Heureusement que j’avais utilisé le terme « provisoirement » dans mon titre hier, car le provisoirement ….
Le provisoire devient permanent à tous les niveaux !
Heureusement que j’avais utilisé le terme « provisoirement » dans mon titre hier, car le provisoirement n’aura pas duré plus qu’un jour.
Tensions sur les taux
Après le message rassurant et positif de Powell, on pouvait s’attendre à une petite accalmie, raison pour laquelle j’avais titré hier « Powell a calmé provisoirement les tensions sur les taux ».
Mais force est de constater que les taux longs sont repartis à la hausse (voir le graphique), presque à la hussarde, remontés par les perspectives positives en termes de croissance et aussi de chômage. Cette hausse a entrainé une pentification de la courbe (voir à ce propos ma petite explication publiée hier en fin de journée ), ce qui n’a pas plu du tout aux valeurs technologiques avec un recul de plus de 3% du Nasdaq.
L’effet de contagion a été immédiat sur les taux longs dans l’ensemble mais dans une moindre proportion, par contre les bourses sont toutes dans le rouge.
Elle n’a pas tremblé
La banque centrale de Turquie a démontré sa volonté d’agir et augmenté son taux, non pas de 1%, mais de 2% pour le porter à 19%, dans une forme de défi pour bien affirmer son indépendance.
Le message après cette réunion est très clair, elle a « décidé de mettre en œuvre un resserrement monétaire supplémentaire fort et concentré en début de période et ce resserrement sera maintenu de manière décisive pendant une période prolongée », tout en annonçant de nouvelles hausses de taux si nécessaire.
Même si Erdogan appelle régulièrement à une baisse des taux, le nouveau gouverneur entend bien brider la hausse de l’inflation et diminuer la pression sur la devise et a au total augmenté les taux de 8.75% depuis le mois de novembre.
Prudence encore
La BOE a laissé ses taux inchangés, mais elle s’est montrée malgré tout prudente malgré la vaste campagne de vaccinations. « Depuis la dernière réunion du comité de politique monétaire, les nouvelles concernant l’activité économique à court terme ont été positives, bien que la mesure dans laquelle ces nouvelles ont modifié les perspectives à moyen terme soit moins claire ».
Si elle a laissé inchangé la taille de son programme de rachats à 895 milliards de sterling et de maintenir le rythme d’achats à 4.4 milliards de sterling par semaine, elle pourrait réduire ce rythme hebdomadaire si la situation s’améliore.
Réunion de la BOJ
L’inflation au Japon remonte lentement, très lentement, car elle demeure encore en territoire négatif comme le montre le graphique. Elle est passée de -0.6% à -0.4%, avec en partie un effet lié à la hausse du prix du baril, alors que l’inflation de base est passée de 0.1% à 0.2%, ce qui veut dire qu’atteindre l’objectif de 2% demandera encore beaucoup de temps.
La BOJ , qui tenait sa réunion ce matin, n’a dès lors pas eu d’autres choix que de maintenir son taux à -0.10%, mais elle a même quand procédé à quelques ajustements. Le premier changement concerne les taux à long terme en autorisant ces derniers à monter et descendre de 0.25% autour de son objectif (0% pour le 10 ans) au lieu de 0.20%. Comme le montre le graphique de l’évolution du rendement de l’obligation à 10 ans, la BOJ a réussi à maintenir ce couloir mais la hausse généralisée des taux longs a aussi affecté les rendements japonais.
Elle a également annoncé qu’elle supprimait sa recommandation d’acheter des fonds négociés en bourse à un rythme annuel d’environ 6.000 milliards de yens, ce qui lui donne une plus grande marge de manœuvre pour réduire ses mesures de stimulation du marché.
Saison trois !
Un an quasiment jour pour jour de nouvelles mesures de confinement sont mises en place en Italie, en France et sans doute en Belgique. L’annonce en France de confiner pendant 4 semaines, au moins, 16 départements soit 21 millions de personnes, est évidemment un très mauvais remake. Ces annonces et le retard pris en Europe pour la vaccination est dramatique et la divergence de situation par rapport aux Etats-Unis est insupportable.
Alors que l’on tergiverse et que l’on semble aussi démuni que lors de la première vague, Biden annonce que les Etats-Unis atteindront aujourd’hui leur objectif d’administrer 100 millions de doses de vaccin contre le coronavirus à travers le pays, en 60 jours au lieu des 100 jours prévus. Et que près des deux tiers des personnes âgées de 65 ans et plus ont reçu au moins une injection.
Conséquence de la remontée des taux longs, et aussi, ou surtout de cette troisième vague de confinement qui se met en place en Europe, le prix du baril (voir le graphique du Brent) a lourdement chuté dans la crainte d’une nouvelle baisse de la demande.