BoE et FED : le piège de l’inflation politique

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Alors que la FED subit de multiples pressions, la Banque d’Angleterre subit les effets des mesures du nouveau gouvernement qui l’entravent dans son processus d’ajustement monétaire.

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Alors que la FED subit de multiples pressions, la Banque d’Angleterre subit les effets des mesures du nouveau gouvernement qui l’entravent dans son processus d’ajustement monétaire.

Hausse de l’inflation

L’inflation en Grande-Bretagne est repartie à la hausse et se situe à 3,8% en taux annuel en juillet, et devrait poursuivre sur sa lancée avec un niveau de 4% attendu en septembre, soit le double de l’objectif de la Banque centrale.

Selon les chiffres publiés hier, l’inflation est passée de 3,6% à 3,8%, et l’inflation dans le secteur des services , qui est surveillée de près par la Banque d’Angleterre, s’est accélérée aussi pour atteindre 5,0 % contre 4,7 % le mois précédent.

Et phénomène inquiétant, les employeurs affirment que l’augmentation des impôts, et la forte hausse du salaire minimum, les obligent à augmenter leurs prix, c’est ce qu’on appelle l’effet de second tour, fortement craint par les Banques centrales.

Dans le détail, il ressort que la hausse provient des tarifs aériens, effet temporaire, mais aussi des prix de l’électricité, de l’essence, des boissons non alcoolisées et des chambres d’hôtel.

La hausse des prix des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées, qui ont augmenté de 4,9 % par rapport à l’année précédente, affecte directement les ménages et a un effet psychologique indéniable. Et la tendance devrait se poursuivre, la BoE prévoit que l’inflation alimentaire atteindra un pic de 5,5 % à la fin de l’année.

Déjà que la BoE agissait avec prudence dans le processus de baisse des taux, et que la dernière baisse en août avait été décidée à l’arraché, autant dire, qu’après ces chiffres d’inflation, les anticipations d’encore une baisse des taux cette année se sont fortement réduites.

FED sous pression

Si la BoE vit des moments difficiles que dire de la position de Powell et de la FED.

Elle est confrontée à un risque de stagflation, d’un environnement inconnu avec la hausse des droits de douane, des indicateurs économiques qui risquent d’être manipulés, et des pressions incessantes de Trump.

Les minutes de la dernière réunion du Comité de la FED ont confirmé que deux de ses membres étaient favorables à une baisse des taux, mais aussi que les autres membres ont estimé qu’il était approprié de laisser les taux inchangés.

Ces minutes ont montré aussi que la FED a bien du mal à cerner l’impact réel de la hausse des droits de douane, et qu’en ce qui concerne l’avenir, les participants ont noté qu’ils pourraient être confrontés à des compromis difficiles si l’inflation élevée s’avérait plus persistante alors que les perspectives du marché de l’emploi s’affaiblissaient.

Maintenant, tous les regards sont tournés vers le discours de Powell, demain, lors du symposium économique annuel de Jackson Hole.

Le tout dans un contexte marqué par des remarques incessantes de Trump pour que la FED baisse ses taux, par le remplacement de l’ancienne gouverneure Adriana Kugler par Stephen Miran, président du Conseil des conseillers économiques, et véritable instigateur de la politique économique de Trump.

Et comme si cela ne suffisait pas, hier, Trump a demandé à Lisa Cook, gouverneure de la FED, de démissionner de la Banque centrale en raison d’allégations de malversations liées à des hypothèques sur des propriétés qu’elle possède en Géorgie et dans le Michigan.

Autant de coups de boutoir qui fragilisent la FED et qui remettent en cause indirectement l’indépendance de cette dernière qui est pourtant un principe essentiel pour préserver l’ensemble du système financier.

Indices PMI

Comme chaque fin de mois, le Japon ouvre le bal de la publication des indices PMI, avant ceux de la zone euro, de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis plus tard dans la journée.

Selon cet indice, la production manufacturière a connu une modeste reprise, avec un rebond de l’indice de production, mais les nouvelles commandes ont continué à diminuer, surtout celles émanant de l’étranger.

Dans le secteur des services, l’activité a continué à se développer, mais à un rythme plus lent, l’indice PMI des services tombant à 52,7 en août, contre 53,6 en juillet.

L’indice PMI composite est passé de 51,6 en juillet à 51,9 en août, marquant un sentiment un peu plus positif après l’accord commercial qui a vu le Japon se voir imposer des droits de douane de 15%.

En Inde, malgré les menaces de droits de douane de 50%, les indices PMI montrent, ce matin, une économie en plein essor.

L’indice composite a grimpé à 65,2 en août, contre 61,1 le mois dernier, soit le chiffre le plus élevé depuis le début de l’enquête en décembre 2005.

Non seulement, cet indice a été soutenu par la plus forte augmentation du total des nouvelles commandes depuis près de 18 ans, mais aussi par une demande internationale particulièrement robuste.

Le secteur des services a été le fer de lance de cette croissance, son indice d’activité atteignant un niveau record de 65,6. Mais le secteur manufacturier a également fait preuve d’une force remarquable, son indice a atteint 59,8, son niveau le plus élevé depuis janvier 2008.

Et pour la suite, les entreprises restent optimistes, et ont répercuté la hausse des prix des intrants et des salaires sans que cela n’affecte la demande.

Sans surprise, les indices PMI publiés en zone euro, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis ne seront pas du tout dans la même tonalité que ceux publiés en Inde. Dans le meilleur des cas, ils devraient rester stables, mais à des niveaux assez faibles.

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