La FED casse l’euphorie sur les bourses

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Les minutes de la dernière réunion de la FED ont renforcé nettement les anticipations de hausse de taux dans un avenir proche et provoqué une accélération de la hausse des taux longs aux Etats-Unis.

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Les minutes de la dernière réunion de la FED ont renforcé nettement les anticipations de hausse de taux dans un avenir proche et provoqué une accélération de la hausse des taux longs aux Etats-Unis.

Minutes de la FED

C’était un peu la douche froide hier soir à la bourse américaine et en particulier pour les valeurs technologiques après la publication des minutes de la dernière réunion de la FED. Car elles montrent que la FED est beaucoup plus « hawkish » que ne pouvait le laisser penser le message à la fin de la réunion de décembre.

Et ce message plus ferme est justifié par le fait que pour les membres de la FED le marché de l’emploi était « très tendu », ce que semble confirmer le chiffre publié hier, mais je vais y revenir.

Fort de ce constat « les décideurs ont généralement relevé qu’il pourrait devenir justifié d’augmenter le taux des fonds fédéraux plus tôt ou à un rythme plus rapide que ce que les décideurs avaient prévu auparavant. Certains directeurs ont également noté qu’il pourrait être approprié de commencer à réduire la taille du bilan de la Réserve fédérale relativement rapidement après avoir commencé à augmenter le taux des fonds fédéraux ».

En clair, en plus de mettre un terme à son programme de rachats, la FED pourrait donc augmenter ses taux, et la probabilité d’une hausse de taux en mars est passée à 70%, mais aussi commencer à réduire la taille de son bilan en ne renouvelant pas les échéances ou plus directement en vendant des treasury.

Alors que la hausse des taux longs était déjà bien amorcée, elle a été encore accentuée après la publication de ces minutes, en particulier le rendement du treasury 2 ans et 5 ans. 

Mais le rendement du treasury 10 ans a également réagi à la hausse, mais de façon plus limitée, car malgré ce message très « hawkish » demeure l’inconnue de l’effet d’Omicron sur l’activité économique. Avec le risque que le durcissement monétaire intervienne alors en plein ralentissement économique et accentue ce dernier.

Le Nasdaq a plongé de plus de 3% hier sur cette perspective de hausse de taux et entraine dans son sillage le Nikkei ce matin.

A propos donc de fermeté du marché de l’emploi, le chiffre publié hier par ADP est venu confirmer cet état de fait, même s’il doit être nuancé car il n’intègre pas encore l’arrivée d’Omicron et est parfois sujet à caution. Selon donc ADP, les créations d’emploi dans le secteur privé ont été de 807.000 en décembre contre 505.000 novembre.

Ce chiffre avait déjà provoqué une petite remontée des taux, et devra être confirmé demain avec la publication des chiffres sur le marché de l’emploi.

Résiste malgré tout

Le secteur des services parvient quand même à résister, même si les effets des mesures de restriction se sont fait durement sentir fin de l’année dernière.

En Europe, en dehors de l’Allemagne, les indices PMI des services sont restés en territoire positif, mais ils indiquent clairement un ralentissement de l’activité qui perdurera certainement sur le premier trimestre de cette année.

En Chine, l’indice PMI des services fait même plus que résister puisqu’il est passé de 52.1 à 53.1 pour le mois de décembre malgré les mesures de confinement strict appliquées dans certaines régions.

Au Japon, ce même indice recule en passant de 53 à 52.1, mais reste donc aussi au-dessus du seuil des 50 et montre que l’économie japonaise a bien résisté en fin d’année.

Mais cette résistance va être mise à rude épreuve au niveau mondial vu l’envolée des contaminations, vu le pass vaccinal qui va inéluctablement peser sur le secteur, et les nouvelles mesures de restriction un peu partout. Il faudra donc voir comment va évoluer ce secteur durant le mois de janvier.

Un long fleuve tranquille

Sauf ces derniers temps, parce qu’il a connu une forte hausse des contaminations, mais sinon le Danemark est un peu un long fleuve tranquille ainsi que sa devise.  Mais finalement pas si tranquille que cela, car la Banque centrale du Danemark a vendu pour plus de 7 milliards de dollars de couronnes danoises le mois dernier pour défendre l’ancrage de la monnaie à l’euro, sa plus grande intervention mensuelle depuis début 2020.

Et ces interventions pour affaiblir la couronne danoise ont alimenté les spéculations sur une baisse possible des taux, ce qui serait évidemment totalement à l’inverse de la tendance générale.

Dollar renforcé

La hausse des taux aux Etats-Unis a bien évidemment renforcé le dollar, ce qui est particulièrement le cas par rapport au yen, vu que la BOJ ne devrait absolument pas modifier sa politique monétaire ultra accommodante.

Par rapport à l’euro, il est resté stable, car ce changement de ton de la part de la FED aura un effet sur les taux longs en Europe avec une remontée de ces derniers. Hausse déjà observée, mais qui va se limiter aux taux longs et certainement pas aux taux courts.

Ce qui veut dire que vu le niveau d’inflation attendu en Belgique, les épargnants vont voir encore plus leur pouvoir d’achat s’éroder comme je l’ai souligné dans un article de la Libre. Et je renvoie également vers un article que j’ai rédigé il y a un an et qui est encore plus d’actualité.

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Toujours aussi pertinentes vos news matinales ! Je me permets de vous proposer une correction dans le tableau, sans doute une faute de frappe : pour le baril américain, il s’agit du WTI. Salutations.