L’indice PMI manufacturier en Chine, compilé par S&P, a également marqué le pas, comme l’indice PMI officiel publié vendredi, ce qui reflète l’impact des droits de douane.
Entre cacophonie monétaire et fragilité asiatique
L’indice PMI manufacturier en Chine, compilé par S&P, a également marqué le pas, comme l’indice PMI officiel publié vendredi, ce qui reflète l’impact des droits de douane.
Inquiétude des droits de douane
Cet indice PMI manufacturier est en effet passé de 51,2 en septembre à 50,6 en octobre, suite à des commandes moindres et dès lors une production plus faible.
Même si l’indice reste supérieur à 50, et alors que la production avait été soutenue par les achats de fin d’année, il ressort clairement que les nouvelles commandes à l’exportation ont chuté.
Autre constat, la divergence entre la hausse des prix des matières premières et la baisse des prix des produits finis persiste, ce qui maintient les marges bénéficiaires des entreprises sous pression.
Et la Chine n’est pas la seule à souffrir, comme le montre les indices PMI manufacturiers des principaux pays asiatiques, indices sous pression à l’exception du Vietnam.

La Corée du Sud n’échappe pas à cette tendance globale, et l’accord commercial signé la semaine passée n’est pas très favorable à cette dernière et est perçu comme un compromis permettant juste de limiter les dégâts.
En plus de l’absence de données
Alors que l’on se dirige vers la plus longue fermeture du gouvernement aux Etats-Unis, et que l’absence d’indicateurs économiques complique l’analyse de l’état de l’économie américaine, nous devons faire face à une sérieuse cacophonie au sein de la FED.
Les divergences au sein du comité de la FED ont toujours existé, mais à un tel point c’est étonnant, et cela promet des échanges musclés lors de la réunion des 9 et 10 décembre.
La première à ouvrir les hostilités a été Lorie Logan, présidente de la FED de Dallas, qui a déclaré « je n’ai pas vu la nécessité de réduire les taux cette semaine ». Et de rajouter « je trouverais difficile de réduire à nouveau les taux en décembre, à moins qu’il n’y ait des preuves évidentes que l’inflation diminuera plus vite que prévu ou que le marché de l’emploi se refroidira plus rapidement ».
Beth Hammack, présidente de la FED de Cleveland, lui a emboîté le pas, même si elles n’ont pas de droit de vote, mais par contre bien l’année prochaine, « compte tenu de la décision que nous venons de prendre, je pense que nous sommes proches de mon estimation de la neutralité : Je pense que nous sommes à peine restrictifs, voire pas du tout ».
Pour Waller, candidat à la présidence de la FED, c’est une tout autre vision, « la plus grande préoccupation que nous avons actuellement est le marché du travail. Nous savons que l’inflation va redescendre, c’est pourquoi je continue à préconiser une baisse des taux directeurs en décembre, parce que c’est ce que toutes les données me disent de faire ».
Et reprenant la métaphore du brouillard, utilisée par Powell durant sa conférence de presse, Waller s’en est pris directement à ce dernier en déclarant « l’histoire du brouillard doit cesser : elle peut vous dire de ralentir, mais elle ne vous dit pas de vous ranger sur le bas-côté de la route. Vous pouvez être prudent, mais cela ne veut pas dire qu’il faut s’arrêter. Et la bonne chose à faire en matière de politique, c’est de continuer à couper ».
Par contre, Raphael Bostic, président de la FED d’Atlanta, a soutenu Powell, mais il faut dire qu’il a toujours plaidé pour une seule baisse des taux cette année.
Il a reconnu qu’il avait finalement soutenu la baisse de taux, et cela « parce que je pense toujours que nous sommes en territoire restrictif, et c’est pour moi la chose la plus importante : nous ne pouvons pas vraiment signaler ou oublier que l’inflation est un problème important. Mais à chaque pas, nous nous rapprochons de plus en plus de la neutralité d’une manière qui me met mal à l’aise ».
Pour le président de la FED de Kansas City, Jeffrey Schmid, « je ne pense pas qu’une réduction de 25 points de base du taux directeur puisse faire grand-chose pour remédier aux tensions sur le marché du travail ». Car selon lui, la faiblesse du marché du travail est la conséquence des changements structurels dans la technologie et la démographie plutôt qu’à un ralentissement de la demande sous-jacente.
Powell risque fort d’avoir la vie dure pour les derniers mois de son mandat, tout en étant en plus mis sous pression par l’administration Trump pour encore baisser les taux.
Dilemme aussi pour Bailey
Pour le gouverneur de la Banque d’Angleterre, la réunion de ce jeudi sera aussi très probablement marquée par des divergences de position. Lors de la dernière réunion, qui avait acté une baisse des taux, cette dernière avait été adoptée à 5 voix contre 4, et après deux tours de vote.
Bien que l’inflation n’ait pas été jusqu’à 4%, mais est demeurée à 3,8%, elle demeure très loin de l’objectif de la BoE, ce qui devrait inciter à un statu quo.
Les avis sont très partagés et le marché estime à une chance sur trois que le Comité décide d’une baisse de 0,25% du taux d’intérêt, ce jeudi.
Toute la difficulté pour la BoE est que le gouvernement présentera son budget le 26 novembre, et que les annonces auront inéluctablement un impact sur l’économie.

Dans le tableau mensuel, il faut souligner la performance du Nikkei et du Hang Seng qui font mieux que le Nasdaq depuis le début de l’année. Et la fermeté de l’euro par rapport à tous les dollars et par rapport aux devises asiatiques.
