Deux indicateurs aux Etats-Unis sont venus un peu calmer les marchés alors que la vaccination bat son plein ….
L’Europe devient pathétique
Deux indicateurs aux Etats-Unis sont venus un peu calmer les marchés alors que la vaccination bat son plein (chez eux), que Biden a l’intention de proposer un nouveau plan pour les infrastructures, et que la pression sur les taux a baissé.
Notes positives aux Etats-Unis
Premier indicateur extrêmement important car il s’agit du cheval de bataille de l’administration Biden, l’évolution du marché de l’emploi. Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont nettement reculé d’une semaine à l’autre à 684.000, soit une baisse de 97.000.
Même si, comme l’a souligné Biden lors de sa première conférence de presse « ce matin encore, nous avons appris que le nombre de personnes déposant une demande d’assurance-chômage hebdomadaire a diminué de près de 100 000 personnes. Il y a donc encore trop d’Américains sans emploi, trop de familles qui souffrent, et nous avons encore beaucoup de travail à faire, mais je peux dire au peuple américain que l’aide est là, et que l’espoir est en route ».
Comme le montre le graphique, le chemin est long mais il s’agit d’un signal positif de la réouverture d’un certain nombre de commerces et d’une reprise de l’activité.
Deuxième indicateur, le chiffre du PIB au quatrième trimestre a été revu à la hausse à 4.3% contre 4.1% en taux annualisé. L’industrie a largement progressé durant ce dernier trimestre avec un taux de 6.1%, mais le secteur des services a aussi contribué à cette belle performance avec un taux de 4.9%.
Cela n’empêche évidemment pas l’économie américaine d’avoir connu en 2020 une contraction de 3.5% de son PIB, la pire performance depuis 74 ans, mais le premier trimestre est attendu avec une forte hausse du PIB (pas comme en Europe).
Pas étonnant que vu cette divergence de situation, le dollar s’est sensiblement renforcé par rapport à l’euro, comme le montre le graphique.
Et pendant ce temps
Les Européens ont décidé d’accroître la production de vaccins en Europe et d’améliorer le déploiement des doses.
Et pendant ce temps, les contaminations augmentent, les hospitalisations aussi, les nouvelles mesures de confinement aussi. Après un jour sans fin, nous pourrions presque parler d’une année sans fin et vu les dissensions au sein du gouvernement belge, on pourrait même se retrouver sans un gouvernement de plein exercice, comme il y a un an, une année sans fin alors vraiment.
Le contexte économique est fondamentalement différent et la zone euro ne peut pas se permettre une hausse des taux longs alors que le premier trimestre sera négatif. Et qu’en plus le mois d’avril sera inéluctablement plombé par les mesures annoncées et qui pourraient même se prolonger.
Conséquence, la BCE continue d’acheter des obligations et les taux longs sont retombés comme le montre le graphique du rendement du Bund 10 ans. Et il est intéressant d’observer que la position de la BCE a évolué comme l’a souligné Isabel Schnabel, « pendant la première phase de la crise, les quantités étaient une fin en soi. Aujourd’hui, elles sont un moyen vers une fin: elles sont utilisées autant que nécessaire pour tenir notre engagement de préserver des conditions de financement favorables ». Ce qui signifie que la BCE achète en fonction d’un objectif de rendement et manifestement malgré la baisse des taux longs, ce n’est pas encore suffisant à ses yeux.
Une petite éclaircisse quand même, les indices de confiance sont orientés à la hausse. C’est le cas de l’indice GfK en Allemagne, qui mesure le moral des consommateurs et qui, comme le montre le graphique, s’est très sensiblement renforcé. Même si évidemment il n’intègre pas les dernières mesures. Cela sera aussi le cas de l’indice IFO, publié ce matin, qui devrait aussi légèrement progresser.