La BOJ a laissé ses taux inchangés et, preuve de sa très grande prudence, elle a décidé de ralentir le rythme de la réduction de son bilan à partir de l’année prochaine.

La BOJ donne le ton
La BOJ a laissé ses taux inchangés et, preuve de sa très grande prudence, elle a décidé de ralentir le rythme de la réduction de son bilan à partir de l’année prochaine.
Grande prudence
Pour justifier cette grande prudence, la BOJ a déclaré, « plusieurs risques pèsent sur les perspectives. En particulier, il est extrêmement incertain de savoir comment les politiques commerciales et autres évolueront dans chaque juridiction et comment l’activité économique et les prix à l’étranger y réagiront ».
Il faudra attendre la conférence de presse de son gouverneur pour espérer avoir des indications sur le calendrier de la prochaine hausse de taux, mais cette dernière ne devrait sans doute pas intervenir avant l’année prochaine.
Si la BOJ n’a pas modifié son plan de réduire ses achats d’obligations de 400 milliards de yens par trimestre jusqu’en mars 2026, pour la suite, elle a décidé de modifier ce dernier. A partir de cette date, elle ne réduira plus que de 200 milliards de yens par trimestre ses achats d’obligations.
Cette annonce a provoqué une légère remontée du rendement de l’obligation japonaise à 10 ans, alors que, justement, la décision de la BOJ vise à éviter que les taux à long terme n’augmentent trop.

Et elle entend bien ne pas les laisser déraper comme le souligne le communiqué ; « si les taux d’intérêt à long terme augmentent rapidement, la BOJ réagira rapidement, par exemple en augmentant ses achats d’obligations ».
La BOJ est véritablement prise entre le marteau et l’enclume, avec une inflation qui dépasse son objectif de 2%, et cela devrait perdurer, et une économie qui se prend de plein fouet la hausse des tarifs douaniers. A cela il faut ajouter maintenant la hausse du prix du baril de pétrole qui risque d’entretenir l’inflation, même si ce dernier a légèrement reculé depuis vendredi.
Une certaine confusion
Alors que la journée d’hier a été marquée par une accalmie sur les marchés financiers et, en effet, un repli du prix du baril, une certaine confusion règne ce matin, ce qui entraîne les futures en Europe et aux Etats-Unis dans le rouge.
Cette confusion vient de la déclaration de Trump qui a exhorté les Iraniens à quitter Téhéran, et au fait qu’il a convoqué le Conseil national de sécurité des États-Unis et interrompu sa visite au sommet du Groupe des Sept pour cette raison.
Les marchés craignent que les Etats-Unis ne s’impliquent dans le conflit, ce qui explique le recul des bourses, et la nervosité des marchés.
Révisions à la baisse
Les révisions à la baisse de la croissance s’enchaînent depuis l’annonce des hausses des tarifs douaniers et la Suisse n’y échappe pas non plus.
Le gouvernement suisse table sur une croissance de 1,3% pour cette année contre 1,4% lors de ses prévisions de mars, et de 1,2% en 2026 contre 1,6% précédemment.
Et de poser le constat que « l’incertitude concernant le commerce international et la politique économique reste élevée et influence les perspectives de l’économie mondiale et de l’économie suisse ».
Luis de Guindos, vice-président de la BCE, a fait le même constat estimant que les droits de douane imposés par Trump pèseront sur la croissance économique et les prix de la zone euro pour plusieurs années.
Pour autant, « nous estimons que les risques d’inflation sont équilibrés », ce qui veut dire que les taux ne devraient plus beaucoup évoluer, et il a ajouté « je pense que les marchés croient et escomptent que nous sommes très proches de notre objectif d’une inflation durable de 2% à moyen terme ».
A la recherche d’un accord
Les discussions se poursuivent entre les Etats-Unis et l’UE, le Japon, l’Inde, et j’en passe, mais l’accouchement se fait attendre.
Ainsi, le ministre thaïlandais du commerce a déclaré, hier, que son pays allait avoir des discussions commerciales avec les États-Unis et s’est dit convaincu que les deux parties pourraient se mettre d’accord sur de bonnes conditions concernant les droits de douane, qui pourraient être réduits à 10 %. Méthode Coué ou réelles avancées alors que les droits de douane avaient été fixés à 36% ?
Hier, le journal allemand Handelsblatt avait affirmé que les négociateurs de Bruxelles étaient prêts à accepter des droits de douane américains fixes de 10 % sur la plupart des importations de l’UE, afin d’éviter des droits de douane plus élevés sur les voitures, les médicaments et les produits électroniques de l’UE.
Mais la Commission européenne a rapidement démenti ces informations, les qualifiant de spéculatives et déclarant qu’elles ne reflétaient pas les discussions en cours.
Le seul accord formel, et encore, est celui entre les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, qui a été signé en marge du G7 au Canada hier.
Cet accord réaffirme les quotas et les taux tarifaires sur les automobiles britanniques et élimine les droits de douane sur le secteur aérospatial du Royaume-Uni, mais la question de l’acier et de l’aluminium n’est toujours pas résolue.
Concernant ce dernier point, les États-Unis ont l’intention d’imposer un quota sur les importations d’acier et d’aluminium en provenance du Royaume-Uni, qui seraient exemptées de droits de douane de 25 %.
La Grande-Bretagne bénéficierait d’un quota annuel de 100.000 véhicules pouvant être expédiés aux États-Unis à un taux de droits de douane de 10 %, le surplus étant soumis au taux de 25 %.
Pour rappel, toutes les importations américaines d’acier et d’aluminium sont frappées de droits de douane de 50%, et celles d’automobiles de 25%.
