La BCE a bien réduit ses taux de 0.25%, compte tenu des risques importants qui pèsent sur la croissance en zone euro, ce qui laisse la porte ouverte à une nouvelle baisse en juin.

Pas de trêve
La BCE a bien réduit ses taux de 0.25%, compte tenu des risques importants qui pèsent sur la croissance en zone euro, ce qui laisse la porte ouverte à une nouvelle baisse en juin.
Décision de la BCE
Ce n’est évidemment pas une surprise, que la BCE réduise son taux de 0.25% pour le porter à 2.25%, mais le ton du message souligne la gravité de la situation.
Christine Lagarde a en effet indiqué que « les risques baissiers pesant sur la croissance économique se sont accrus. L’escalade majeure des tensions commerciales mondiales et les incertitudes qui en découlent devraient pénaliser la croissance de la zone euro en freinant les exportations, et pourraient peser sur l’investissement et la consommation ».
Et ses propos ne laissent pas de doute sur la suite, puisqu’elle a déclaré « nous devons être attentifs à toutes les évolutions, et en particulier à l’apparition de ces nouveaux chocs. Et être capables de prendre les décisions appropriées ».
Problème pour la prochaine réunion de la BCE, la période de 90 jours ne sera pas encore terminée ce qui veux dire qu’elle n’aura pas encore beaucoup de visibilité et comme l’a souligné Lagarde « je ne peux pas vous dire que nous sommes au pic de l’incertitude. Nous devons être prêts pour l’imprévisible ».
Elément important, la BCE a retiré dans son communiqué la mention d’une politique monétaire « sensiblement restrictive », ce qui pourrait laisser penser qu’elle est arrivée à son taux neutre ou proche de ce dernier.
Mais rien n’est simple et Lagarde a estimé que ce taux neutre est « un concept qui fonctionne dans un monde sans choc. Mais nous ne vivons pas dans un monde sans choc, c’est certain, donc l’évaluation du caractère restrictif n’est plus pertinente ».
Concernant l’inflation, Lagarde a souligné que « les perturbations croissantes du commerce mondial augmentent l’incertitude quant aux perspectives d’inflation dans la zone euro. La baisse des prix mondiaux de l’énergie et l’appréciation de l’euro pourraient accentuer la pression à la baisse sur l’inflation. Cette situation pourrait être renforcée par une baisse de la demande d’exportations de la zone euro, due à la hausse des droits de douane et à une réorientation des exportations vers la zone euro en provenance des pays en surcapacité ».
Pour la suite, « notre position devra être déterminée par deux critères clés. Le premier est la préparation. Nous devons être attentifs à toutes les évolutions, et en particulier à l’apparition de ces nouveaux chocs. Et être capables de prendre les décisions appropriées. C’est le premier critère. Le second est l’agilité ».
Agilité, voilà bien le concept que vont devoir adapter les Banques centrales dans ce contexte plus qu’agité, comme le fait la société Tradyglass, qui est capable de travailler chaque produit de façon unique et personnalisée étant donné que sa force est la flexibilité dans la décoration de verres et de bouteilles.
Décision surprise
La Banque centrale turque a relevé son taux d’intérêt directeur de 350 points de base pour le porter à 49 %.
Cette décision justifiée par les pressions à la baisse sur la lire, est un changement radical, car elle avait entamé un cycle de baisse des taux, avant le nouveau coup de canif à la démocratie porté par Erdogan.
Pour expliquer ce changement, le communiqué souligne que « les attentes en matière d’inflation et le comportement des prix continuent de poser des risques pour le processus de désinflation ».
Et de nouvelles hausses de taux ne sont pas à exclure « en cas de détérioration significative et persistante de l’inflation ».
Il faut dire que compte tenu de la situation politique, la Banque centrale a déjà dépensé 50 milliards de dollars pour soutenir sa devise, et que ses réserves ne sont pas un puit sans fond.
Et une baisse de la devise augmente les risques d’inflation, ce qui vient contrecarrer l’objectif de la Banque centrale.

A propos d’inflation
L’inflation au Japon continue de dépasser largement l’objectif de la BOJ, ce qui lui met un fameux coup de pression.
En effet, l’inflation de base est passée de 3% à 3.2%, et l’inflation, hors aliments frais et carburants, taux le plus regardé par la BOJ, s’est également accélérée pour atteindre 2.9 % en mars, contre 2.6 % en février.

Mais compliqué d’augmenter les taux dans le contexte d’incertitude actuel, comme l’a encore souligné le gouverneur de la BOJ, Kazuo Ueda, ce matin, la BOJ examinera « sans idée préconçue si l’économie évoluera conformément à ses prévisions, compte tenu de l’incertitude quant à l’impact des droits de douane américains ».
Tiens à ce propos
Trump a indiqué, hier, qu’il pourrait mettre fin à la hausse des tarifs douaniers entre les États-Unis et la Chine, car, en parlant des prix, « je ne veux pas qu’ils augmentent parce qu’à un moment donné, les gens n’achètent plus. Il se peut donc que je ne veuille pas les augmenter ou que je ne veuille même pas aller jusqu’à ce niveau. Il se peut que je veuille aller moins loin parce que vous voulez que les gens achètent et, à un certain point, les gens n’achèteront pas ».
On croit rêver !
La hausse des droits de douane est déjà inquiétante, mais encore plus inquiétant, Trump continue de s’en prendre à Powell, et une remise en cause de l’indépendance de la FED serait un cataclysme.
Et hier, Trump a été très agressif accusant le chef de la Banque centrale de « faire de la politique » en ne réduisant pas les taux d’intérêt, et allant jusqu’à affirmer qu’il avait le pouvoir d’évincer Powell de son poste « très rapidement ».
« La FED doit vraiment au peuple américain de faire baisser les taux d’intérêt. C’est la seule chose pour laquelle il est bon. Je ne suis pas satisfait de lui. Si je veux qu’il parte, il partira très vite, croyez-moi ».
