Au moment où la Chine publiait ses chiffres du PIB et de la production industrielle, la Banque centrale chinoise annonçait une baisse d’un de ses taux de référence, signalant par cette décision sa volonté d’amortir le ralentissement de l’économie chinoise.
La croissance en Chine… en danger
Au moment où la Chine publiait ses chiffres du PIB et de la production industrielle, la Banque centrale chinoise annonçait une baisse d’un de ses taux de référence, signalant par cette décision sa volonté d’amortir le ralentissement de l’économie chinoise.
Chiffres en Chine
Prenons les données dans l’ordre. Au quatrième trimestre, le PIB en Chine a progressé de 4% en taux annuel contre un taux de 4.9% le trimestre précédent. Ce chiffre est meilleur que prévu, ce qui permet à la Chine d’afficher pour l’année 2021 une croissance de 8.1%, soit aussi un niveau supérieur à l’objectif de plus de 6% du gouvernement.
En taux trimestriel, la hausse du PIB a été de 1.6% contre 0.7% le trimestre précédent, ce qui montre qu’après un creux important l’économie chinoise s’est reprise en fin d’année. Mais l’arrivée d’Omicron risque de peser lourdement sur la croissance au premier trimestre, alors même que les ventes de détail ont déjà sensiblement ralenti en décembre.
Elles n’ont en effet progressé que de 1.7% en décembre en taux annuel, contre un taux de 3.9% en novembre. Heureusement, la production industrielle reste ferme avec une progression de 4.3% en taux annuel, contre un taux de 3.6% en novembre.
C’est dans ce contexte que la Banque centrale a décidé, un peu par surprise, de baisser le taux des prêts à 1 an de 0.10% à 2.85%, une première depuis avril 2020.
Si clairement une baisse de taux était attendue (et cela fait d’ailleurs partie de mes prévisions), personne ne tablait sur une baisse dès le début de l’année, ce qui montre d’une part les craintes des autorités d’un fort ralentissement et d’autre part une volonté d’agir.
Cette décision ne va pas aider les aider les investisseurs à y voir plus clair car elle exprime une vraie préoccupation d’un risque d’un ralentissement marqué cette année, mais n’a par contre pas affecté la devise.
Indices en demi-teinte
Pour compliquer les choses, vendredi, les résultats des banques américaines ont déçu et les indicateurs économiques aux Etats-Unis aussi.
En effet, les ventes de détail ont reculé de 1.9% en décembre après avoir progressé de 0.2% seulement en novembre.
De son côté, la production industrielle a reculé de 0.3% en décembre après une hausse de 0.6% le mois précédent. Et les utilisations des capacités industrielles ont reculé de 0.1% à 76.5%, soit un niveau de 3.1% en dessous de la moyenne sur la période de 1972-2020.
Mais ces chiffres décevants ne vont pas modifier les intentions de la FED et la perspective de hausses de taux continue de peser, en plus du reste, sur les valeurs technologiques.
Et la poursuite de la hausse du prix du baril, avec un plus haut depuis octobre 2018 pour le Brent, va au contraire renforcer les intentions de la FED. Cette hausse du baril s’explique, d’une part parce que le sentiment qu’Omicron n’aura qu’un effet limité et que la demande va rester soutenue en 2022 dominent. Et d’autre part, parce qu’une attaque de la Russie sur l’Ukraine pourrait entrainer des perturbations majeures dans la distribution du pétrole. Et pour finir parce que la côte Est des Etats-Unis est frappée par une tempête hivernale.
Et l’économie allemande patine
C’est de saison de patiner certes, mais au niveau de l’Allemagne cela n’est pas très encourageant. Et surtout, elle peine à retrouver son niveau d’avant crise. En effet, pour l’année 2021, le PIB a progressé de 2.7% (la France devrait afficher un taux de 6.7% pour 2021, pour donner une idée de la faiblesse de la croissance en Allemagne), alors qu’il avait reculé de 4.6% en 2020.
Comme on pouvait le craindre, au quatrième trimestre, l’économie allemande s’est contractée entre 0.5% et 1% selon les premières estimations. Mais pire, elle devrait connaitre très probablement une contraction aussi de son PIB au premier trimestre de cette année, ce qui signifierait que l’Allemagne connaitrait une récession technique.
Les chiffres auraient pu être encore plus mauvais sans l’apport de BioNTech qui aurait contribué à hauteur de 0.5% du PIB pour l’année 2021 avec la production de son vaccin.