Une série d’indicateurs un peu plus positifs ont tiré les marchés boursiers de leur marasme, même s’ils renforcent le scénario des hausses de taux.
Timide accalmie
Une série d’indicateurs un peu plus positifs ont tiré les marchés boursiers de leur marasme, même s’ils renforcent le scénario des hausses de taux.
Le socle de l’économie
En tout cas aux Etats-Unis, à savoir la consommation des ménages qui se mesure entre autres par les ventes de détail. Ces dernières ont progressé de 0.9% en avril et le chiffre du mois de mars a été revu nettement à la hausse à 1.4% contre 0.5%.
Ces chiffres reflètent une forte demande et une hausse des prix, et on constate en particulier une forte demande pour les services, comme les restaurants, ce qui démontre une vraie envie de consommer.
Autre chiffre encourageant, la production manufacturière, toujours aux Etats-Unis, a progressé de 0.8% en avril et les utilisations des capacités industrielles ont augmenté de 0.6% à 79.2%. Il s’agit de la plus forte hausse depuis avril 2007 et qui laisse penser que les problèmes dans les chaînes d’approvisionnement se résorbent et que l’inflation pourrait ralentir.
Ces chiffres indiquent que la croissance au deuxième trimestre devrait faire son retour et que l’économie américaine peut absorber les hausses de taux. Car, Powell l’a rappelé, l’inflation est la bataille de la FED et « ce que nous avons besoin de constater, c’est que l’inflation baisse de manière évidente et convaincante et nous allons persister jusqu’à ce que nous le constations ».
Chiffres du PIB un peu meilleurs
Pour la zone euro, le chiffre du PIB au premier trimestre a été légèrement revu à la hausse à 0.3% contre 0.2%, soit un taux annuel à 5.1% contre 5%.
Au Japon, le PIB au premier trimestre a certes reculé, mais que de 0.2% alors que l’on attendait une baisse de 0.4%, mais il affiche quand même une baisse de 1% en taux annuel.
Le seul élément de satisfaction est que malgré les mesures de confinement, la consommation privée, qui était attendue en recul de 0.5%, est restée quasiment inchangée.
Cela se reflète dans l’indice Tankan des services qui a progressé de 8 à 13 atteignant son niveau le plus élevé depuis février 2020 grâce à la levée des mesures de restriction.
Par contre le moral des industriels est en recul sous l’effet de la hausse des prix des matières premières qui a été accentuée par la forte baisse du yen. Cet indice est passé de 11 à 5, soit son niveau le plus faible depuis février 2021.
Remontée des taux
Le rendement de l’obligation anglaise à 2 ans est reparti à la hausse après les chiffres du chômage en Grande-Bretagne. Ce dernier est tombé à son niveau le plus bas depuis 1974, sur les trois premiers mois de l’année, à 3.7%.
Et même si les salaires ont progressé de 7% sur la même période par rapport à l’année passée, corrigés de l’inflation ils sont inférieurs de 2% à ceux d’il y a un an. Mais la grande crainte de la BOE est évidemment de voir une hausse des salaires qui viendrait alimenter la poussée de l’inflation.
Ce chiffre a renforcé le scénario de la poursuite de la hausse des taux de la part de la BOE, même si l’économie devrait connaitre un sérieux ralentissement sous l’effet de la hausse des prix et des taux. Le sterling s’est sensiblement renforcé par rapport au dollar et à l’euro après ce chiffre.
Faire baisser le dollar ?
Plusieurs membres de la BCE se sont exprimés ces derniers jours en donnant le sentiment que leurs propos visaient à faire remonter l’euro. Le gouverneur de la Banque de France a été le plus explicite en s’inquiétant de son niveau.
Et le gouverneur de la Banque centrale des Pays-Bas a estimé que la BCE devrait augmenter ses taux de 0.25% lors de sa réunion du 21 juillet mais qu’il ne faudrait pas exclure une hausse de 0.50% si les données entre temps ont montré que l’inflation perdurait.
Ces propos s’inscrivent en plus dans des changements importants opérés par Christine Lagarde dans la tenue des réunions du Conseil des gouverneurs en vue de laisser plus de temps à ces derniers de pouvoir exprimer leur point de vue. Le fait que la BCE a dû faire un peu marche arrière en reconnaissant que l’inflation n’était pas aussi temporaire qu’elle l’avait estimé n’est sans doute pas étranger à ce changement.
Et c’est en particulier la position de l’économiste de la BCE, Philip Lane, qui a justifié le point de vue de la BCE sur le côté temporaire de l’inflation. Il voit donc son poids être un peu réduit après ce changement, changement qui est effectif depuis la réunion du 14 avril dernier.