La BOE rejoint le clan de la FED et de la BCE

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La BOE a rejoint le clan composé de la FED et de la BCE en faisant écho aux propos de ces dernières sur l’aspect temporaire de la hausse de l’inflation, même si elle devrait augmenter ses taux l’année prochaine.

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La BOE a rejoint le clan composé de la FED et de la BCE en faisant écho aux propos de ces dernières sur l’aspect temporaire de la hausse de l’inflation, même si elle devrait augmenter ses taux l’année prochaine.

Statu quo

La BOE a complètement déjoué les pronostics en laissant non seulement ses taux inchangés, mais également intact son programme de rachats d’obligations, ce qui n’a pas été sans conséquences pour les marchés. Le plus spectaculaire est sans doute la chute du rendement de l’obligation à 2 ans (voir graphique) qui était le reflet des anticipations de hausse de taux, mais le sterling a nettement reculé aussi, ainsi que les valeurs financières sur la place de Londres.

Même si la décision n’a pas été prise à l’unanimité, deux membres ayant voté pour une hausse des taux, les raisons qui ont poussé la BOE à reporter la hausse résonnent comme un écho aux propos de la FED et de la BCE. A propos de l’inflation, elle estime « qu’elle devrait se dissiper avec le temps, à mesure que les perturbations de l’offre s’atténuent, que la demande mondiale se rééquilibre et que les prix de l’énergie cessent d’augmenter ». Et en évoquant le prix de l’énergie, le gouverneur de la BOE a déclaré « des choses comme les prix de l’énergie, montent et redescendent, ils n’ont pas tendance à rester plus élevés, certainement pas de façon permanente à des niveaux très élevés ».

On le voit, ce clan insiste sur le côté transitoire de la hausse de l’inflation et ne veut pas se précipiter et augmenter trop vite les taux pour permettre aux ménages et à l’économie de traverser la crise sanitaire jusqu’à son terme, objectif fragile quand on observe la très forte reprise des contaminations, et de lever aussi  l’incertitude quant au moment où les travailleurs pourront revenir plus complètement sur les lieux de travail.

Car le gouverneur l’a rappelé « l’évolution à court terme du marché du travail sera cruciale pour déterminer l’ampleur et le rythme de la réponse. Nous ne disposons pas encore des éléments concrets nécessaires sur l’état du marché du travail à la suite de l’arrêt du dispositif de chômage partiel pour faire une évaluation suffisamment claire. Cela devrait changer au cours des prochains mois ».

Dernier point, la BOE a revu légèrement ses prévisions de croissance à la baisse à 7% pour cette année contre 7.25% et à 5% pour 2022 contre 6% précédemment, alors qu’elle attend un pic de 5% pour l’inflation en avril prochain.

L’autre clan

D’un autre côté, il y a les Banques centrales qui ont déjà largement entamé le combat contre l’inflation, comme la Banque centrale tchèque, qui a décidé d’une nouvelle hausse de son taux.

Elle a en effet procédé à une hausse de 1.25% pour le porter à 2.75%, ce qui a entrainé une hausse de la devise par rapport à l’euro comme le montre le graphique.

Le contexte est différent pour la Pologne ou la République tchèque dans la mesure où l’inflation est clairement alimentée aussi par la hausse des salaires, ce qui devrait inciter les Banques centrales à procéder à d’autres resserrements en 2022.

La hausse ne se calme pas encore

Si le prix du baril se calme un peu avec la confirmation de l’OPEP+ de la hausse de 400.000 barils par jour en décembre, les effets des tensions sur les flux de production se font encore durement ressentir.

C’est ce qui ressort du chiffre de l’indice des prix à la production en zone euro qui a encore augmenté de 2.7% d’un mois à l’autre, soit un taux annuel à 16%, niveau jamais atteint. Première responsable, la hausse des prix de l’énergie qui ont augmenté de 7.7% d’un mois à l’autre, soit une hausse de 40.7% sur un an.

Autre hausse observée, voir graphique, l’indice FAO des prix des produits alimentaires qui a atteint son plus haut niveau depuis juillet 2011. Il a été tiré vers le haut par l’augmentation des prix des céréales et entre autres le blé à cause d’une baisse  des récoltes dans les principaux pays exportateurs, notamment le Canada, les États-Unis et la Russie.

Le prix des produits laitiers a également progressé suite une forte demande à l’importation mondiale pour constituer des stocks. Ces hausses ne sont évidemment pas de bonnes nouvelles pour les pays émergents déjà confrontés à la hausse des prix de l’énergie et des coûts des intrants comme je le soulignais hier.

Très mauvaise nouvelle

Selon l’organisation internationale de la vigne et du vin, la production de vin cette année devrait tomber à un niveau extrêmement faible. Avec une projection d’une production de 250.3 millions d’hectolitres, on reviendrait au niveau de 248 mhl de 2017.

La baisse concerne particulièrement l’Italie, l’Espagne et la France, deuxième mauvaise nouvelle, pays qui ont été particulièrement touchés par le gel tardif et les conditions météorologiques particulièrement défavorables en été. Par contre, des conditions météorologiques favorables devraient permettre de battre des records en Amérique du Sud, Australie et Afrique du Sud, mais pas suffisamment pour compenser la baisse en Europe.

Et troisième mauvaise nouvelle, la demande devrait nettement repartir à la hausse ce qui devrait entrainer une hausse des prix qui viendrait donc se rajouter aux autres hausses de prix évoquées plus haut.

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