Le 9 juillet, point de rupture ou simple échéance ?

Mode Expresso

La date butoir du 9 juillet focalise toutes les attentions et toutes les craintes, car faute d’accord les Etats-Unis imposeront des tarifs douaniers qui entreront en vigueur le 1er août.

Mode Lungo

La date butoir du 9 juillet focalise toutes les attentions et toutes les craintes, car faute d’accord les Etats-Unis imposeront des tarifs douaniers qui entreront en vigueur le 1er août.

9 juillet

Quels tarifs, à quels pays ? A ce stade, à part les accords signés, et ils ne sont pas nombreux, c’est le flou le plus total.

Trump a encore menacé les pays du BRICS, et de façon plus large ceux qui ont rejoint ces derniers, de droits de douane supplémentaires de 10%, sans exception, alors que dans le même temps il y aurait un accord avec l’Inde.

Pour ajouter à la confusion, hier, le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a déclaré que plusieurs accords commerciaux importants seraient annoncés dans les prochains jours, ajoutant que les négociations avec l’UE avaient bien progressé.

Mais il a aussi ajouté, « le président Trump va envoyer des lettres à certains de nos partenaires commerciaux pour leur dire que si les choses n’avancent pas, le 1er août, ils reviendront en boomerang au niveau des droits de douane du 2 avril ».

J’ai évoqué ce matin, entre autres, dans le Brief de l’Echo, cette guerre commerciale et cette échéance du 9 juillet.

Les marchés financiers sont perdus et évoluent en dents de scie en attendant d’y voir plus clair.

Baisse du prix du baril

Ce dernier a légèrement reculé après que l’OPEP+ ait surpris les marchés en augmentant la production plus que prévu en août, et aussi compte tenu de ce contexte d’incertitude.

L’OPEP+ a en effet annoncé une hausse de la production de 548.000 barils par jour, contre une hausse de 411.000 initialement attendue, et qui sera effective à partir du mois d’août.

Et pour la suite, ils ont annoncé qu’ils pourraient augmenter la production d’un montant similaire en septembre, donnant aux analystes l’impression qu’ils essayaient d’écraser les producteurs à plus faible marge et en particulier ceux qui extraient le pétrole du schiste américain.

Recul des commandes en Allemagne

Les commandes industrielles allemandes ont chuté bien plus que prévu en mai, affichant une baisse de 1,4% d’un mois à l’autre, suite à un recul de 17,7% des commandes dans le secteur des produits informatiques, électroniques et optiques.

Assez préoccupant, les commandes en provenance de la zone euro ont baissé de 6,5%, et celles en interne de 7,8%.

Maintenant, la comparaison de trois mois à trois mois, moins volatile, a montré que les nouvelles commandes pour la période allant de mars à mai étaient supérieures de 2,1 % à celles des trois mois précédents.

Il se peut aussi que ce recul soit la conséquence d’un premier trimestre qui avait été soutenu artificiellement par des commandes en nombre pour anticiper la hausse des droits de douane, phénomène qui ne s’est évidemment pas reproduit au deuxième trimestre.

La production industrielle qui avait reculé de 1,4% en avril, devrait confirmer cette analyse puisqu’elle est attendue inchangée en mai.

Une autre échéance

Il faudra, en effet, aussi être attentif aux prochaines élections à la chambre haute du Japon qui pourraient avoir des conséquences importantes sur la santé budgétaire du pays.

Le 20 juillet aura lieu un vote crucial pour le Premier ministre Shigeru Ishiba, mais le danger selon Christian de Guzman, responsable du groupe de Moody’s chargé des risques souverains et sous-souverains, est de voir des pressions en faveur des réductions d’impôts à l’occasion des élections, ce qui pourrait avoir un effet négatif sur la notation du pays, en fonction de l’ampleur et de la durée de ces dernières.

Chez Moody’s la note est A1 avec une perspective stable, mais n’oublions pas que le ratio dette/produit intérieur brut est le plus élevé des pays développés, à environ 250 %.

Et qu’en mai, le marché des obligations japonaises avait été fortement secoué avec une hausse record des rendements, surtout sur la partie longue de la courbe.

Depuis lors, la tension est un peu retombée, mais il faut dire aussi que le gouvernement a décidé de réduire la taille des émissions obligataires sur les échéances longues et de se positionner sur le plus court terme.

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