Séismes en Europe

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Séisme en France après l’annonce de Macron de dissoudre l’Assemblée nationale et de provoquer des élections, mais aussi en Allemagne. L’Europe, qui a un besoin urgent de s’affirmer par rapport à la Chine et les Etats-Unis dans les nouvelles technologies, et par rapport à la Russie, risque de se perdre.

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Séisme en France après l’annonce de Macron de dissoudre l’Assemblée nationale et de provoquer des élections, mais aussi en Allemagne. L’Europe, qui a un besoin urgent de s’affirmer par rapport à la Chine et les Etats-Unis dans les nouvelles technologies, et par rapport à la Russie, risque de se perdre.

Séismes

Même si au Parlement européen les résultats des élections semblent ne pas avoir bouleversé les rapports de force, l’affaiblissement de l’Allemagne et le risque énorme de voir la France ingouvernable sont une très mauvaise nouvelle pour l’Europe.

Macron a joué un coup de poker qui pourrait se révéler catastrophique pour la France, et par effet de ricochet pour l’Europe qui se devait de se donner de nouveaux moyens pour contrer la Chine, mais également ne pas se laisser distancer par les Etats-Unis.

La mécanique qui se met en place pourrait venir étouffer l’Europe et nous faire rater le train de l’IA et des nouvelles technologies, mais aussi nous affaiblir par rapport à la Russie.

Vendredi, justement, la Bundesbank a légèrement revu à la baisse sa prévision de croissance pour l’Allemagne pour 2024 à 0.3% contre 0.4% précédemment et à 1.1% en 2025 contre 1.2%.

Même si son président a déclaré « l’économie allemande est en train de sortir de la période de faiblesse économique », elle ne montre qu’une timide reprise et a besoin d’un gouvernement solide et qui soutient des projets ambitieux, ce qui fait cruellement défaut et pourrait encore empirer.

L’euro s’est affaibli après l’annonce de Macron, mais avait déjà reculé après les chiffres du chômage aux Etats-Unis.

Pas de baisse de taux en septembre ?

Les chiffres du chômage, publiés vendredi, aux Etats-Unis sont venus mettre à mal le scénario d’une baisse des taux de la part de la FED en septembre, car l’économie américaine a créé beaucoup plus d’emplois que prévu en mai et la croissance annuelle des salaires s’est accélérée.

Ces chiffres sont venus démentir les autres indices et ont montré la résilience du marché du travail, ce qui a fortement réduit la probabilité que la FED puisse commencer à réduire ses taux en septembre.

Même si le taux de chômage est passé de 3.9% à 4%, les créations d’emploi ont été de 272.000 contre 185.000 attendues.

Et indicateur qui devrait persuader la FED de se laisser du temps, le salaire horaire moyen a augmenté de 0.4% d’un mois à l’autre, soit un taux annuel qui est passé de 4% à 4.1%.

La FED, qui se réunit cette semaine, et qui va bien évidemment laisser ses taux inchangés, devrait encore se donner du temps avant de baisser ses taux après la publication de ces chiffres. C’est pour cette raison que le dollar s’est renforcé et que les taux d’intérêt sont repartis à la hausse.

Ce message est aussi déjà distillé par certains membres de la BCE, après la baisse des taux de la semaine passée, pour calmer les ardeurs de ceux qui avaient le sentiment qu’elle avait ouvert toute grande la porte à la baisse des taux.

Robert Holzmann, le directeur de la Banque centrale autrichienne, qui avait voté contre la baisse des taux, a déclaré qu’il était trop tôt pour dire si la BCE avait amorcé un mouvement de baisse des coûts d’emprunt après avoir abaissé son taux d’intérêt de référence.

Pour autant, il estime que « je pense que c’est un pas dans la bonne direction. J’espère-je ne sais pas – qu’il ne sera pas nécessaire de relever à nouveau les taux ».

Et un des facteurs qui l’incite à la prudence est le différentiel de taux entre la BCE et la FED, et si la FED ne réduit pas ses taux, un élargissement de ce dernier affaiblirait l’euro et attiserait alors l’inflation importée.

Prévisions pour la Belgique

La BNB a publié ses prévisions vendredi et table sur une croissance de 1.2% pour cette année et pour 2025 et une petite accélération en 2026 à 1.4%.

La demande intérieure devrait légèrement faiblir, mais les exportations nettes devraient compenser cela avec le redressement de la compétitivité.

Dans ses prévisions, la BNB table sur des créations d’emploi qui resteraient soutenues, avec 90.000 emplois qui seraient créés entre 2024 et 2026.

Sans surprise, le déficit budgétaire est attendu en hausse à 5.5% du PIB en 2026 avec un ratio d’endettement à 110%, ce qui a poussé la BNB de conclure en ces termes, « nous rappelons qu’il est impératif d’assainir de manière approfondie les finances publiques et de freiner la croissance insoutenable des dépenses, de manière à constituer des réserves qui permettront d’absorber les chocs futurs ».

Il faut maintenant que ce message soit entendu par le monde politique et il faut surtout que nous ayons rapidement des gouvernements en ordre de marche. Les défis sont énormes et la Belgique a besoin de réformes profondes et de gouvernements qui prennent de réelles décisions.

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Sans vouloir verser dans la géopolitique qui n’est pas l’objet de Business Kafé, il faut reconnaître que le décrochage de l’UE en matière de haute technologie et activités connexes est bien antérieur aux élections de ce weekend .Il en va de même pour sa position dans les échanges commerciaux et ses capacités industrielles. Certaines initiatives audacieuses, si pas malheureuses, prises au sommet de l’UE ont considérablement fragilisé l’économie européenne. Les considérations morales font rarement bon ménage avec les sciences économiques, commerciales et politiques surtout quand elles sont à géométrie variable. Tout cela reste à l’image de l’homme, tiraillé qu’il est entre des systèmes de valeurs et ses activités économiques rentables.