance pour les économies des pays asiatiques essentiellement. Avec l’annonce d’Apple, nous rentrons dans le concret et le tangible et il rejoint ainsi Alibaba qui avait, la semaine passée, aussi averti sur ses résultats.
En dehors des mesures de soutien par les autorités monétaires, la Chine continue de prendre d’autres mesures pour assurer une reprise la plus rapide possible. Elle a ainsi annoncé qu’elle allait appliquer à partir du 2 mars des exemptions de tarif sur 696 produits importés en provenance des Etats-Unis dont le porc, le bœuf, le soja, et les produits pétroliers.
Comme personne ne sait prédire à partir de quand la progression du Covid-19 va ralentir et surtout s’inverser, il est à ce stade impossible d’établir des prévisions pour la croissance en Chine au premier trimestre. D’autant plus que nous ne disposons pas d’indicateurs économiques sur la situation en Chine à l’exception de l’annonce d’un recul de 25% des ventes de voitures. Le baromètre que constitue le niveau du yuan montre cependant qu’il reste relativement stable (voir graphique).
En tout cas, la probabilité de baisses de taux se renforce que cela soit en Corée du Sud, en Indonésie ou en Thaïlande comme je l’indiquais hier, sans parler évidemment de la Chine.
Le cas du Japon
Je voudrais revenir sur les chiffres publiés hier par le Japon, car l’ampleur de la dégradation de la situation interpelle.
La chute au quatrième trimestre a été la conséquence d’un recul de 3% des dépenses des ménages, d’une baisse de 3.7% des dépenses en capital, et d’un recul des exportations. Mais cela c’était avant le Covid-19 et pour les raisons déjà évoquées. A savoir un typhon qui a affecté certaines régions, la guerre commerciale et la hausse de la TVA.
Mais la propagation du Covid-19 risque d’encore plus aggraver la situation car le Japon est fortement dépendant de la Chine. D’abord, avec le secteur du tourisme, rien que l’année passée, les touristes chinois avaient généré 37% des 44 milliards de dollars de dépenses touristiques au Japon.
Ensuite, plusieurs sites de production de voitures risquent de devoir réduire leur production faute de composants en provenance de Chine. Et inversement, les exportations japonaises vers la Chine vont être confrontées à une baisse de la demande.
Vu le niveau d’endettement de l’Etat et le niveau des taux d’intérêt, on peut légitimement se poser la question de savoir comment le pays va pouvoir faire face à ce ralentissement, et on ne peut vraiment pas exclure de voir le Japon basculer dans la récession.
Hong Kong n’est guère mieux loti
Après une année déjà très négative, Hong Kong subit de plein fouet la chute du tourisme, comme le montre le graphique. Résultat, les ventes de détail se sont effondrées avec une chute entre 30 et 50% du chiffre d’affaire par rapport à la même période l’année passée et une chute de 80% des ventes de montres, bijoux, et autres produits de luxe.
Autre secteur fortement impacté, les hôtels et les restaurants. Les restaurants, qui avaient déjà vu leur activité se réduire entre 30 et 50% durant les manifestations, font face maintenant à une chute entre 70 et 80% de leur chiffre d’affaire. Conséquence, plus de 100 restaurants auraient fermé.