Les sanctions se mettent en place et d’autres pays se joignent pour mettre encore plus la Russie au ban du monde, alors que les autorités monétaires prennent des mesures de sauvegarde.
Ne rien lâcher
Les sanctions se mettent en place et d’autres pays se joignent pour mettre encore plus la Russie au ban du monde, alors que les autorités monétaires prennent des mesures de sauvegarde.
Sanctions
Les conséquences des sanctions se sont fait sentir sur les marchés financiers en Russie et la chute hier matin du rouble a obligé la Banque centrale à augmenter son taux directeur de 10.5% pour le porter à 20%, comme je l’évoquais hier sur Canal Z. Cette décision a juste permis de limiter les dégâts mais le rouble demeure sous pression.
La Banque centrale de Russie a également décidé que les marchés des actions et des produits dérivés de la bourse de Moscou resteraient fermés encore aujourd’hui et a introduit certains contrôles de capitaux.
Même la Suisse est sortie de sa neutralité en annonçant qu’elle adopterait les sanctions de l’UE contre les Russes impliqués dans l’invasion de l’Ukraine et qu’elle gèlerait leurs avoirs. Ce qui n’a pas empêché le franc suisse de se renforcer à un niveau qu’il n’avait plus atteint depuis 2015 par rapport à l’euro dans une fuite vers les valeurs refuges.
Ce week-end, les agences de rating ont abaissé les ratings de la Russie et de l’Ukraine compte tenu de la situation et des sanctions. Ainsi, S&P a abaissé la note de crédit à long terme en devises de la Russie de BBB- à BB+, et a averti qu’elle pourrait abaisser davantage les notes, et a également abaissé la note de l’Ukraine de B à B-.
Moody’s a placé la note de la Russie, a Baa3, sous surveillance, ce qui pourrait entrainer rapidement une baisse du rating, ainsi que celle de l’Ukraine, qui se situe à B3. Par contre, concernant l’Ukraine, Fitch n’a pas attendu et a immédiatement abaissé sa note de trois crans, de B à CCC.
L’Institute of International Finance (IIF)a averti lundi qu’il était extrêmement probable que la Russie fasse défaut sur ses dettes extérieures et que son économie connaisse une contraction à deux chiffres cette année après les nouvelles mesures de représailles de l’Occident.
A côté de cela, des grands groupes ont annoncé qu’ils allaient se désengager de leurs investissements en Russie comme BP, qui a décidé d’abandonner sa participation dans la compagnie pétrolière d’État Rosneft, ce qui pourrait lui coûter jusqu’à 25 milliards de dollars.
Et JPMorgan Asset Management a suspendu lundi son fonds JPM Emerging Europe Equity, et la société danoise Danske Invest a déclaré qu’elle avait suspendu la négociation de fonds d’actions ayant une exposition importante aux actions russes.
Et de nouvelles mesures annoncées par Londres devraient encore accentuer les pressions et les chutes des titres, qui se sont pourtant déjà effondrés comme Gazprom.
J’ai parlé du franc suisse comme valeur refuge, mais les obligations d’Etat sont également recherchées, ce qui explique la baisse des taux malgré les pressions inflationnistes. Sur le front des matières premières, la volatilité est énorme avec un prix du gaz qui reste au-dessus des 100$, et par contre un prix du Brent qui s’est un peu calmé sur des rumeurs de libération des stocks de réserve de la part des Etats-Unis et ses alliés.
L’Asie plus ou moins préservée
Alors que la guerre en Ukraine est une source de tension sur les prix des matières premières et comme l’a déclaré le gouverneur de la Banque centrale d’Australie, après avoir laissé ses taux inchangés, « la guerre en Ukraine est une nouvelle source majeure d’incertitude », les indices PMI manufacturiers montraient avant une certaine amélioration.
Malgré le contexte de tensions dans les chaînes d’approvisionnement qui perdurent, la zone asiatique résiste, à l’exception du Japon qui est durement affecté par les mesures de restrictions et la hausse des coûts des intrants.
Mais la hausse du prix du baril pourrait venir porter un coup très sévère à ces économies fortement dépendantes de ce dernier, avec comme corollaire un risque très élevé de hausse de l’inflation.
Rapport du GIEC
Même s’il faut pour le moment se concentrer sur la sortie de la guerre, il ne faut pas pour autant oublier le changement climatique et les mises en garde du GIEC.
Et il n’est pas tendre avec notre incapacité de prendre la pleine mesure du défi. Selon ce rapport, entre un tiers et la moitié de la planète doit être conservée et protégée pour garantir l’approvisionnement futur en nourriture et en eau douce.
Et les mots du rapport sont sans ambiguïté, « tout retard signifie la mort », la pollution carbonique incontrôlée contraint les plus vulnérables du monde à une marche forcée vers la destruction. Les faits sont indéniables. Cette démission du leadership est criminelle ».
Avec cependant un espoir « il existe une fenêtre brève et qui se referme rapidement pour assurer un avenir vivable à la planète », a déclaré Hans-Otto Portner, coprésident du groupe de travail du Giec à l’origine du rapport. « Nous devons être à la hauteur de ce défi ».
Pas de retour au monde d’avant Covid donc, pas de retour au monde d’avant l’invasion de l’Ukraine non plus, et c’est pour cela le choix de mon image du jour que j’avais vue hier avec le commentaire « même la nature a choisi son camp », comme une note d’espoir.
Dans le tableau mensuel, il faut pointer évidemment la hausse du prix du baril et le fait que les bourses asiatiques ont moins perdu que les autres depuis le début de l’année.