La norme c’est 0.75% pour le moment

Mode Expresso

C’est comme la mer rythmée par le flux et le reflux du ressac, les marchés financiers passent de la crainte à l’espoir, de la baisse à la hausse.

Mode Lungo

C’est comme la mer rythmée par le flux et le reflux du ressac, les marchés financiers passent de la crainte à l’espoir, de la baisse à la hausse.

Le reflux des prix de l’énergie

La perspective d’un plafonnement du prix du gaz russe par la Commission européenne a fait reculer le prix de ce dernier tout en provoquant la colère de Poutine.

La Commission devrait avancer des propositions demain et la présidente précisera ses intentions lors de son discours sur l’Etat de l’Union le 14 septembre.  Il serait question donc d’un plafonnement du prix, de réduction de la consommation et d’une contribution de la part des entreprises énergétiques.

Il est évidemment encore trop tôt pour savoir si ces mesures seront suffisantes et réalisables, et qu’elles seront les conséquences si Poutine arrête toutes les exportations de gaz et de pétrole si la Commission met en place ce plafonnement.

Lié ou pas, mais le prix du baril a fait un sacré plongeon. Ce recul est en partie la résultante de la politique zéro-covid en Chine qui fait craindre un ralentissement, d’une récession en Europe qui va brider la demande, demande qui pourrait aussi diminuer puisque les intentions de la Commission sont d’arriver à réduire la consommation. Deux autres facteurs ont aussi joué, la perspective d’un accord avec l’Iran qui ferait revenir son pétrole sur le marché international et l’intention de Liz Truss d’accorder de nouvelles licences d’exploitation des gisements de pétrole et de gaz.

Ce recul des prix de l’énergie a offert un répit sur les taux, et ce recul des taux a fait évidemment le bonheur des bourses, le flux et le reflux.

Bien décidées

Pour autant, cela ne va en rien modifier les intentions des Banques centrales de taper fort pour réduire l’inflation.

Comme prévu, la BOC a augmenté son taux de 0.75% à 3.25% et a bien l’intention de poursuivre sur sa lancée.

« Compte tenu des perspectives d’inflation, le Conseil des gouverneurs estime toujours que le taux d’intérêt directeur devra encore être relevé », a déclaré la Banque centrale dans un communiqué. « À mesure que les effets du resserrement de la politique monétaire se feront sentir dans l’économie, nous évaluerons de combien les taux d’intérêt devront être relevés pour ramener l’inflation à la cible ».

Malgré donc des hausses de taux de 300 points de base, ce qui place la BOC en tête des Banques centrales, elle devrait encore resserrer ses taux, mais de façon plus modérée si on se base sur le niveau du taux à 2 ans.

La BCE devrait aussi frapper fort. Je table sur une hausse de 0.75% pour quatre raisons. La première pour une question de crédibilité. Alors que les autres Banques centrales se montrent déterminées, la BCE ne peut pas rester en retrait et se doit de s’aligner sur les autres. La deuxième raison est bien évidemment le niveau de l’inflation, même si une partie de cette hausse est liée à des facteurs exogènes. La troisième raison est qu’une hausse timorée des taux aurait comme conséquence de faire à nouveau reculer l’euro, ce qui aurait un effet inflationniste. Et la quatrième c’est que la BCE a une fenêtre pour frapper fort, car dans les prochains mois la zone euro risque fort d’être en récession.

Et justement, Eurostat, a révisé à la hausse le chiffre du PIB au deuxième trimestre, avec une croissance de 0.8% au lieu de 0.6% pour la zone euro et à 0.7% pour l’UE. Mais derrière ces chiffres se cachent de grandes divergences entre les différents pays.

Cette révision est surtout liée à une hausse des dépenses de consommation des ménages qui ont contribué à hauteur de 0.6% dans le PIB, en grande partie par un effet de rattrapage qui devrait s’estomper.

Aux Etats-Unis, le Livre Beige de la FED a constaté un léger ralentissement de l’activité ainsi qu’un léger recul de l’inflation. Mais n’oublions pas le discours de Powell à Jackson Hole, il faudra plus qu’un léger recul de l’inflation, et une hausse de 0.75% lors de la prochaine réunion demeure d’actualité.

Les principales Banques centrales n’ont donc pas encore fini avec les hausses de taux, alors que les Banques centrales des pays de l’Europe de l’Est arrivent tout doucement en fin de cycle.

La Pologne en queue de peloton en termes de croissance au deuxième trimestre (voir le tableau d’Eurostat) en est un bel exemple. Elle a augmenté son taux de 0.25% hier, soit sa plus faible hausse depuis le début du cycle de resserrement monétaire, il y a un an. Et même si elle a laissé la porte ouverte à d’autres hausses de taux, elles devraient être de 0.25% et plus limitées en nombre.

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