La Chine s’enfonce dans la déflation, même si les autorités sont dans le déni, les chiffres sont sans appel et viennent confirmer l’atonie de la demande intérieure.
La Chine s’enfonce
La Chine s’enfonce dans la déflation, même si les autorités sont dans le déni, les chiffres sont sans appel et viennent confirmer l’atonie de la demande intérieure.
Déflation
Difficile de le nier, mais avec un indice d’inflation en recul de 0.5% en taux annuel en novembre, soit son plus faible niveau depuis 3 ans, la Chine s’enfonce dans la déflation.
Deuxième indicateur de cette déflation, les prix à la production, qui sont en territoire négatif depuis plus d’un an, ont plus chuté que le mois passé en passant de -2.6% à -3% en taux annuel.
L’avertissement de Moody’s la semaine passée prend encore plus d’ampleur après ces chiffres qui confirment que la demande intérieure reste atone et que les mesures de soutien n’ont que peu d’effet.
Réunions des Banques centrales
Cette semaine sera une semaine rythmée par les réunions des Banques centrales puisque nous allons avoir celle de la FED, de la BCE, de la BoE, de la BNS et de la Banque de Norvège.
A priori, seule la Banque centrale de Norvège pourrait encore augmenter ses taux, alors que la FED, la BCE et la BoE vont laisser leurs taux inchangés, mais réaffirmer que la baisse des taux n’est pas pour tout de suite.
Chiffres du chômage
Et les chiffres du chômage, publiés vendredi aux Etats-Unis, sont venus rappeler cette évidence et sont venus refroidir les anticipations d’une baisse de taux de la part de la FED au mois de mars.
Car non seulement les créations d’emploi ont été plus élevées que prévu, mais le taux de chômage a reculé à 3.7% contre 3.9% le mois précédent.
Les créations d’emploi ont été de 199.000 en novembre, contre 150.000 en octobre, ce qui montre quand même un ralentissement de l’économie et confirme le scénario d’un atterrissage en douceur.
Indicateur important pour la FED, le salaire horaire moyen a augmenté de 0.4 % le mois dernier, après avoir progressé de 0.2 % en octobre, soit un taux annuel stable à 4%.
Cela demeure cependant encore un taux trop élevé pour la FED, ce qui veut dire que Powell maintiendra un discours ferme et qu’il rappellera combien il sera important pour la FED de maintenir ses taux inchangés pour une longue période.
Les taux obligataires aux Etats-Unis sont repartis à la hausse après la publication de ces chiffres et la probabilité d’une baisse des taux en mars a été réduite à portion congrue et déplacée au mois de mai.
Prix stables
L’indice des prix publié par la FAO montre une stabilisation de son indice global d’un mois à l’autre, qui s’explique par une baisse des prix des céréales, mais par contre une hausse des prix du lait, des huiles végétales et du sucre.
Concernant le sucre, il a connu une nouvelle hausse et affiche une hausse de 41.1% sur un an qui s’explique, en partie, par une détérioration des perspectives de production dans deux des principaux pays exportateurs, la Thaïlande et l’Inde, en raison de conditions météorologiques très sèches sous l’effet du phénomène El Niño.
COP28
Comme j’évoque la FAO, j’en profite pour faire référence à un rapport qui a été publié par cette organisation dans le cadre de la COP28 sur les solutions possibles pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Selon ce rapport, en 2015, l’agriculture émettait 6.2 milliards de tonnes d’émissions d’équivalent CO2 (GtCO2eq), et que si rien n’est fait en 2050 nous serons à 9.1 milliards GtCO2eq.
Elément important, car on sait que la consommation de viande au niveau mondial va augmenter de façon importante à l’avenir, les bovins contribuent à hauteur d’environ 3.8 Gt d’équivalent CO2 par an, soit 62 % du total de l’élevage, tandis que 14 % sont attribués aux porcs, 9 % aux poulets, 8 % aux buffles et 7 % aux petits ruminants.
Face à ce constat, la FAO avance des pistes de réflexion comme l’adoption de l’agroforesterie et les pâturages tournants, l’adaptation de l’alimentation des animaux, l’amélioration de la santé de ces derniers, …
Autre point de réflexion, le Parlement européen, le Conseil européen et la Commission se sont mis d’accord sur un projet de loi visant à accélérer la rénovation énergétique des bâtiments.
L’objectif est ambitieux puisqu’il vise un parc immobilier européen zéro émission d’ici 2050, en sachant qu’aujourd’hui il est responsable de plus d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre dans l’UE.
L’accord prévoit la suppression des chaudières à combustible fossile d’ici 2040, et devrait concerner 30 millions de bâtiments sur le continent.
On le voit les chantiers sont colossaux, à la hauteur des défis, et espérons que la COP28 apportera des avancées significatives.