Le retour du virus en Asie, en particulier au Japon et en Inde, a provoqué un fort mouvement d’aversion au risque…
L’épidémie hors de contrôle en Inde inquiète fortement
Le retour du virus en Asie, en particulier au Japon et en Inde, a provoqué un fort mouvement d’aversion au risque, qui a entrainé une sérieuse correction des bourses.
Variant inquiétant
La situation en Inde est particulièrement inquiétante avec non seulement un taux de contamination extrêmement élevé, mais un taux de décès qui a atteint pour la première fois le chiffre de plus de 2.000 morts en une journée.
Comme le montre le graphique, la situation n’a rien avoir avec la première vague et les craintes d’une perte totale de contrôle sont très élevées alors que la vaccination ne suit pas. La crainte de ce nouveau variant pourrait inciter les pays à refermer leurs frontières ce qui va peser sur le tourisme et sur les compagnies aériennes.
Le Nikkei affiche son deuxième jour en fort recul alors qu’il est fort probable que le gouvernement déclare l’état d’urgence dans les préfectures de Tokyo, Osaka et Hyogo pour une durée de trois semaines.
Cette situation qui semble de nouveau incontrôlable dans un contexte de tensions géopolitiques ne peut qu’entrainer une aversion au risque. Car la Russie continue de masser des troupes le long de la frontière ukrainienne, la mort du président tchadien Idriss Déby de ses blessures dans un combat contre des rebelles risque de créer de la déstabilisation dans la région, et les tensions entre la Chine et les Etats-Unis ne s’apaisent pas.
La perspective de voir de nouvelles mesures de restriction en Inde et au Japon a pesé sur le prix du baril aussi et provoqué un petit recul des devises liées aux prix des matières premières.
Powell enfonce le clou
La FED ne fera pas tout et n’importe quoi et si l’inflation dérape elle agira en conséquence mais ce n’est pas le scénario envisagé pour le moment. Tel est en substance le message rappelé par Powell dans une lettre circonstanciée au sénateur Rick Scott.
“Nous ne cherchons pas à ce que l’inflation dépasse substantiellement 2 %, ni à ce qu’elle dépasse 2 % pendant une période prolongée. Et « je tiens toutefois à souligner que nous sommes pleinement engagés dans les deux volets de notre double mandat, à savoir un emploi maximal et des prix stables », a déclaré Powell.
Et la réponse de Powell est on ne peut plus précise ; « si les progrès vers nos objectifs en matière d’emploi et d’inflation ralentissent, nous maintiendrons une position très accommodante plus longtemps. Inversement, si les progrès s’avèrent plus rapides, les ajustements de l’orientation de la politique interviendront probablement plus tôt ».
La FED veut absolument éviter de remonter ses taux trop tôt comme en 2015, ce qui avait nuit à la reprise, et le message semble avoir été entendu, comme je l’ai déjà souligné, quand on observe le retour à la stabilité des taux longs aux Etats-Unis (voir le graphique de l’évolution de la courbe aujourd’hui et le 19 mars dernier).
Réunion de la BoC
Dans ce contexte, la réunion de la Banque centrale du Canada sera intéressante à suivre avec une hausse attendue de l’inflation. L’inflation est en effet prévue à 0.60% d’un mois à l’autre contre 0.50% le mois précédent, soit un taux annuel qui passerait de 1.10% à 2.30%.
Elle devrait sans surprise laisser ses taux inchangés étant donné qu’elle ne prévoit pas de hausse de taux avant 2023, mais la question d’une réduction de ses achats hebdomadaires pourrait être évoquée. Pour le moment, elle achète pour 4 milliards de dollars canadiens d’obligations toutes les semaines et une réduction à 3 milliards pourrait être envisagée. Mais les nouvelles mesures de restriction pourraient retarder cette décision.