Le secteur des services fléchit à son tour

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Sérieuse déconvenue après la publication des indices PMI, en particulier pour le secteur des services, et une nouvelle fois pour l’Allemagne. Analysons cela en détail.

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Sérieuse déconvenue après la publication des indices PMI, en particulier pour le secteur des services, et une nouvelle fois pour l’Allemagne. Analysons cela en détail.

L’Allemagne tire vers le bas

Une nouvelle fois, il faut pointer du doigt l’Allemagne, qui affiche un indice composite à 44.7 contre 48.5 en juillet, soit son niveau le plus faible depuis mai 2020.

Soyons honnête, quand on reprend le tableau des différents niveaux des indices PMI publiés hier, il n’y a pas qu’en Allemagne que la situation s’est nettement  dégradée.

Il n’empêche, que pour l’Allemagne, tout espoir de voir le secteur des services sauver son économie s’est évanoui , bien au contraire, puisqu’il a aussi basculé en récession. Compte tenu des problèmes dans le secteur immobilier, le pays va s’enfoncer durablement dans la récession.

En France, où le secteur des services était clairement le fer de lance de l’économie, les signes de ralentissement se sont accentués, et la récession risque de gagner l’hexagone au troisième trimestre.

Résultat, l’indice composite dans la zone euro a atteint son niveau le plus bas depuis novembre 2020 à 47, tiré clairement vers le bas par l’Allemagne.

Preuve complémentaire de ce déclin en Allemagne, les exportations vers les pays extérieurs à l’Union européenne ont diminué de 2.9 % en juillet par rapport au mois précédent. Même si en taux annuel, elles ont augmenté de 1.1 %.

Le principal partenaire commercial de l’Allemagne, en juillet, a de nouveau été les États-Unis, avec des exportations pour une  valeur de 13.7 milliards d’euros, soit une augmentation de 10.4 % en taux annuel.

En revanche, les exportations vers la Chine se sont élevées à 8.3 milliards d’euros, soit 6.2 % de moins qu’en juillet 2022. Reflet évidemment de la nette dégradation de l’économie chinoise.

Il faut savoir que les échanges avec les pays hors de l’UE représentent près de la moitié de toutes les exportations allemandes et constituent donc un indicateur majeur du commerce extérieur allemand.

Ces déceptions sur les indices PMI en zone euro ont entrainé une baisse de l’euro, un recul des taux d’intérêt, avec le renforcement du sentiment que la BCE fera une pause en septembre, et un recul du prix du baril.

Guère plus brillant en Grande-Bretagne

La Grande-Bretagne n’a rien à envier à la zone euro, car ses indices PMI affichent aussi une sérieuse déconvenue et sont également passés en territoire négatif.

Son indice composite est tombé 47.9, soit son niveau le plus faible depuis janvier 2021, avec une inflation qui demeure nettement plus élevée qu’en zone euro.

Chris Williamson, économiste en chef chez S&P Global Market Intelligence, constate que « les entreprises signalent une réduction des commandes de biens et de services, la demande étant de plus en plus touchée par la crise du coût de la vie, la hausse des taux d’intérêt, les pertes d’exportations et les inquiétudes concernant les perspectives économiques ».

Prudence par rapport aux indices américains

Les indices PMI aux Etats-Unis ont également reculé, mais il faut prendre avec un peu plus de prudence ces derniers, car la consommation continue de soutenir la croissance comme l’a montré le chiffre des ventes de détail.

Mais il n’empêche, le secteur des services marque aussi le pas aux Etats-Unis, ce qui a comme conséquence que l’indice composite est passé de 52 en juillet à 50.4 août.

Ce qui fait dire à Williamson, « la quasi-stagnation de l’activité commerciale en août fait planer des doutes sur la vigueur de la croissance économique américaine au troisième trimestre. L’enquête montre que l’accélération de la croissance induite par le secteur des services au deuxième trimestre s’est estompée, accompagnée d’une nouvelle baisse de la production industrielle ».

Cela risque cependant de ne pas être un signal suffisant pour faire changer le ton ferme que devrait garder Powell demain lors de son intervention à Jackson Hole.

Même si, et j’en parlais hier, le taux hypothécaire à 30 ans a atteint le niveau de 7.31%, soit son niveau le plus élevé depuis décembre 2000, ce qui a contribué à ramener les demandes de prêts hypothécaires à leur niveau le plus bas depuis 28 ans.

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