Qu’on se le dise une bonne fois pour toute, la FED n’est pas prête à renoncer à lutter contre l’inflation, la Fed et les autres Banques centrales non plus d’ailleurs.
Les Banques centrales garderont un ton hawkish
Qu’on se le dise une bonne fois pour toute, la FED n’est pas prête à renoncer à lutter contre l’inflation, la Fed et les autres Banques centrales non plus d’ailleurs.
Décision de la FED
Hausse de 0.50% du taux directeur pour le porter à 4.25%- 4.50%, sans surprise.
Mais comme je le soulignais hier, l’important était les projections des membres du Comité sur l’évolution future des taux. Et selon les projections de ces derniers, les taux des Fed funds devaient se situer à 5.1% fin de l’année prochaine. Ce qui signifie encore des hausses de taux pour un total de 0.75%, très probablement dans la première partie de l’année.
Et pas de changement de ton de la part de Powell par la même occasion, « le Comité (de politique monétaire de la Fed, FOMC) est très attentif aux risques d’inflation (…). De nouvelles hausses de l’objectif de taux seront appropriées afin d’atteindre une orientation de la politique monétaire suffisamment restrictive pour ramener l’inflation à 2% à terme ».
Cette réunion était aussi l’occasion de faire le point en fin d’année sur les prévisions. Concernant l’inflation, la FED ne voit pas cette dernière reculer rapidement et estime qu’elle devrait rester supérieure à 2% au moins jusqu’à fin 2025 et sera supérieure à 3% fin 2023.
Concernant la croissance, au lieu des 1.2% pour cette année, elle table sur un taux de 0.5% et pour 2023 de 0.5% également au lieu des 1.2%, et ensuite de 1.6% en 2024. Et le taux de chômage devrait passer de 3.7% cette année à 4.6% l’année prochaine.
Au tour des autres
C’est sur fond évidemment de ralentissement de l’économie que le BCE se réunit et décidera d’une hausse aussi de 0.50% des taux.
Preuve de ce ralentissement, la production industrielle a diminué de 2% dans la zone euro en octobre après une hausse de 0.8% en septembre, soit une hausse de 3.4% sur un an.
Les divergences au sein de l’UE sur un an sont tout à fait impressionnantes et montrent que les économies n’évoluent pas au même rythme.
Mais cela n’empêchera pas la BCE de faire passer son taux de dépôt de 1.50% à 2%, et aussi d’annoncer d’avoir l’intention de commencer, l’année prochaine, à réduire la taille de son bilan.
La BCE ne sera pas la seule à augmenter ses taux de 0.50%, car cela sera aussi le cas de la Banque centrale de Suisse dont le taux passera de 0.50% à 1%, et aussi de la BoE dont le taux passera de 3% à 3.50%.
Et pour cette dernière malgré le recul de l’inflation, qui est passée de 11.1% en octobre à 10.7%, mais avec un Core CPI qui ne reflue que très lentement à 6.3% contre 6.5%.
Seule la Banque centrale de Norvège devrait se contenter d’une hausse de 0.25% de son taux pour le porter à 2.75%.
Comme pour la FED, ces Banques centrales ne vont pas en rester là et d’autres hausses de taux devraient intervenir l’année prochaine.
Pas de reprise
En Chine, comme attendu, la politique zéro-covid, qui était encore d’application en novembre, a plombé l’activité économique. La production industrielle n’a progressé que de 2.2% en taux annuel contre 5% le mois précédent.
Mais surtout, les ventes de détail ont reculé de 5.9% en taux annuel contre -0.5% en octobre, et il s’agit du plus mauvais chiffre depuis mai de cette année au moment où le confinement était en vigueur à Shanghai.
Et pour couronner le tout, l’investissement immobilier a chuté de 19,9 % en taux annuel, soit la chute la plus importante depuis le début de cet indicateur en 2000. Et le taux de chômage a progressé à 5.7% contre 5.5%.
Mais comme je le soulignais hier, la levée des mesures de restriction entraine une explosion des contaminations, la situation risque dès lors d’être pire encore en décembre. Et la reprise ne devrait pas intervenir avant février à savoir après le Nouvel An chinois.