Rien n’est encore gagné et pourtant il y a urgence, car le temps est compté et un échec pourrait provoquer une paralysie qui aurait de lourdes conséquences.

Un accord est fondamental
Rien n’est encore gagné et pourtant il y a urgence, car le temps est compté et un échec pourrait provoquer une paralysie qui aurait de lourdes conséquences.
Discussions
Je parle des discussions en Allemagne où Merz est engagé dans une course contre la montre pour persuader le parlement sortant d’approuver un fonds de 500 milliards d’euros pour les infrastructures et des changements radicaux dans les règles d’emprunt.
Le temps presse parce qu’il espère, et doit, obtenir un accord avant le 25 mars, date à laquelle sera mis en place le nouveau parlement qui bloquera inéluctablement ses projets.
Et Merz est bien conscient des enjeux en déclarant « le monde entier observe l’Allemagne ces jours-ci et ces semaines-ci. Nous avons une tâche qui va bien au-delà des frontières de notre pays et du bien-être de nos concitoyens. Nous devons nous montrer à la hauteur de cette responsabilité ».
Mais Merz a bien du mal de convaincre les Verts de voter ces projets, et pourrait aussi voir son projet recalé par la Cour constitutionnelle et un rejet pourrait faire capoter la coalition en devenir.
Ce scénario serait une très mauvaise nouvelle pour l’Allemagne et par ricochet pour l’Europe, et le spectre de nouvelles élections pourrait provoquer un chaos.
Et pourtant, si ce plan était mis en place, selon l’institut économique allemand IfW, le PIB allemand augmenterait de 1.5% en 2026 contre une précédente estimation à 0.9%.
Cependant, à court terme, compte tenu des problèmes structurels de l’Allemagne et du contexte international, l’IfW n’a pas modifié sa prévision d’une stagnation de l’économie en 2025.
Cette incertitude sur le résultat des discussions a pesé sur l’euro par rapport au dollar, ce dernier s’étant aussi un peu repris dans la perspective d’une aggravation des tarifs douaniers contre l’Europe.
Guerre commerciale, acte 3
Même pas certain que cela soit l’acte 3, et je vais arrêter de compter.
Trump a, en effet, menacé d’imposer des droits de douane de 200 % sur les importations de vin, de cognac et d’autres alcools en provenance d’Europe, après les mesures de rétorsion annoncées par la Commission européenne.
Si le dollar s’est renforcé, en revanche, les indices boursiers américains ont une nouvelle fois terminé dans le rouge.
Il faut dire que la proposition de la Commission européenne d’imposer des droits de douane de 50% sur le bourbon américain, serait un coup dur pour les Etats-Unis, car l’UE représenterait environ 40% de toutes les exportations américaines de spiritueux en 2023. Et alors même qu’il est retiré de la majorité des commerces au Canada suite à un boycott par les Canadiens.
Mais pour l’Europe cela serait aussi un coup dur, car les Etats-Unis représentent 31 % des exportations de vins et de spiritueux.
Seul élément positif, mais qui n’a aucun rapport avec la guerre commerciale, les démocrates pourraient voter, mais vraiment pas de gaieté de cœur, le projet de loi républicain de financement provisoire, pour éviter une fermeture du gouvernement.
C’est ce qui ressort des propos du principal démocrate du Sénat américain, Chuck Schumer, « je voterai pour que le gouvernement reste ouvert et non pour qu’il soit fermé », et pour éviter d’encore rajouter du chaos.
Car, a-t-il ajouté « en effet, un shutdown donne à Trump et à ses sbires les clés de la ville et du pays, et j’ai pensé qu’il fallait l’éviter ».
Cela ne devrait cependant pas empêcher l’indice de confiance de l’Université de Michigan d’afficher une nouvelle baisse de la confiance des consommateurs et les analystes seront aussi attentifs à l’évolution des anticipations d’inflation de ces derniers.
Hausse de l’inflation
L’indice des prix CPIF en Suède a bondi de 0.9% en février, ce qui a fait passer le taux annuel de 2.2% à 2.9%, confirmant ainsi la première estimation.
En sachant que la Banque centrale vise un taux d’inflation CPIF de 2%, cette annonce est une mauvaise nouvelle, et la couronne suédoise, qui s’était sensiblement renforcée par rapport à l’euro, a reculé.

Ce chiffre vient un peu confirmer les craintes exprimées par certaines Banques centrales sur les risques de rebond de l’inflation, comme j’en parlais hier.
Ce chiffre rend la tâche de la Banque centrale suédoise plus compliquée et dans ce contexte, justifier une baisse des taux devient de plus en plus difficile.
