La hausse des taux est enclenchée …

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Powell n’a pas tremblé et est bien décidé à combattre l’inflation tout en faisant preuve d’une extrême souplesse pour pouvoir réagir rapidement en fonction de l’évolution de la situation économique.

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Powell n’a pas tremblé et est bien décidé à combattre l’inflation tout en faisant preuve d’une extrême souplesse pour pouvoir réagir rapidement en fonction de l’évolution de la situation économique.

Souplesse, mais fermeté

La hausse des taux se profile bien et à un horizon assez proche après la première réunion de l’année de la FED. Hausse peut-être plus importante que prévu, et que le marché a d’ailleurs déjà anticipé avec une hausse du rendement du treasury 2 ans.

Powell n’a en tout cas pas voulu se laisser enfermer dans un scénario connu d’avance, car les membres du Comité ont fait le constat « qu’au fur et à mesure que nous progressons, réunion après réunion, nous sommes conscients qu’il s’agit d’une expansion très différente… Ces différences se refléteront probablement dans la politique que nous mettons en œuvre ».

Et c’est pour cette raison que la FED se montrera « agile », tout en confirmant qu’elle relèvera ses taux en mars.

Mais le plus grand changement vient du fait que lors de cette réunion, les membres du Comité se sont entendus sur les grands principes qui encadreront la réduction significative du bilan de la FED. Ce processus, qui semblait devoir intervenir plus tard dans l’année, devrait donc intervenir rapidement et passer dans un premier temps par une réduction des réinvestissements lors des échéances.

Il n’est donc plus question de temporaire ni de tergiverser, la hausse des taux est bien une réalité et il falloir vivre avec. Les propos de Powell sont précis et sans ambiguïtés, « ce dont nous avons besoin ici, c’est d’une autre longue expansion… qui va nécessiter une stabilité des prix. Cela va nécessiter que la Fed resserre sa politique de taux d’intérêt et fasse sa part pour ramener l’inflation à notre objectif de 2 % ».

Les marchés vont donc devoir apprendre à vivre avec les hausses de taux, et ne plus compter sur les injections de liquidités, un peu comme un malade qui a vécu sous morphine pendant un moment doit apprendre à s’en passer. Il va passer par une phase de perte de point de repère et peut-être de crise le temps de la désaccoutumance.

Et pour les marchés financiers cela sera exactement pareil avec les premiers symptômes qui se manifestent ce matin, une hausse des taux longs américains, une remontée du dollar et une forte baisse des bourses asiatiques. Ce qui nous annonce une forte baisse des bourses européennes évidemment.

La porte ouverte

L’annonce de la FED ouvre la porte en grand à d’autres hausses de taux, à savoir en Grande-Bretagne, en Nouvelle-Zélande, en Australie et au Canada.

La Banque centrale de Nouvelle-Zélande n’avait pas attendu la FED et devrait poursuivre sur sa lancée compte tenu du niveau d’inflation. Cette dernière s’est inscrite à 5.9% au dernier trimestre en taux annuel contre 4.9% le trimestre précédent. On devrait donc assister à une nouvelle hausse des taux lors de la réunion du 23 février prochain.

La Banque centrale du Canada, qui a laissé son taux inchangé hier à 0.25%, s’attend à une inflation plus élevée cette année  à 4.2% contre 3.4% précédemment. Et elle a clairement laissé entendre qu’elle allait augmenter ses taux, et cela avant l’annonce de la FED.

En Australie, l’envolée de l’inflation va obliger la Banque centrale à changer son scénario. Cette dernière s’est inscrite à 3.5% pour l’année 2021, soit son niveau le plus élevé depuis 2014. Et l’inflation de base, l’indicateur de référence de la Banque centrale, s’est lui inscrit à 2.6%. Ce chiffre dépasse largement les prévisions de la Banque centrale, ce qui pourrait l’inciter à mettre un terme à son programme de rachats lors de sa réunion du 1er février. Et elle pourrait augmenter ses taux bien plus vite que prévu jusqu’à présent.

Impacts des tensions

La poursuite du bras de fer dans le dossier ukrainien n’est pas sans impacts sur les marchés financiers russes. On peut pointer la forte chute de la bourse de Moscou mais également la chute du rouble par rapport au dollar.

Dans un contexte en plus marqué aussi par une hausse de l’inflation, ce qui devrait encore provoquer une hausse des taux de la part de la Banque centrale, même si le mouvement arrive tout doucement à son terme. Le FMI dans ses dernières prévisions table sur une croissance de 2.8% cette année après un taux de 4.5% en 2021.

Autre conséquence, le prix du baril demeure sous pression en ayant touché le niveau des 90$ pour le Brent, ce qui évidemment entretient les tensions inflationnistes.

Chiffre du PIB

Le chiffre du PIB du quatrième trimestre aux Etats-Unis sera publié cet après-midi et viendra confirmer les dires de Powell, « l’économie n’a plus besoin de niveaux élevés et durables de soutien de la politique monétaire ».

Selon les estimations, la croissance du PIB devrait s’inscrire à 5.5% en taux annualisé, contre 2.3% au troisième trimestre. Cette forte hausse serait en partie soutenue par une forte reconstitution des stocks.

Pour toute l’année 2021, la croissance est estimée à 5,6 %, ce qui serait la plus forte depuis 1984, après une contraction de 3,4 % en 2020, soit la plus forte baisse depuis 74 ans.

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