L’inflation en zone euro a bien fait un bond, comme attendu, mais ce n’est en rien le reflet d’une hausse de la demande ….
Il y a inflation et inflation réelle
L’inflation en zone euro a bien fait un bond, comme attendu, mais ce n’est en rien le reflet d’une hausse de la demande qui aurait déséquilibré les prix.
Hausse de l’inflation
Comme expliqué hier, cette hausse de l’inflation est essentiellement technique et donc artificielle, même si elle n’en est pas moins assez spectaculaire comme le montre le graphique.
Les hausses les plus fortes ont été observées en Allemagne évidemment (passant de -0.7% à 1.6%), en Espagne (de -0.6% à 0.6%), en France (de 0% à 0.8%), au Luxembourg (de -0.3% à 1%) et aux Pays-Bas (de 0.9% à 1.7%).
Il n’y a donc pas d’inquiétude de la BCE par rapport à cette hausse, d’autant plus que dans le même temps et malgré une hausse en décembre les prix à la production ont reculé sur un an. En décembre, ces derniers ont progressé de 0.8%, mais sur l’ensemble de l’année 2020, ils ont reculé de 2.6%.
Par contre, en Turquie, la banque centrale ne pourra pas baisser la garde compte tenu de la hausse de l’inflation. D’un mois à l’autre, l’inflation a progressé de 1.68%, soit un taux annuel de 14.97% bien loin de l’objectif de la banque centrale comme le montre le graphique.
Un élément commun qui interviendra dans la hausse de l’inflation à l’avenir sera bien évidemment la remontée du prix du baril, remontée consolidée par l’intention de l’OPEP+ de maintenir en l’état ses réductions de production pour rééquilibrer le marché.
Comme le montre le graphique, le prix du Brent a retrouvé son niveau de février 2020, supporté par la réduction de la production et les perspectives d’une reprise dans le courant de l’année avec les vaccins.
Un pari risqué ?
Malgré l’urgence de la situation, la mission de Mario Draghi pourrait être bien plus compliquée que lors de sa présidence à la tête de la BCE, et de « super Mario » on pourrait vite passer à « Mission impossible ».
Même si l’indice PMI des services en Italie est légèrement remonté en passant de 39.7 à 44.7, l’indice composite demeure en dessous des 50, ce qui signifie une croissance négative au premier trimestre.
Mais pour réussir sa mission Mario Draghi va devoir trouver au sein du Parlement les partis prêts à s’engager et à laisser tomber leurs visions politiciennes et court-termistes, ce qui n’est vraiment pas gagné.
Discussions en cours
Les discussions sur le plan de relance de Biden risquent de durer plus longtemps que prévu, même si ce dernier a fait un pas en faveur des républicains en envisageant des limites plus strictes pour les personnes éligibles aux chèques de 1.400 $.
Pour rappel, le plan de Biden s’élèverait à 1.900 milliards de dollars, alors que les républicains seraient prêts à soutenir un plan de 600 milliards de dollars. Mais le temps presse et la Chambre des représentants a déjà approuvé un plan budgétaire qui lui permettrait d’adopter le paquet sur le coronavirus sans un seul vote républicain si nécessaire.
Au Sénat, ce plan permettrait aux démocrates d’adopter l’aide au coronavirus avec une simple majorité de 51 voix, plutôt que les 60 voix nécessaires pour faire avancer la plupart des lois.
Et ce plan garde tout son sens malgré les signes positifs car le marché de l’emploi mettra énormément de temps pour retrouver ses niveaux d’avant crise, au mieux avant fin 2023.
Comme le montre le graphique, les indices ISM aux Etats-Unis et en particulier celui des services se comportent très bien, celui des services étant même revenu à des niveaux supérieurs à ceux d’avant crise.
Autre chiffre encourageant, selon ADP, les créations d’emploi dans le secteur privé ont été de 174.000 contre une baisse de 78.000 en décembre. Mais malgré cela les attentes pour les chiffres de vendredi demeurent modestes avec 50.000 créations d’emploi après une baisse de 140.000 en décembre.