Économie américaine : des signaux contradictoires qui brouillent les perspectives

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Il n’y a rien à faire, il est extrêmement compliqué de se faire une idée exacte de l’état de l’économie américaine tellement les indices envoient des signaux contradictoires qui obscurcissent la lecture.

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Il n’y a rien à faire, il est extrêmement compliqué de se faire une idée exacte de l’état de l’économie américaine tellement les indices envoient des signaux contradictoires qui obscurcissent la lecture.

Indices contradictoires

Alors que le marché de l’emploi semblait donner des signes de ralentissement, les offres d’emploi ont augmenté de manière inattendue en mai.

Mais d’un autre côté, l’indice ISM manufacturier a montré une autre face, celle des fabricants qui parlent d’un environnement commercial « infernal et trop volatile ».

Les offres d’emploi ont augmenté de 374.000 pour atteindre 7,769 millions au dernier jour de mai. Mais cette augmentation a eu lieu essentiellement dans le secteur de l’hébergement et de la restauration où les postes ont augmenté de 314.000.

Même si l’indice ISM manufacturier est légèrement remonté à 49 contre 48,5 en mai, le constat fait par les entreprises reflètent l’incertitude totale dans laquelle elles doivent naviguer.

Ainsi, les fabricants de machines ont déclaré que « le gâchis des droits de douane a complètement stoppé les ventes au niveau mondial et national ». Et les fabricants de métaux de base de surenchérir, en déclarant « les droits de douane, le chaos, l’économie atone, la hausse des prix, l’Ukraine, l’Iran, les troubles géopolitiques dans le monde entier – tout cela forme un paysage infernal, et la fatigue s’installe en raison de la gestion de ces questions dans tous les domaines ».

Comme le montre les sous-indices, l’allongement des délais de livraison n’est pas dû à une forte demande, mais à des problèmes dans les chaînes d’approvisionnement.

Conséquence, le sous-indice des prix payés par les usines pour les intrants a augmenté à 69,7 contre 69,4 en mai.

Préoccupation du moment ?

C’est évidemment l’échéance du 9 juillet qui est dans tous les esprits et de savoir si des accords seront signés d’ici là et à quelles conditions.

Et il est symptomatique de constater que les marchés ont totalement ignoré l’adoption par le Sénat américain de la « grande et belle loi » de Trump.

S’il faut en croire les dernières sorties de Trump, l’Inde est susceptible de conclure un accord, ce qui n’est pas le cas du Japon.

Concernant l’UE, elle s’attend à un accord asymétrique et elle pourrait devoir accepter, comme la Grande-Bretagne, un tarif douanier de base de 10%.

Si l’UE se montre prête à avaler cette couleuvre, elle escompte en retour une baisse des droits de douane sur les boissons alcoolisées et les technologies médicales.

Mais également, un accord qui couvre les avions commerciaux et leurs pièces détachées, les produits pharmaceutiques et les semi-conducteurs.

Et elle veut obtenir une réduction sur les droits de douane de 25 % sur les voitures et les pièces détachées, ainsi qu’une réduction immédiate des droits de douane sur les importations d’acier et d’aluminium.

Le chef du commerce de l’UE, Maros Sefcovic, et le chef de cabinet du président de la Commission européenne, Bjoern Seibert, se rendront à Washington dans le courant de la semaine dans l’espoir de parvenir à un accord.

Inflation stable

Même si elle a légèrement progressé, l’inflation en zone euro est restée stable à 2% contre 1,9% en mai, et l’inflation sous-jacente n’a pas bougé, restant à 2,3%.

Même stabilité pour l’inflation des services qui est passée de 3,2% à 3,3%, ce qui augure d’une marge de manœuvre encore limitée pour une baisse des taux de la part de la BCE.

D’autant plus que si les barrières commerciales américaines sont maintenues, l’UE est susceptible de prendre des mesures de rétorsion, ce qui ne manquera pas d’être inflationniste. Les entreprises commenceront alors à réorganiser les chaînes de valeur, ce qui entraînera une augmentation des coûts de production.

Et d’un autre côté, une hausse de 10% des tarifs douaniers, et une appréciation de plus de 10% de l’euro par rapport au dollar, cela pourrait signifier une augmentation de 20% des coûts à l’exportation pour les entreprises européennes.  De quoi pousser la BCE à devoir encore plus baisser ses taux ? La question est prématurée, mais l’appréciation de l’euro commence à devenir un sujet de préoccupation pour la BCE.

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