Dernière réunion d’une Banque centrale ce matin, pour cette année, et qui se termine sur un statu quo, sans grande surprise.
La Belgique s’en sort plus que bien malgré ….
Dernière réunion d’une Banque centrale ce matin, pour cette année, et qui se termine sur un statu quo, sans grande surprise.
Réunion de la BOJ
Elle a décidé de garder sa politique monétaire ultra accommodante, mettant en avant, toujours, sa volonté de patienter pour observer si les salaires vont augmenter suffisamment pour maintenir l’inflation autour des 2%.
Et pour justifier ce statu quo, elle constate, « il y a des incertitudes extrêmement élevées entourant l’économie et les prix au Japon ».
Le Nikkei a salué cette annonce, alors que le yen s’est légèrement tassé, mais limitant son recul car conscient que la hausse des taux interviendra tôt ou tard et que cela sera un des grands changements monétaires de l’année prochaine.
Recadrage
Powell a-t-il trop murmuré à l’oreille des marchés comme je le titrais le 14 décembre, ou les marchés ont-ils pris leurs rêves pour des réalités ?
En tout cas, dès vendredi, plusieurs membres de la FED ont voulu clarifier les choses et tempérer les ardeurs des marchés, et cela a continué hier.
Ainsi, Austan Goolsbee, président de la FED de Chicago, en parlant des attentes des marchés, a constaté que « ce n’est pas ce qu’on dit ou ce que dit le président de la FED, c’est ce qu’ils entendent et ce qu’ils veulent entendre ».
Et de préciser « j’étais un peu confus… est-ce que le marché se contentait d’imputer ‘Voici ce que nous voulons qu’ils disent’. J’ai trouvé qu’il y avait une certaine confusion sur le fonctionnement même du FOMC. Nous ne débattons pas de politiques spécifiques en spéculant sur l’avenir ».
Et la présidente de la FED de Cleveland, Loretta Mester, lui a emboité le pas en déclarant « la prochaine phase n’est pas de savoir quand réduire les taux, même si c’est là où en sont les marchés. Il s’agit de savoir combien de temps la politique monétaire doit rester restrictive afin de garantir que l’inflation est sur la voie durable et opportune d’un retour à 2 %. Les marchés sont un peu en avance. Ils ont sauté sur la dernière partie, qui est ‘nous allons normaliser rapidement’, et je ne vois pas cela ».
Même constat au sein de la BCE, alors que là par contre Christine Lagarde n’avait en plus nullement évoqué une baisse des taux, certains de ses membres sont venus calmer les ardeurs des marchés.
Ainsi, Yannis Stournaras, gouverneur de la Banque centrale de Grèce, a rappelé que « nous devons voir l’inflation durablement inférieure à 3 % d’ici le milieu de l’année avant de réduire les taux » Et que « les coûts unitaires de main-d’œuvre, les profits unitaires et les attentes en matière d’inflation doivent tous indiquer un retour de l’inflation à 2 % ».
Et son collègue slovène, Bostjan Vasle, a également déclaré à Reuters que la BCE avait besoin d’au moins jusqu’au printemps pour réévaluer ses perspectives en matière de taux et que les paris du marché sur des réductions imminentes étaient prématurés.
La consommation, le moteur de la croissance
La BNB a présenté, hier, ses prévisions pour la Belgique et se montre modérément optimiste pour l’année prochaine. Après une croissance qui devrait être de 1.5% cette année, elle table en effet sur une croissance de 1.3% en 2024.
Pour la BNB, la consommation restera en 2024 le fer de lance de la croissance, soutenue aussi par les investissements des entreprises qui, et je cite le communiqué, fait le constat que « les taux de croissance des investissements des entreprises ont été remarquables depuis 2022, malgré la forte élévation des coûts et des taux d’intérêt. Ces investissements viseraient principalement l’automatisation, la numérisation et le verdissement des lignes de production. Dans les années à venir, la croissance des investissements devrait se tasser quelque peu, même si elle resterait largement positive. La hausse des taux d’intérêt ne semble en effet pas trop freiner les investissements des entreprises, notamment parce que celles-ci disposent d’importantes réserves de trésorerie et de possibilités de financement interne ».
Par contre, les exportations nettes et les investissements dans les logements continueront de peser sur la croissance en 2024.
Pour donner une bonne idée de la résilience de l’économie belge, une petite comparaison est toujours intéressante. Hier, la Banque centrale des Pays-Bas a aussi présenté ses prévisions de croissance. Pour cette année, elle prévoit une croissance de 0.1% (contre 0.8% précédemment), et de 0.3% en 2024.
Et autre comparaison, en Allemagne, l’indice IFO a reculé, contre toute attente, en passant de 87.2 en novembre à 86.4. Ce recul fait écho au message de l’indice PMI composite publié la semaine dernière, qui montre que le ralentissement économique de l’Allemagne s’est aggravé ce mois-ci, avec une contraction de l’activité manufacturière et de l’activité des services.
Et que dès lors l’Allemagne n’échappera pas à la récession en cette fin d’année, avec en prime des perspectives peu encourageantes pour 2024.
Pour revenir aux prévisions de la BNB, concernant l’inflation sous-jacente, elle table, après un taux de 6% cette année, sur un taux de 2.7% en 2024.
Dernier point soulevé par la BNB et qui n’étonnera personne ,« enfin, le déficit budgétaire resterait excessif dans les prochaines années, se creusant de nouveau dès cette année. À politique inchangée, il devrait de nouveau dépasser 5 % du PIB en 2026. La dette publique suivra alors une trajectoire ascendante qui est insoutenable à terme ».