La FED se réunit dans un contexte particulièrement délicat avec le conflit entre l’Iran et Israël, avec la question de l’intervention ou pas des Etats-Unis, mais aussi les interrogations sur les impacts de la guerre commerciale.

La FED va encore attendre
La FED se réunit dans un contexte particulièrement délicat avec le conflit entre l’Iran et Israël, avec la question de l’intervention ou pas des Etats-Unis, mais aussi les interrogations sur les impacts de la guerre commerciale.
Contexte d’incertitude
Ce matin, au sixième jour du conflit entre Israël et l’Iran, la question qui hante les marchés est celle d’une intervention des Américains ou pas. Comme la tension ne retombe pas, le prix du baril est reparti à la hausse dans la crainte d’un engagement des Etats-Unis dans le conflit.
A côté de cela, toute la difficulté pour la FED est d’arriver à mesurer les conséquences de la hausse des tarifs douaniers, alors que ceux-ci sont en mode pause jusqu’au 9 juillet, et que leurs effets réels ne se feront sentir que dans les prochains mois.
Les indicateurs économiques commencent à montrer que l’économie américaine ralentit sensiblement, mais cela ne signifie pas que l’inflation suivra la même tendance, ce qui compliquerait la tâche de la FED.
Le statu quo ne fait aucun doute, et provoquera une nouvelle remarque acide de Trump sur Powell. Par contre, les anticipations des membres de la FED sur la trajectoire future des taux seront primordiales.
Lors de leurs discussions, ils auront pris connaissance des derniers chiffres des ventes au détail qui ont chuté plus que prévu en mai.
Elles ont en effet baissé de 0,9% après un recul de 0,1% en avril, affichant une hausse de 3,3% en taux annuel.
Les ventes au détail excluant les automobiles, l’essence, les matériaux de construction et les services alimentaires ont augmenté de 0,4 % en mai, après une baisse de 0,1 % en avril.
Malgré ce recul en mai, le modèle de la FED d’Atlanta prévoit un rebond du PIB à un taux annualisé de 3,5 % au deuxième trimestre. Cette hausse est liée en grande partie à un renversement de tendance dans les importations, qui ont fortement chuté en raison de l’essoufflement des achats faits au premier trimestre pour anticiper les hausses des tarifs douaniers.
A côté de ce ralentissement de la consommation, les membres de la FED auront aussi pris connaissance du fait que les prix de base à l’importation ont augmenté de 0,4% en mai, après une hausse de 0,5% en avril, soit une hausse annuelle de 1,3%.
Cette hausse est évidemment la conséquence de la hausse des tarifs douaniers, mais également de la baisse du dollar par rapport à un panier de devises depuis le début de l’année, ce qui rend les importations plus chères.

Et cela signifie que l’inflation risque fort de repartir à la hausse dans les prochains mois, car les producteurs vont répercuter ce renchérissement des prix à l’importation.
Et dernier indicateur, une industrie qui ralentit, même si la production manufacturière a légèrement augmenté de 0,1 % en mai, mais cela grâce à un bond de 4,9 % de la production de véhicules à moteur et à une hausse de 1,1 % de la production de matériel aérospatial et de transport divers.
Toutefois, si l’on exclut les véhicules à moteur, la production a diminué de 0,3 %.
Tendance baissière sur les prix
Alors que le prix du baril est soumis à une petite tension à la hausse, l’Agence internationale de l’énergie estime que les prochaines années pourraient être marquées par une baisse des prix.
Selon son dernier rapport, l’AIE estime que le marché du pétrole entre dans une période trouble avec des incertitudes sur l’évolution de l’offre mais aussi de la demande pour les prochaines années.
L’AIE fait le constat qu’avec le boom du pétrole de schiste, les Etats-Unis ont contribué pour 90% de la croissance de l’offre mondiale entre 2015 et 2024. Mais elle constate que « le rythme d’expansion de la production pétrolière américaine ralentit à mesure que les compagnies pétrolières réduisent leurs investissements ».
D’un autre côté, la demande chinoise, sur la même période, a contribué à raison de 60% de la demande mondiale. Mais là également la tendance s’essouffle avec les véhicules électriques, et les énergies renouvelables.
Tenant compte de ces deux éléments, l’AIE parle d’un plateau, avec une augmentation de la consommation de pétrole jusqu’en 2029 pour stagner ensuite.
Et comme pour l’AIE l’offre va continuer d’augmenter, elle table sur 114,7 millions de barils par jour en 2030, contre une consommation de 105,5 millions de barils par jour, le prix du baril devrait être orienté à la baisse.
Baisse des taux
La Banque centrale de Suède, qui se réunit aujourd’hui, devrait encore réduire son taux de 0,25% pour le porter à 2%.
Cette décision sera facilitée par le recul de l’inflation, mais également par le recul attendu de la croissance.
En effet, selon l’Institut national suédois de recherche économique (NIER), la croissance sera de 0,8% cette année contre 0,9% précédemment, et de 2,7% contre 2,9% pour 2026.
Dans le même temps, le NIER a revu le niveau d’inflation pour 2026 à 1,5% contre 1,7% en partie suite à l’appréciation de la couronne suédoise.

A propos de couronne, la couronne norvégienne s’est également appréciée assez sensiblement par rapport à l’euro depuis le début de l’année, mais par contre la Banque centrale norvégienne, qui se réunit demain, devrait laisser ses taux inchangés à 4,50%.

