Les chiffres d’inflation, attendus ce matin en Grande-Bretagne, devraient renforcer le scénario d’une baisse des taux par la Banque d’Angleterre en décembre et au début de l’année prochaine.
Des chiffres parcimonieux, qui ne dissipent pas le brouillard
Les chiffres d’inflation, attendus ce matin en Grande-Bretagne, devraient renforcer le scénario d’une baisse des taux par la Banque d’Angleterre en décembre et au début de l’année prochaine.
Recul de l’inflation
L’inflation est en effet attendue à 3,6% pour le mois d’octobre en taux annuel contre 3,8% le mois précédent, éloignant définitivement le risque évoqué un moment d’une forte poussée à 4%. L’inflation sous-jacente, certes attendue en hausse de 0,4% d’un mois à l’autre contre un taux de 0%, devrait aussi reculer à 3,4% contre 3,5% en taux annuel.
Si ce chiffre est confirmé, la Banque d’Angleterre disposera, lors de sa réunion de décembre, non seulement des détails du budget, mais aussi la confirmation d’un contexte de fléchissement de l’inflation, ce qui lui permettrait de donner un coup de pouce à l’économie en baissant ses taux.
Ce scénario est d’autant plus probable que, lors de la dernière réunion, le statu quo avait été adopté à 5 contre 4, le gouverneur ayant eu la voix prépondérante en votant pour le statu quo, souhaitant attendre des preuves d’une baisse de l’inflation.
Yen sous pression
Encore en effet, dans l’attente du plan de relance de Takaichi qui pourrait, selon les dernières rumeurs, s’élever à 129 milliards de dollars, ce qui aggraverait l’endettement déjà très élevé du Japon.

Ce qui par effet de ricochet met sous pression la BOJ pour ne pas, en plus, augmenter ses taux ce qui aggraverait la situation.
Lors de la rencontre entre Takaichi et le gouverneur Ueda hier, ce dernier a déclaré que la Première ministre n’avait formulé aucune demande en matière de politique monétaire.
Mais avec une inflation qui dépasse son objectif de 2% depuis un moment, la BOJ ne pourra pas rester les bras croisés malgré les pressions politiques, ce qui signifie qu’une hausse des taux devrait intervenir l’année prochaine.
Chiffres au compte-goutte
Tout doucement, comme si les Etats-Unis étaient un pays de l’ère soviétique, nous commençons à avoir la publication des premiers indicateurs économiques.
Selon une première publication, le nombre d’Américains bénéficiant d’allocations de chômage a augmenté entre la mi-septembre et la mi-octobre. Mais ce chiffre n’est encore que partiel et il y a peu de chances que le chiffre du taux de chômage en octobre ne soit jamais publié.
Comme le montre le graphique, les demandes d’allocations ont augmenté de 10.000, inversant une tendance en cours depuis quelques semaines. Ce chiffre semble concorder avec le rapport ADP, selon lequel les employeurs privés ont supprimé en moyenne 2.500 emplois par semaine au cours des quatre semaines se terminant le 1er novembre.

Demain, nous aurons la publication des chiffres des créations d’emploi et du taux de chômage du mois de septembre seulement.
Et selon le Bureau des statistiques du travail du ministère du Travail, il faudra attendre mardi prochain pour avoir le chiffre sur les prix à la production de septembre et le 3 décembre les données sur les prix à l’importation et à l’exportation.
Même si le marché de l’emploi fait de la résistance, les Américains s’inquiètent de sa dégradation, et combinée à des taux hypothécaires qui demeurent relativement élevés, cela pèse sur le marché immobilier.
Conséquence, le sentiment des constructeurs de maisons est resté modéré en novembre pour le 19e mois consécutif, selon l’indice NAHB.

Avec la hausse des prix des produits alimentaires, le manque de logements abordables est aussi venu rattraper l’administration Trump. D’où l’idée de ce dernier de lancer un prêt hypothécaire de 50 ans pour rendre le logement abordable. Mais cette idée est loin de faire l’unanimité, car cela aurait comme conséquence que les propriétaires paieraient davantage d’intérêts et mettraient plus de temps à se constituer un capital.
Pour tenter d’attirer de nouveaux acheteurs, la part des constructeurs déclarant avoir baissé leurs prix a augmenté pour atteindre 41 %, soit le niveau le plus élevé depuis mai 2020. Constat fait également par Buddy Hughes, président de la NAHB, qui a déclaré « de plus en plus de constructeurs utilisent des incitations pour conclure des affaires, y compris en baissant les prix, mais de nombreux acheteurs potentiels restent encore sur la touche ».
Toujours concernant les indicateurs économiques, hier, a été publié le chiffre des nouvelles commandes de produits manufacturés pour le mois d’août. Ces dernières ont augmenté de 1,4% contre un recul de 1,3% en juillet, soit une hausse de 3,3% en taux annuel.
Et les commandes de biens d’équipement non militaires, à l’exclusion des avions, qui sont considérées comme une mesure des plans de dépenses des entreprises en matière d’équipement, ont augmenté de 0,4 %.
Autant dire que cette diffusion au compte-goutte des indicateurs économiques ne va pas faciliter la tâche des décideurs de la FED et pourrait encore exacerber les divergences.
