La FED va encore frapper même si …

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Le FMI n’ose pas, encore, parler de récession, mais n’en est pas loin, et il a revu fortement ses prévisions de croissance à la baisse pour cette année et pour l’année prochaine.

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Le FMI n’ose pas, encore, parler de récession, mais n’en est pas loin, et il a revu fortement ses prévisions de croissance à la baisse pour cette année et pour l’année prochaine.

Prévisions du FMI

Bien évidemment ces prévisions n’intègrent pas le scénario d’une coupure des livraisons de gaz à l’Europe, ni une nouvelle flambée de contaminations en Chine, mais elles n’en demeurent pas moins extrêmement prudentes.

Le FMI a particulièrement revu à la baisse les prévisions de croissance pour les pays développés, avec comme conséquence, que la croissance mondiale pour cette année a été revue à 3.2% contre 3.6% en avril, et à 2.9% en 2023 contre 3.6%.

Les révisions les plus fortes concernent les Etats-Unis avec un taux de croissance de 2.3% soit -1.4% par rapport aux précédentes prévisions, l’Allemagne à 1.2% soit -0.9%, et l’Espagne à 4% soit -0.8%.

Si les pays émergents s’en sortent mieux, ce n’est pas le cas de la Chine, le FMI révisant la croissance à 3.3% soit -1.1% par rapport à la précédente prévision.

Je ne vais pas revenir sur les raisons qui justifient ces révisions, nous en avons déjà suffisamment parlé et inutile d’encore rabâcher les mêmes propos. Mais le FMI met en garde sur le fait que ces prévisions sont sujettes à caution et je le cite. «  Un risque important existe cependant qu’une partie ou la totalité de ces hypothèses de référence ne se vérifient pas. Dans le même ordre d’idée, des indicateurs de l’incertitude économique et des préoccupations sur une récession imminente se sont accrus ces derniers mois. Les estimations de la probabilité d’une récession ont elles aussi augmenté. Ainsi, sur la base d’informations fondées sur les prix des actifs, la probabilité qu’une récession démarre dans les pays du Groupe des Sept est estimée à près de 15 %, soit quatre fois son niveau habituel ; en Allemagne, cette probabilité est plus proche d’une sur quatre . S’agissant des États-Unis, certains indicateurs tels que le modèle prévisionnel GDPNow de la Banque fédérale de réserve d’Atlanta montrent qu’une récession technique (définie comme un taux de croissance négatif pendant deux trimestres successifs) pourrait avoir déjà commencé ». Et sur ce point nous serons vite fixé car nous aurons la publication de la première estimation du PIB au deuxième trimestre aux Etats-Unis ce vendredi.

Récession aux Etats-Unis

Et je vais rebondir sur ce dernier point car les signaux d’un risque de récession se multiplient aux Etats-Unis, ce qui n’empêchera pas la FED d’augmenter ses taux de 0.75% ce soir, pour rappel.

Premier signal, c’est l’inversion de la courbe aux Etats-Unis qui se confirme avec donc un rendement du 10 ans qui se tasse alors que celui à 2 ans anticipe les prochaines hausses de taux de la FED.

Si l’on observe l’évolution de la courbe aux Etats-Unis depuis le début de l’année, on constate que cette dernière s’est aplatie avec une remontée nettement plus marquée des taux sur la partie courte.

Le deuxième signal est le nouveau recul de l’indice de confiance des consommateurs américains qui est tombé à 95.7, soit son niveau le plus faible depuis février 2021.

Le troisième signal, et j’en ai déjà parlé, c’est le ralentissement du marché immobilier aux Etats-Unis. Dernier indicateur, celui des ventes de maisons neuves qui ont chuté de 8.1% pour atteindre un taux annuel de 590 000 unités le mois dernier, soit le niveau le plus bas depuis avril 2020. Sur un an, elles ont diminué de 17.4%.

Le spectre de la coupure

Les 27 ont beau avoir décidé de réduire leur consommation de gaz de 15% pendant les 8 prochains mois, le spectre de l’arrêt de la livraison par Gazprom fait durement sentir ses effets.

D’abord avec un prix du gaz qui continue d’augmenter et qui vient de toucher les 200 EUR/MWh, soit son deuxième plus haut niveau jamais atteint.

Le risque d’une coupure aurait un effet délétère sur l’économie européenne, conséquence l’euro s’est de nouveau affaibli par rapport au dollar, mais également par rapport au franc suisse où il a atteint un niveau inédit.

Et dernier effet, et alors que la BCE a augmenté ses taux et devrait encore le faire, les taux en Europe ont reculé comme le rendement du Bund 2 ans.

Encore une hausse de taux

La Banque centrale de Hongrie a encore augmenté son taux de 100 points à 10.75%, mais ces hausses ne renforcent nullement la devise bien au contraire ce qui entraine une inflation importée.

Il faut dire que la Hongrie se détache de plus en plus de l’UE, qu’elle n’a toujours pas bénéficié des fonds dans le cadre du plan de la Commission faute de respecter les règles européennes, et vu également les doutes sur la corruption dans le pays. Et pour ne pas arranger les choses, la Hongrie s’est opposée au plan de réduction de la consommation de gaz discuté hier par les 27.

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