Les 3 R pour risque de plus en plus marqué de Récession en Europe en particulier, ce qui a entrainé un vaste mouvement de Rééquilibrage et de Réévaluation.
Les 3 R
Les 3 R pour risque de plus en plus marqué de Récession en Europe en particulier, ce qui a entrainé un vaste mouvement de Rééquilibrage et de Réévaluation.
Récession ?
Le risque augmente de jour en jour, en Europe en particulier avec la menace sur un arrêt total de la livraison du gaz russe. Alors que quasiment toutes les matières premières ont reculé, le prix du gaz reste sous tension dans la perspective d’une coupure par la Russie.
Les indices PMI en Europe continuent de fléchir et même s’ils n’ont pas encore franchi le seuil des 50 ils s’en approchent, signe qu’après la chute du moral des consommateurs, celui des entreprises va suivre. Et même si la situation en Europe est particulièrement délicate, ce risque de récession guette également les Etats-Unis.
Car les chiffres du chômage publiés vendredi aux Etats-Unis étaient trop bons et ont encore renforcé le scénario d’une hausse de 0.75% des taux de la part de la FED lors de sa réunion du 27 juillet. Et la crainte est que ces hausses de taux n’entrainent une récession. Et c’est le cas aussi en Australie, où la Banque centrale a augmenté ses taux de 0.50% la semaine passée, en Nouvelle-Zélande où la Banque centrale va augmenter ses taux de 0.50% encore ce mercredi, et au Canada où la Banque centrale augmentera aussi ses taux de 0.50% cette semaine.
Pour revenir donc aux chiffres du chômage aux Etats-Unis, les créations d’emploi ont été plus importantes que prévu avec 372.000 créations en juin. Paradoxe, un peu plus je serais tenté de dire, est que la récession pourrait avoir lieu malgré un marché de l’emploi qui resterait tendu car il a subi une telle distorsion avec la crise Covid qu’il ne réagirait pas de la même façon que dans le passé en pareille circonstance.
Rééquilibrage
Cette crainte d’une récession, qui toucherait aussi l’Asie si elle affecte les Etats-Unis, a entrainé une forte chute des prix des matières premières, à l’exception du gaz comme souligné plus haut.
Mais par contre le prix du pétrole a nettement reculé, mais également, deux exemples parmi d’autres, celui du nickel et de l’aluminium. Car s’il y a une récession, il aura inéluctablement un recul de la demande, ce qui explique la chute des prix des matières premières.
Avec comme conséquence positive, un recul alors de l’inflation, recul qui pourrait éviter aux Banques centrales de se montrer trop agressives, ce qui explique pourquoi les marchés boursiers se sont un peu repris la semaine passée.
Une petite parenthèse, seules les bourses chinoises n’ont pas connu cette reprise et sont dans le rouge ce matin, ce qui devrait d’ailleurs entrainer les bourses européennes à la baisse à cause d’une résurgence des contaminations et des risques de l’imposition de nouvelles mesures de restriction.
Conséquence de tout cela, la tension sur les taux a baissé nettement et on a assisté à un recul des rendements obligataires en particulier en Europe.
Réévaluation
En particulier du dollar qui s’est nettement renforcé par rapport à l’euro touchant un niveau qui n’avait plus été vu depuis 20 ans. Il faut dire que la perspective de voir encore la FED augmenter ses taux de 0.75% renforce le dollar, alors que la BCE pourrait se montrer moins agressive si la correction des prix des matières premières se poursuit.
Mais le dollar s’est aussi renforcé par rapport au yen, avec un niveau qui n’avait plus été vu depuis 1998. Il faut dire que la situation au Japon est particulière avec le meurtre vendredi de l’ancien Premier ministre Abe. Ce dernier avait mis en place en 2013, la politique des trois flèches qui était basée sur un assouplissement monétaire agressif, des dépenses budgétaires flexibles et une stratégie de croissance à long terme.
La baisse du yen faisait donc partie à part entière de cette politique, mais elle a montré ses limites avec la chute provoquée par l’élargissement du différentiel de taux avec les Etats-Unis.
Les élections de ce week-end ont renforcé la position du LDP, qui a bénéficié sans doute d’un capital de sympathie après le décès d’Abe, et le disparition de ce dernier pourrait entrainer un changement de politique en particulier, une politique monétaire moins accommodante.
Baisse de rating
Fitch a annoncé avoir abaissé le rating de la Turquie de B+ à B après les chiffres d’inflation qui montrent que cette dernière se situe à 78.62% soit son niveau le plus élevé depuis 24 ans.
Et Fitch a gardé les perspectives sous « négatives » car il craint que cette inflation ne vienne peser sur la consommation et que la chute de la devise n’aggrave encore cette hausse de l’inflation et mine la confiance des consommateurs.