Powell a confirmé la solidité de l’économie américaine, et également que la FED n’était pas pressée de procéder à de nouvelles baisses de taux, tout en se gardant bien de porter le moindre jugement sur la nouvelle administration.

Il n’y a pas lieu de se presser
Powell a confirmé la solidité de l’économie américaine, et également que la FED n’était pas pressée de procéder à de nouvelles baisses de taux, tout en se gardant bien de porter le moindre jugement sur la nouvelle administration.
La prudence d’un sage
« Nous sommes dans une situation plutôt favorable avec cette économie », a d’emblée déclaré Powell.
Mais il a surtout été interrogé sur l’impact des taxes, sur les comptes bancaires, sur les mesures éventuelles d’assouplissement réglementaire bancaire, …toutes une série de mesures annoncées par la nouvelle administration.
Powell a systématiquement botté en touche, par exemple, sur l’impact de nouveaux droits de douane, il a répondu, « les arguments en faveur du libre-échange sont toujours logiques. Ce n’est pas le travail de la FED de faire ou de commenter la politique tarifaire… Notre rôle est d’essayer de réagir de manière réfléchie et sensée ».
Et de rajouter « il s’agit des tarifs douaniers, de l’immigration, de la politique fiscale et réglementaire… Tous ces éléments seront mélangés et nous essaierons d’y donner un sens ».
Il faut dire que personne ne sait vraiment ce qui va augmenter ou pas, et dans quel délai. Powell a cependant reconnu qu’une inflation plus élevée « est un résultat possible qui dépendra beaucoup des faits spécifiques. Dans certains cas, elle n’atteint pas beaucoup le consommateur, dans d’autres, elle l’atteint ».
La prudence de la FED a clairement été exprimée par Powell qui a ajouté, « nous n’avons pas besoin d’être pressés d’ajuster notre politique. Nous savons qu’une réduction trop rapide ou trop importante de la politique monétaire pourrait entraver les progrès en matière d’inflation ».
Et de conclure « nous sommes attentifs aux risques qui pèsent sur les deux volets de notre double mandat », à savoir l’inflation et le chômage. « La politique monétaire est bien positionnée pour faire face aux risques et aux incertitudes auxquels nous sommes confrontés ».
Et je rajoute, pour le reste c’est vous qui avez voulu ce Président à vous d’en tirer les conséquences.
A propos d’inflation, elle sera justement publiée cet après-midi et devrait très clairement renforcer le scénario d’un statu quo monétaire. L’inflation globale est attendue en hausse de 0.3% d’un mois à l’autre contre 0.4% en décembre, soit un taux annuel inchangé à 2.9%. Et l’inflation sous-jacente est prévue en hausse de 0.3% d’un mois à l’autre, contre 0.2 % le mois passé, soit un taux annuel à 3.1% contre 3.2%.
A observer le rendement du Treasury 2 ans, qui se situe exactement au milieu de la fourchette des taux de la FED, la probabilité d’une baisse des taux est estimée assez faible dans les prochains mois.

Un avis qui dénote
Selon le National Institute of Economic and Social Research, la Grande-Bretagne devrait connaître une croissance solide et une inflation en baisse cette année, ce qui va à l’encontre de la vision de la Banque centrale.
Cet institut prévoit une croissance de 1.5% cette année, soit le double des prévisions de la Banque centrale. Et pour justifier ce chiffre, l’institut estime que « bien que la confiance des consommateurs et des entreprises ait chuté à la fin de l’année dernière, entraînant une stagnation du PIB, nous nous attendons à ce que la situation soit meilleure en 2025, lorsque la forte augmentation des dépenses publiques annoncée dans le budget d’octobre entrera en vigueur ».
Concernant l’inflation, il voit un pic à 3.2% en janvier, contre un taux de 3.7% pour la BoE au troisième trimestre, pour revenir à 2.4% en moyenne cette année et à 2% en 2026, alors que la BoE estime qu’elle ne reviendra pas à son objectif de 2 % avant la fin de l’année 2027.
Et paradoxalement, cet institut estime que la BoE ne pourra réduire ses taux que d’un quart de point supplémentaire cette année et un quart en 2026. Ce qui ramènerait le taux directeur à 4%, niveau auquel se situe le rendement de l’obligation en sterling à 2 ans actuellement.

Cette analyse surprend, mais hier, Catherine Mann, responsable politique de la Banque d’Angleterre, a déclaré que son vote inattendu en faveur d’une baisse d’un demi-point des taux d’intérêt la semaine dernière ne signifiait pas qu’elle souhaitait une série de baisses de taux ou qu’elle voterait à nouveau de la même manière en mars.
Elle a même souligné qu’une politique monétaire restrictive était nécessaire et que le niveau d’équilibre à long terme des taux d’intérêt britanniques se situait dans le haut de la fourchette de 3.0 à 3.5 %, finalement assez proche du niveau avancé par le NIESR.
Par contre, elle ne rejoint pas la vision positive sur l’état de l’économie, bien au contraire, elle estime que l’on assiste à une faiblesse de la demande des consommateurs, à une forte détérioration du marché du travail et à un affaiblissement du pouvoir de fixation des prix des entreprises, ce qui ouvre la porte à une nouvelle baisse des taux.
Pour autant, elle ne plaide pas pour une nouvelle baisse de 0.50% et estime nécessaire que les taux restent restrictifs.
