Franchement, il y a de quoi être déboussolé par les chiffres qui sont publiés actuellement aux Etats-Unis, avec une sorte de compensation qui semble se faire entre la hausse des prix à cause des tarifs douaniers, et une baisse de la demande.

Vers un choc de la demande ?
Franchement, il y a de quoi être déboussolé par les chiffres qui sont publiés actuellement aux Etats-Unis, avec une sorte de compensation qui semble se faire entre la hausse des prix à cause des tarifs douaniers, et une baisse de la demande.
Un choc de la demande ?
C’est effectivement à se poser la question de savoir si les Etats-Unis ne risquent pas, à un moment, d’être confrontés à un choc de la demande, cette dernière reculant sous l’effet de la hausse inconsidérée des prix d’un certain nombre de biens et de services, dont les Américains pourraient se détourner.
Nous n’en sommes pas encore là, mais un ralentissement de la demande pourrait venir bouleverser tout le modèle de croissance de l’économie américaine tel que nous le connaissons.
Le chiffre d’inflation avait déjà mis en évidence que la hausse des prix des biens avait en partie été compensée par une baisse de la demande pour les services.
C’est exactement le même constat après la publication des chiffres de prix à la production aux Etats-Unis, qui sont restés inchangés d’un mois à l’autre en juin, après une hausse de 0,3% en mai. Soit sur un an, le taux est passé de 2,7% en mai à 2,3% en juin.
Même constat que pour l’inflation, certains postes ont flambé, comme les coûts du mobilier de maison qui ont augmenté de 1,0% après avoir progressé de 0,7% le mois précédent. Ou encore l’équipement électronique domestique qui a augmenté de 0,8% après être resté inchangé en mai.
En revanche, les prix de gros des services ont baissé de 0,1 % après avoir augmenté de 0,4 % en mai, avec une baisse de 4,1 % des prix de gros des chambres d’hôtel et de motel, et de 2,7% des coûts des billets d’avion.
A côté de cela, la production industrielle a augmenté d’un petit 0,1% d’un mois à l’autre en juin, après une hausse de 0,3% en mai.
Pas simple d’y voir clair, et surtout qu’il faudra voir quels tarifs douaniers seront finalement appliqués le 1er août, pour autant que l’on soit fixé à cette date.
Mauvaise surprise
Pour la BOE, avec une hausse de l’inflation, qui a atteint, en taux annuel, son niveau le plus élevé depuis plus d’un an, à 3,6% en juin contre 3,4% en mai.

Ce chiffre dépasse les prévisions et va à l’encontre du sentiment de la Banque centrale que l’inflation allait tout doucement effectuer une courbe descendante.
Et deuxième déconvenue, l’inflation des prix des services, une mesure que la BOE considère comme un meilleur indicateur des pressions sur les prix, s’est maintenue à 4,7 % en juin, contrairement aux prévisions des économistes qui tablaient sur une baisse à 4,6 %.
Catherine Mann, responsable de la fixation des taux d’intérêt à la Banque d’Angleterre, encore elle, a déclaré « lorsque je pense à la croissance en tant que banquier central, ce que je veux voir, c’est une croissance de l’offre, et la demande viendra avec. Sans croissance de l’offre, la demande n’est qu’un sucre d’orge et cela ne se termine pas bien ».
Et alors que ce matin, les chiffres sur le marché de l’emploi en Grande-Bretagne seront publiés, elle a ajouté « je pense que c’est de là que viennent les différences de points de vue au sein du comité – une différence d’évaluation de la situation réelle de la demande et de la façon dont elle se manifeste sur le marché du travail en ce qui concerne les perspectives d’emploi et la réduction de la main-d’œuvre ».
Il faut espérer que les chiffres de l’emploi vont un peu éclaircir la situation, sinon la baisse des taux attendue début août pourrait être remise en cause.
Le sterling demeure sous pression, et flirte toujours avec le niveau des 0,87 par rapport à l’euro, seuil qui, s’il était franchi, pourrait accentuer son déclin.

Le Japon en position délicate
Alors qu’elles sont toujours sous la menace de droits de douane de 25%, les exportations japonaises ont chuté pour le deuxième mois consécutif.
Il faut dire que le Japon est particulièrement affecté par les droits de douane de 25% qui sont déjà d’application sur le secteur automobile pour tous les pays, à l’exception de la Grande-Bretagne.
Ce secteur, qui est un pilier de l’économie japonaise, est tributaire des exportations.
Les exportations ont baissé de 0,5 % en juin par rapport à l’année précédente, après une baisse de 1,7 % en mai.
En particulier, les exportations vers les États-Unis ont chuté de 11,4 % en juin par rapport à l’année précédente, la plus forte baisse mensuelle en pourcentage depuis février 2021, entraînée par une chute de 26,7 % des automobiles, une baisse de 15,5 % des composants automobiles et une chute de 40,9 % des produits pharmaceutiques.
Mais il ressort que le volume des expéditions d’automobiles a augmenté de 3,4 %, ce qui indique que les constructeurs automobiles japonais réduisent les prix des voitures exportées et absorbent les coûts des tarifs douaniers pour rester compétitifs.
Les importations ont augmenté de 0,2 % en juin par rapport à l’année précédente, contre un taux de -7.7% en mai.
Avec en toile de fond les élections du 20 juillet, la position de la BOJ est aussi compliquée que celle de la BOE ou que de la FED, et le degré d’incertitude est extrêmement élevé.
