Insidieusement, l’économie américaine montre, par petites touches, des signes de ralentissement, et les chiffres sur le marché de l’emploi vendredi devraient confirmer cette tendance.

Le faux calme d’un vrai ralentissement
Insidieusement, l’économie américaine montre, par petites touches, des signes de ralentissement, et les chiffres sur le marché de l’emploi vendredi devraient confirmer cette tendance.
Ralentissement
Vendredi, en plus de la publication du chiffre d’inflation, celui des dépenses de consommation a également été publié et ces dernières ont chuté de manière inattendue.
Elles ont en effet reculé de 0,1% en mai contre une hausse de 0,2% le mois passé, avec en particulier une forte chute des achats de voitures.
Ce chiffre est en phase, ou bien c’est l’inverse, avec l’indice de confiance de l’Université de Michigan qui a montré que le moral des consommateurs était certes remonté, mais qu’il n’était pas du tout revenu à son niveau de décembre.

Résultat, les dépenses de consommation ont augmenté de 0,5% en taux annuel, soit le taux le plus faible depuis le deuxième trimestre 2020.
L’indice des prix des dépenses de consommation personnelle (PCE) a augmenté de 0,1 % en mai, soit un taux annuel qui est passé de 2,2% à 2,3%.
Hausse somme toute modérée, et qui s’explique par le fait que les entreprises vendent encore les stocks accumulés avant l’entrée en vigueur des droits de douane.
Si l’on exclut les composantes volatiles que sont l’alimentation et l’énergie, l’indice des prix PCE a augmenté de 0,2 % le mois dernier, soit un taux annuel qui est passé de 2,6% à 2,7%.
Toute la question maintenant est de savoir si la hausse des prix va fortement s’accélérer ou bien si les dépenses vont fortement ralentir freinant alors les hausses de prix, mais avec comme conséquence de ralentir les embauches.
Les chiffres qui seront publiés vendredi devraient déjà donner une première indication puisque l’on attend un taux de chômage à 4,3% contre 4,2% le mois passé et 129.000 créations d’emploi.
La pression sur la FED pour baisser ses taux devrait encore augmenter, et par effet de ricochet sur le dollar également qui devrait continuer de se déprécier.
Cela cale
En Chine avec un climat des affaires qui reste morose selon les résultats de l’enquête officielle.
L’indice manufacturier est resté en territoire négatif pour le troisième mois consécutif en juin, avec des nouvelles commandes à l’exportation faibles.
En effet, le sous-indice des nouvelles commandes à l’exportation est resté en contraction pour un 14e mois consécutif en juin, passant de 47,5 en mai à 47,7 en juin.
L’indice PMI non manufacturier, qui comprend les services et la construction, est passé de 50,3 à 50,5, restant juste au-dessus du seuil des 50.

L’économie chinoise demeure fragile et l’atonie des exportations met à mal tout le modèle de croissance, alors que la demande intérieure n’a pas encore pris le relais malgré les mesures de soutien des autorités.
Mais cela n’empêche pas le yuan de se renforcer par rapport au dollar, mais c’est plutôt parce que le dollar s’affaiblit par rapport à la majorité des devises.

Pourquoi ce revirement ?
Un de plus de la part de l’administration américaine, vous allez me dire.
Je parle de la décision, annoncée par le secrétaire au Trésor Scott Bessent, qu’il avait demandé au Congrès de retirer la mesure de protection section 899 contre les intérêts étrangers aux Etats-Unis.
Cette décision n’a pas été prise, pour tout d’un coup se montrer amicale, mais parce que, et je cite Bessent, « les taxes OCDE du deuxième pilier ne s’appliqueront pas aux entreprises américaines, et nous travaillerons coopérativement pour mettre en œuvre cet accord dans l’accord-cadre OCDE-G20 au cours des prochaines semaines et des prochains mois « .
En clair, cela signifie que les multinationales américaines seront épargnées et qu’elles vont échapper au taux d’imposition minimum effectif de 15 %. Ce qui veut dire que ces dernières ne devront pas payer environ 100 milliards de dollars aux pays où elles sont présentes au cours de la prochaine décennie.
Hausse de l’inflation
L’inflation en Belgique est légèrement repartie à la hausse en passant de 2,01% à 2,15%, et l’inflation sous-jacente de 2,59% à 2,63%.

La hausse n’est pas spectaculaire, mais il faut rester attentif à la forte hausse des prix des produits alimentaires qui sont passés de 2,04% à 3,14%.
Par contre, l’électricité a exercé une pression à la baisse sur l’inflation, aidée par la baisse du prix du pétrole et du gaz.
