L’inconséquence de notre monde politique

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Le risque politique pourrait faire un retour en force en Europe, après les résultats des élections régionales en Allemagne, le blocage en Belgique et surtout évidemment l’absence de Premier ministre en France.

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Le risque politique pourrait faire un retour en force en Europe, après les résultats des élections régionales en Allemagne, le blocage en Belgique et surtout évidemment l’absence de Premier ministre en France.

Dégradation des finances publiques

L’urgence est grande dans ces trois pays. En Allemagne, la coalition qui était déjà bancale se trouve encore plus fragilisée après le résultat de ces élections, alors que la situation économique continue de se dégrader.

En Belgique, nous avons le sentiment d’un retour en arrière et que le monde politique ne pense plus qu’aux élections communales et que le reste pourra bien attendre.

En France, chaque nom évoqué comme potentiel Premier ministre est tout de suite vilipendé et contesté, et pendant ce temps les finances publiques se dégradent.

Selon une mise à jour de la situation budgétaire, le déficit public pourrait atteindre 5.6% du PIB cette année contre 5.1% jusqu’à présent estimé par le gouvernement.  En cause, des revenus moindres provenant de la TVA, de l’impôt sur le revenu et sur les sociétés.

Pour le moment, le spread entre le Bund et l’obligation française à 10 ans reste stable à 0.70%, mais le risque est grand de voir les tensions augmenter, ce qui ne fait évidemment pas les affaires de la BCE.

Valeur refuge ou ?

Manifestement, les investisseurs se tournent vers le franc suisse, comme alternative au yen, compte tenu du risque d’une forte hausse de ce dernier.

La question est de savoir s’ils se tournent vers le franc suisse comme valeur refuge ou bien s’ils le font dans le cadre des opérations de carry trade, opérations consistant à emprunter une devise à faible taux d’intérêt et à l’échanger contre d’autres afin d’acheter des actifs à rendement plus élevé.

La décision de la Banque nationale suisse de baisser ses taux en début d’année avant les autres Banques centrales a encore plus accentué le différentiel de taux et dès lors favorisé cette opération de portage.

Les investisseurs tablent sur de nouvelles baisses de taux de la part de la BNS, ce qui entrainerait alors un recul du franc suisse, ce qui rendrait le remboursement moins cher pour ceux qui empruntent maintenant.

Mais le franc suisse sert aussi de valeur refuge et compte tenu du contexte plus qu’incertain que nous connaissons actuellement, il pourrait encore se renforcer et venir dès lors mettre à mal la belle mécanique des carry trade.

Et le contexte politique très incertain en Europe, avec en toile de fonds les questions sur le ralentissement de l’économie européenne dans les prochains mois, sont des éléments qui devraient soutenir le franc suisse.

Car la publication de la version finale des indices PMI manufacturiers en zone euro n’a fait que confirmer que la reprise n’est pas pour tout de suite, en particulier pour le secteur manufacturier qui demeure en récession.

Avec une situation particulièrement inquiétante en Allemagne et qui pourrait encore s’aggraver avec l’annonce faite par Volkswagen qu’ils n’excluaient pas de fermer des usines en Allemagne.

« La  situation est extrêmement tendue et ne peut être surmontée par de simples mesures de réduction des coûts, a déclaré le directeur de la marque VW, Thomas Schäfer.

Dans le cadre d’un plan de réduction des coûts pour 10 milliards d’euros, VW envisagerait de fermer une grande usine de fabrication ainsi qu’une usine de composants.

Autant dire que cela serait un cataclysme pour l’Allemagne et entraînerait des conséquences très lourdes.

Yo-yo sur le pétrole

La faiblesse des indices PMI manufacturiers en Europe et en Chine, qui font craindre un ralentissement, en particulier en Chine, pourrait peser sur la demande.

D’un autre côté, la situation en Libye fait que la production a chuté de moitié, ce qui aurait dû apporter un peu de soutien au prix du baril.

Pour le moment, il semblerait que ces deux éléments se neutralisent. Mais en octobre, selon les accords au sein de l’OPEP+, la production devrait augmenter de 180.000 barils par jour. Même si la crainte d’une demande plus faible reste élevée.

Et pour ne rien arranger, deux pétroliers ont été attaqués, hier, en mer Rouge, au large du Yémen, ce qui ne fait qu’exacerber les craintes concernant l’offre. Et la raffinerie russe Gazpromneft de Moscou a dû suspendre les activités d’une unité pour effectuer des réparations, après un incendie suite à une attaque de drone.

Comment voulez-vous dans ces conditions faire des prévisions sur l’évolution du prix du baril dans les prochains mois ?

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