La FED est inquiète du risque inflationniste

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La FED, et Powell en particulier, est bien décidée à ne pas se laisser dicter sa politique, et s’inquiète d’une inflation qui pourrait être « significative » à l’avenir, ce qui l’incite à la prudence.

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La FED, et Powell en particulier, est bien décidée à ne pas se laisser dicter sa politique, et s’inquiète d’une inflation qui pourrait être « significative » à l’avenir, ce qui l’incite à la prudence.

Significative

C’est en ces termes que Powell a mis en garde sur les anticipations de baisses de taux, car il s’attend à une inflation « significative » à l’avenir, alors que le marché table sur deux baisses de taux cette année.

A l’issue de sa réunion, la FED a laissé ses taux inchangés, sans surprise, mais a revu à la baisse ses prévisions de croissance et à la hausse celles de l’inflation.

Si on se fie aux dot plots, les membres de la FED tablent sur deux baisses de taux cette année, et une l’année prochaine, mais pour Powell « personne ne tient ces trajectoires de taux avec beaucoup de conviction, et tout le monde serait d’accord pour dire qu’elles dépendront toutes des données ».

Car, pour le moment, il est trop tôt pour mesurer les impacts de la hausse des tarifs douaniers, et c’est pour cette raison que « nous prendrons des décisions plus intelligentes et plus judicieuses si nous attendons quelques mois ou le temps qu’il faudra pour avoir une idée de ce que sera réellement la répercussion de l’inflation » a ajouté Powell.

Le tableau brossé par la FED est légèrement stagflationniste, avec un ralentissement de la croissance et une hausse de l’inflation.

Concernant la croissance, elle s’attend à un taux de 1,4% contre 1,7% précédemment pour cette année, à 1,6% contre 1,8% en 2026 et à 1,8% inchangé en 2027.

Par contre, pour l’inflation, les révisions sont à la hausse, la FED tablant sur un taux de 3% cette année contre 2,7%, de 2,4% contre 2,2% pour 2026 et 2,1% contre 2% pour 2027.

Il n’y a pas de grandes surprises dans ces révisions, ni dans l’attitude de la FED, ce qui explique que les marchés financiers n’ont pas beaucoup réagi après le communiqué.

Par contre, ce matin, l’inquiétude sur l’évolution de la situation dans le conflit entre l’Iran et Israël est montée d’un cran après que Trump ait , à propos d’une intervention des Etats-Unis dans les bombardements, « “I may do it. I may not do it », ce qui entraîné une baisse des bourses asiatiques.

Hausse des taux

La Banque centrale du Brésil a augmenté ses taux de 0,25% pour porter son taux de référence à 15%, soit son niveau le plus élevé depuis juillet 2016.

Pour la suite, après quand même des hausses cumulées de 450 points de base depuis septembre 2024, « le Comité prévoit d’interrompre le cycle de hausse des taux afin d’en examiner les effets cumulés, qui ne sont pas encore visibles, et d’évaluer ensuite si le niveau actuel des taux d’intérêt, en supposant qu’il reste stable pendant une période très prolongée, sera suffisant pour assurer la convergence de l’inflation vers l’objectif ».

Il s’agit bien d’une pause, et elle se laisse encore la possibilité d’augmenter ses taux si cela s’avérerait nécessaire. Car l’inflation ne recule que lentement, et devrait s’établir à 4,9% cette année et à 3,6% pour 2026.

Statu quo

La Banque centrale d’Angleterre devrait laisser ses taux inchangés lors de sa réunion ce jeudi, malgré le ralentissement de l’inflation.

Il faut dire que l’inflation avait connu une hausse assez nette en avril, et que le recul d’hier n’efface que partiellement cette dernière.

Si l’inflation a reculé à 3,4% en mai, par contre l’inflation des produits alimentaires a augmenté, et malgré le ralentissement, passant de 5,4% à 4,7%, l’inflation des services demeure encore très élevée.

Sur base des déclarations de plusieurs de ses membres et des propos de son gouverneur, une nouvelle baisse des taux aujourd’hui serait prématurée.

La Banque centrale de Norvège devrait aussi adopter le statu quo et laisser son taux à 4,50%. Alors que la Banque centrale suédoise a bien réduit, hier, son taux de 0,25%, comme attendu.

Demeure le cas un peu particulier de la Banque nationale suisse, qui devrait encore réduire son taux de 0,25% pour le porter à 0%. Cette dernière est confrontée à la fermeté du franc suisse, en particulier par rapport au dollar, ce qui pourrait l’inciter à repasser une nouvelle fois en territoire négatif si la situation ne s’améliore pas.

Masquer la réalité

Au lieu de réduire son endettement, pour éviter que la hausse des taux longs obligataires ne se poursuive, le gouverneur japonais aurait l’intention de réduire d’environ 10% la vente d’obligations à très long terme.

Cette mesure interviendrait après la décision prise cette semaine par la BOJ de ralentir le rythme des réductions des achats d’obligations à partir de l’année fiscale prochaine.

Cette réduction prévue des ventes d’obligations super-longues à 20, 30 et 40 ans serait partiellement compensée par une augmentation des émissions d’obligations à plus court terme, ainsi que d’obligations spécialement conçues pour les ménages.

Mais cette décision ne serait pas sans conséquences, car le gouvernement devrait renouveler sa dette plus fréquemment et cela rendrait ses finances plus vulnérables aux fluctuations du marché obligataire.

Cette mesure pourrait aussi entraver la BOJ dans son ajustement monétaire, même si lors de sa réunion cette semaine elle semble bien partie pour un statu quo monétaire pour le reste de l’année. Mais si l’inflation reste durablement au-dessus de son objectif, elle devrait en plus tenir compte du fait qu’une hausse des taux de sa part aurait un impact encore plus immédiat dans le coût de financement du gouvernement.

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