Une économie américaine solide, pourvu que cela dure !

Mode Expresso

Les taux obligataires sont repartis à la hausse, aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe, sur fond d’une croissance solide pour l’un et meilleure que prévu pour l’autre, et de hausse de l’inflation.

Mode Lungo

Les taux obligataires sont repartis à la hausse, aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe, sur fond d’une croissance solide pour l’un et meilleure que prévu pour l’autre, et de hausse de l’inflation.

Un peu mieux

La croissance en zone euro est ressortie meilleure que prévu avec une hausse de 0.4% au troisième trimestre, soit un taux annuel de 0.9% contre 0.6%. Finalement, elle fait mieux que prévu et que le laissait entendre les indices PMI, mais pour autant l’industrie continue de tirer la croissance vers le bas, et le quatrième trimestre ne devrait pas être du même acabit, vu les menaces qui planent sur l’économie.

Après la bonne surprise de la croissance en France, l’économie espagnole a aussi surpris positivement avec un taux de 0.8% pour le troisième trimestre, soit un taux annuel de 3.4%.

Mais la plus grande surprise est venue de l’Allemagne, qui a vu son économie progresser de 0.2% alors que l’on attendait une baisse de 0.1%. Il faut cependant relativiser ce chiffre, car dans le même temps le taux pour le deuxième trimestre a été revu à -0.3% contre -0.1% précédemment.

Pour autant, l’Allemagne n’est pas encore sortie de l’ornière et les industries souffrent, comme l’ont montré les résultats de Volkswagen avec une chute de 42% de ses bénéfices.

Et même si le taux de chômage est resté stable à 6.1%, le nombre de chômeurs a augmenté de 27.000, alors que les analystes s’attendaient à une augmentation de 15.000.

Et ce qui pourrait expliquer, en partie, la hausse des taux longs, l’inflation en Allemagne est passée de 1.8% à 2.4%. Ce qui fait que l’on attend, ce matin, aussi une hausse de l’inflation pour la zone euro, qui passerait de 1.7% à 1.9%.

Cela a donné l’occasion à Isabel Schnabel, membre du conseil d’administration de la BCE, de rappeler que la désinflation restait en bonne voie, mais que la lutte contre l’inflation n’était pas encore gagnée et qu’il convenait donc d’adopter une approche graduelle.

Et que « le risque d’un dépassement significatif et persistant de l’objectif d’inflation reste faible. La croissance prévue en 2025 est proche du potentiel, il n’est donc pas nécessaire de descendre en dessous du seuil de neutralité ».

En Belgique, la croissance a été de 0.2% au troisième trimestre, ce qui nous situe dans le bas du tableau et montre quand même un essoufflement de l’activité.

L’inflation est également en hausse en Belgique, en passant de 3.06% à 3.20%, et l’inflation sous-jacente de 2.80% à 3.01%, ce qui signifie une indexation des salaires en janvier estimée à 3.6%.

Croissance solide

Si les taux obligataires sont aussi en hausse aux Etats-Unis c’est parce que la croissance est restée solide au troisième trimestre avec un taux annuel de 2.8%.

A l’exception des exportations nettes, qui ont contribué négativement à la croissance, tous les autres postes ont porté cette dernière. Mais c’est le consommateur américain, qui reste le moteur de la croissance avec des dépenses de consommation qui ont augmenté de 3.7 % et ont contribué à hauteur de 2.5 % à la croissance.  Avec la hausse de la confiance, évoquée hier, la tendance devrait rester positive au quatrième trimestre.

Concernant le marché de l’emploi, tout en sachant que ce chiffre a déjà été plusieurs fois à côté de la plaque, selon ADP, les créations d’emploi dans le secteur privé ont été de 233.000, soit une hausse de 46.5% par rapport au chiffre de septembre.

Ce chiffre diverge fortement par rapport aux prévisions, car les analystes tablent pour les chiffres de demain sur 113.000 créations d’emploi contre 254.000 en septembre, et un taux de chômage stable à 4.1%.

Des mesures drastiques

Elle n’avait pas d’autre choix, vu l’ampleur du déficit, la ministre britannique des finances, Rachel Reeves, en annonçant qu’elle devrait augmenter les impôts de 40 milliards de livres par an.

Selon le groupe de réflexion, Institute for Fiscal Studies, une hausse des impôts de 40 milliards de livres équivaudrait à 1.25 % de la production économique, un chiffre qui n’a été dépassé dans l’histoire récente qu’en 1993 par un plan budgétaire des conservateurs.

Une grande part de ces hausses d’impôts sera à charge des entreprises, avec une augmentation du taux des cotisations de sécurité sociale, payées par les employeurs, de 1.2% pour le porter à 15 % à partir d’avril de l’année prochaine.

Elle a annoncé qu’elle abaisserait le seuil à partir duquel les entreprises commencent à payer ces cotisations, ce qui devrait permettre de récolter 25 milliards de livres supplémentaires par an d’ici cinq ans.

Elle a également annoncé une série d’autres mesures visant à accroître les recettes, notamment des modifications des règles fiscales relatives aux plus-values, aux héritages et à l’impôt payé par les dirigeants de sociétés de capital-investissement et les résidents non domiciliés.

M. Reeves devrait encore annoncer des changements dans les règles budgétaires du gouvernement afin de lui permettre d’emprunter davantage pour investir dans les infrastructures et accélérer le rythme de croissance de l’économie britannique.

Toutes ces annonces n’ont pas entrainé des tensions sur les taux, car les mesures n’aggravent pas le déficit, bien au contraire, mais ne seront pas sans effets négatifs pour les entreprises.

Un frémissement ?

Ce matin, l’indice PMI manufacturier en Chine est passé de 49.8 à 50.1 en octobre, et l’indice des services a également progressé en passant de 50 à 50.2.

Maintenant, un niveau de 50.1 pour l’industrie demeure encore bien faible et il semblerait que la demande intérieure soit encore restée très faible. Or le risque évidemment, c’est que les exportations chinoises soient fortement entravées en cas de victoire de Trump.

Et ce chiffre doit aussi être pris avec prudence car il a été tiré par les grandes entreprises, alors que l’activité des petites entreprises s’est détériorée au cours du mois.

Subscribe
Notify of
0 Comments
Oldest
Newest
Inline Feedbacks
View all comments