L’incertitude en France gangrène les marchés en Europe

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La semaine se termine comme elle a commencé, et la semaine prochaine commencera comme celle-ci, à savoir avec une baisse des bourses européennes, un euro sous pression et des spreads dans la zone euro qui continuent de s’élargir, et tout cela grâce à Macron.

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La semaine se termine comme elle a commencé, et la semaine prochaine commencera comme celle-ci, à savoir avec une baisse des bourses européennes, un euro sous pression et des spreads dans la zone euro qui continuent de s’élargir, et tout cela grâce à Macron.

Tension sur la dette française

Le différentiel de taux entre le Bund et l’obligation française continue de se tendre, ce qui a comme conséquence de renchérir le coût des emprunts pour l’Etat français, qui est déjà fortement endetté.

Et après Moody’s, c’est au tour de S&P Global de mettre en garde sur un risque certain de dégradation de la note de la France. Frank Gill, analyste en chef de S&P Global pour les notations souveraines de la région, a déclaré que les politiques préconisées par le RN, telles que la réduction de certaines catégories de la taxe sur la valeur ajoutée et l’annulation des réformes de la sécurité sociale comme l’augmentation de l’âge de la retraite, « pourraient peser davantage sur les finances publiques et pourraient être prises en considération pour la notation souveraine ».

Et de poursuivre, « nous ne pensons pas que la France dispose d’une grande marge de manœuvre budgétaire. Les élections sont donc importantes pour cette raison, mais nous attendrons de voir quelles seront les politiques mises en œuvre ».

Et au moment de cette mise en garde, S&P Global ne connaissait pas encore le programme du Nouveau Front populaire, mais il y a fort à parier qu’il mettrait aussi en garde sur le risque de dégradation de la note de la France compte tenu des mesures que comprend ce programme.

Et alors que la zone euro est confrontée à cette tension sur la dette française, tension qui se répercute sur les obligations des autres pays, elle a connu hier une très forte déconvenue. En effet, le compilateur d’indices mondiaux MSCI a déclaré qu’il n’inclurait pas la dette de l’Union européenne dans ses indices d’obligations d’Etat.

Cette annonce est une très mauvaise nouvelle pour l’UE car cela aurait permis d’améliorer la demande pour ses obligations ainsi que leur liquidité. Car jusqu’à présent, et malgré le statu supranational et la note triple A, les obligations de l’UE se négocient avec une décote par rapport à leurs équivalents.

Nouvelle étape

La BOJ a annoncé ce matin qu’elle a décidé de commencer à réduire ses achats massifs d’obligations et qu’elle allait, le mois prochain, présenter un plan détaillé de réduction de son bilan.

Cette annonce est intervenue après sa réunion, où elle a maintenu son taux directeur inchangé dans la fourchette de 0% à 0.1%.

Au moment d’écrire ces lignes, les détails concernant la réduction de ses achats ne sont pas encore connu, mais il faudra surtout attendre la réunion de juillet pour connaitre le plan qu’elle entend mettre en place.

La BOJ se montrera cependant très prudente, car elle veut éviter à tout prix une forte hausse des taux qui viendrait mettre à mal l’économie nipponne qui demeure encore extrêmement fragile.

La première réaction à cette annonce a été plutôt , avec une baisse du rendement de l’obligation à 10 ans, mais par contre, le yen s’est affaibli par rapport au dollar dans la crainte de perdre le soutien de la BOJ.

Cette baisse du yen a entrainé un recul aussi du yuan par rapport au dollar, touchant même brièvement son niveau le plus bas depuis novembre 2023.

A propos des politiques des Banques centrales, j’ai eu l’occasion de participer au podcast de l’Echo, Tracker Talk, qui est revenu sur les rôles des Banques centrales et des raisons des différences de politique entre la BCE et la FED. Vous pouvez écouter cet épisode via ce lien.

Comme évoqué dans ce podcast, une Banque centrale essaye de ne pas interférer dans une élection par une décision monétaire qui pourrait être interprétée comme un coup de pouce à un candidat.

C’est peut-être pour cette raison que Powell s’est montré très prudent mercredi et semble exclure une baisse des taux avant le jour des élections présidentielles américaines.

La possibilité d’un statu quo jusqu’à cette date est clairement une mauvaise nouvelle pour Biden, car la hausse des taux touche directement les achats à crédit dont les Américains sont extrêmement friands, ce qui a terni son image. Malgré un bilan économique positif, les consommateurs américains n’ont pas une opinion très positive sur la gestion de l’économie par Biden à cause de ces  coûts d’emprunt élevés.

Et en plus si la FED venait à baisser les taux avant les élections, cela ne serait pas nécessairement une bonne nouvelle non plus pour Biden, parce qu’elle devrait le faire face à une détérioration soudaine du marché de l’emploi comme l’a évoqué Powell lors de sa conférence de presse.

Il a en effet déclaré, « si  nous observons un affaiblissement inquiétant plus important que prévu sur le marché du travail cela pourrait entraîner une baisse des taux plus tôt que prévu. Nous comprenons parfaitement les risques, et ce n’est pas notre plan d’attendre que les choses se cassent pour essayer de les réparer ».

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