1 million de déplacés, plus de 3000 morts en une semaine de part et d’autre, et le risque d’un embrasement de toute la région, une semaine après l’attaque du Hamas, le bilan est dramatique.
Risque d’embrasement du prix du baril
1 million de déplacés, plus de 3000 morts en une semaine de part et d’autre, et le risque d’un embrasement de toute la région, une semaine après l’attaque du Hamas, le bilan est dramatique.
Risque de hausse des prix ?
A côté de ce bilan humain, qui va encore s’alourdir, dans ce conflit où ne s’exprime plus que la haine, les marchés financiers commencent à mesurer que les conséquences pourraient être aussi économique.
Pour preuve, l’envolée de près de 6% du prix, aussi bien du Brent que du WTI, vendredi, ce qui fait craindre une nouvelle hausse des prix et dès lors un ralentissement encore plus fort de l’économie mondiale.
Les marchés se sont inquiétés qu’une attaque massive d’Israël sur la bande de Gaza, ce qui n’est qu’une question de jours manifestement, n’entraine une entrée de l’Iran dans le conflit.
Ce qui entrainerait de facto des sanctions contre les exportations de pétrole iranien, sanctions qui pourraient d’ailleurs intervenir s’il s’avère que l’Iran est directement impliqué dans l’attaque du Hamas.
Se pose également la question de l’attitude de l’Arabie Saoudite, qui a annoncé arrêter ses discussions avec Israël en vue d’un rapprochement, et celle du Qatar, avec un risque de hausse du prix du gaz aussi.
Une attaque massive de l’armée israélienne ne va dès lors qu’accentuer la hausse du prix du baril et un niveau de 100$ serait alors rapidement atteint.
Et un autre élément pourrait peser sur les prix, le fait que les États-Unis ont imposé, la semaine dernière, les premières sanctions aux propriétaires de pétroliers transportant du pétrole russe dont le prix est supérieur au plafond de 60 dollars le baril fixé par le G7, ce qui pourrait encore réduire les exportations de pétrole russe.
A côté de la hausse du prix du baril, les bourses ont reculé très sensiblement, avec une chute assez marquée du Nikkei ce matin, et le dollar s’est encore renforcé.
Risque pour les Banques centrales
Alors que les Banques centrales avaient le sentiment que le pic de l’inflation était passé, un embrasement du conflit pourrait venir rebattre les cartes et les mettre dans une position extrêmement inconfortable.
Le président de la FED de Philadelphie, Patrick Harker, n’estimait-il pas vendredi qu’« en l’absence d’un changement radical dans ce que je vois dans les données et dans ce que j’entends de mes contacts […], je pense que nous sommes arrivés au point où les pressions sur les prix sont les plus fortes. Je pense que nous sommes arrivés au point où nous pouvons maintenir les taux au niveau actuel ».
Tout en confirmant « il faudra un certain temps pour que l’impact de la hausse des taux se fasse pleinement sentir » et dès lors la FED devrait garder ses taux inchangés un bon moment. Car « nous exercerons une pression constante sur l’inflation et amènerons les marchés à un meilleur équilibre. En ne faisant rien, nous faisons quand même quelque chose, nous faisons beaucoup ».
Il s’est montré optimiste au sujet de l’état de l’économie, estimant que « même si je prévois un ralentissement du taux de croissance du PIB, je ne le vois pas se contracter. Je ne prévois pas de récession ».
Mais c’était avant la flambée du prix du baril, et une poursuite de cette hausse pourrait entrainer un second round d’inflation qui viendrait bouleverser toutes les attentes des Banques centrales.
Avec un risque en plus
Celui d’une « japonisation » de l’économie chinoise, et ce n’est pas moi qui le dit mais un japonais.
C’est en tout cas le sentiment exprimé par Hiroshi Watanabe, ancien haut diplomate japonais chargé des questions monétaires, à Reuters, qui constate que jusqu’en 2015, les responsables politiques chinois ont étudié les moyens d’éviter l’éclatement d’une bulle d’actifs à la japonaise.
« Puis ils ont arrêté. Au cours des sept ou huit dernières années, ils semblent ignorer tout ce qu’ils ont appris » selon Watanabe, qui a ajouté, « sous l’administration Xi, la Chine a probablement détourné son attention de l’économie ».
Et il n’est pas le seul à partager cette vision, la semaine passée, Asahi Noguchi, membre du conseil d’administration de la Banque du Japon, estimait qu’il y a un risque que la Chine glisse vers la déflation, ou la “japonisation” de son économie. « Il n’est pas encore clair si la Chine se dirige vers une situation similaire à celle du Japon. Mais il est vrai que le secteur immobilier de la Chine – l’épine dorsale de son économie – s’effondre, que les pertes d’emploi des jeunes augmentent et que l’inflation s’affaiblit ».
Et les chiffres de vendredi ont renforcé les craintes de voir la Chine s’enfoncer dans la déflation.
Pour rappel, la « japonisation » a été une période, qui s’est étalée entre 1998 à 2013, où le Japon a vu les prix à la consommation baisser de 0.2 % en moyenne, suite une chute des prix de l’immobilier ayant affecté les bilans des banques et freiné l’investissement.
Changement en Pologne ?
En tout cas le marché a déjà réagi avec une très nette hausse du zloty polonais par rapport à l’euro alors que la situation est encore bien incertaine.
A cette heure, il ressort que le parti au pouvoir, Droit et Justice (PiS), a remporté le plus grand nombre de voix, mais que le bloc de partis d’opposition libérale semble avoir obtenu une majorité parlementaire, ce qui laisse entrevoir la possibilité de mettre un terme à huit années de régime nationaliste.
Selon le sondage Ipsos à la sortie des urnes, le PiS aurait 36.8 % des voix, ce qui se traduirait en 200 sièges au sein d’un parlement de 460 sièges, et les partis d’opposition, menés par la Coalition civique libérale (KO), auraient ensemble 248 sièges, la KO remportant 31.6 % des suffrages exprimés.
Donald Tusk, ancien président du Conseil européen, a promis de rétablir les relations entre Varsovie et Bruxelles, de défaire les réformes du PiS et de demander des comptes à ses dirigeants.
Mais rien n’est encore gagné, car le président Andrzej Duda, un allié du PiS, a déclaré qu’il donnerait la première chance au parti vainqueur. Et même en cas d’un nouveau gouvernement il pourrait bloquer certaines réformes.