Pourquoi les bourses doutent ?

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Les bourses continuent de dévisser, confrontées à des chocs négatifs aussi bien de l’offre que de la demande qui pèsent sur la croissance dans un contexte de hausse des taux.

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Les bourses continuent de dévisser, confrontées à des chocs négatifs aussi bien de l’offre que de la demande qui pèsent sur la croissance dans un contexte de hausse des taux.

Mauvais climat

Même si les résultats des sociétés sont en ligne, voire supérieurs aux attentes, le contexte général n’est pas porteur, pour le moment, pour les marchés boursiers.

A priori, la hausse des taux par les Banques centrales n’est pas en soi un facteur négatif, et dans le passé une remontée des taux n’a pas été perçue négativement par les bourses. Mais ce qui inquiète aujourd’hui est d’une part la rapidité de la hausse des taux longs, et d’autre part le fait que l’économie subit des chocs qui viennent peser en même temps sur la croissance.

L’autre interrogation de la part des bourses, c’est aussi la pertinence d’une politique agressive de la part des Banques centrales si la hausse de l’inflation est provoquée par un choc de l’offre, sur laquelle la hausse des taux n’a aucune prise, et qu’elle est donc temporaire.

On ne s’étonnera donc pas que l’indice Sentix, qui mesure le moral des investisseurs dans la zone euro, ait lourdement chuté. Surtout que la zone euro est particulièrement affectée par la guerre en Ukraine. Cette chute exprime clairement la crainte d’une récession de la part des investisseurs.

Le deuxième grand facteur d’inquiétude sont les conséquences d’un embargo sur le gaz et pétrole russe pour l’économie de la zone euro ou un arrêt de livraison par la Russie. Selon l’économiste allemand, Achim Truger, un arrêt des livraisons de gaz russe à l’Allemagne déclencherait une profonde récession et coûterait un demi-million d’emplois.

Et un arrêt des livraisons de gaz par la Russie n’est pas une vue de l’esprit, car Gazprom a privé la Pologne et la Bulgarie de son gaz pour avoir refusé de payer en roubles, et a menacé de faire de même avec d’autres pays.

Et autre conséquence pointée par Achim Truger, l’inflation mettra alors beaucoup plus de temps à diminuer à nouveau et même selon lui elle restera excessive au-delà de 2023.

Des mesures extrêmes

Le troisième facteur est la politique zéro-Covid pratiquée en Chine qui pose de nombreuses questions quant à son impact sur la croissance chinoise et sur les chaînes d’approvisionnement.

Je l’indiquais hier avec la chute des indices PMI et le recul des exportations, les restrictions ont fait payer un lourd tribut à l’économie chinoise et risquent encore d’en faire payer à l’avenir.

La conséquence de ce ralentissement a été un recul très net du yuan par rapport au dollar. Et autre conséquence, les ventes de voitures ont chuté de 48% en avril par rapport à l’année passée.

Les autorités n’ont nullement l’intention de faire volte-face, bien au contraire, puisqu’elles ont décidé de renforcer encore les mesures de restrictions à Shanghai et à Pékin.

La crainte d’une ralentissement encore plus marqué de la croissance a pesé sur les matières premières et également sur le prix du baril, qui après sa hausse d’hier, a perdu 6%.

Moins d’aides

Dernier point qui rentre aussi en ligne de compte, la diminution des injections de liquidités au niveau mondial. D’une part, parce que les Banques centrales ont ou vont commencer à réduire la taille de leur bilan. Si on prend le cas de la BOE, elle a clairement indiqué qu’ elle allait vendre des obligations ce qui revient à retirer de la liquidité dans le marché.

Et d’autre part, même si les gouvernements ont pris et vont prendre des mesures en faveur du pouvoir d’achat, ils n’ont pas les moyens, surtout avec la remontée des taux, de prendre des mesures de soutien aussi amples que lors de la crise Covid.

Ce qui signifie que confrontés à la hausse des prix de l’énergie, les ménages vont devoir puiser dans leur épargne ou alors réduire leur consommation. Le contexte est donc radicalement différent de celui que nous avons connu avec l’arrêt de l’activité à cause du Covid totalement compensé par les aides des Etats.

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