Cela part dans tous les sens

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Entre une baisse des taux en Nouvelle-Zélande, d’excellents résultats de Nvidia qui ont tiré les bourses, des doutes sur l’industrie aux Etats-Unis, et une adjudication au Japon qui fait un flop, il n’y a finalement aucune logique.

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Entre une baisse des taux en Nouvelle-Zélande, d’excellents résultats de Nvidia qui ont tiré les bourses, des doutes sur l’industrie aux Etats-Unis, et une adjudication au Japon qui fait un flop, il n’y a finalement aucune logique.

Baisse des taux

La Banque centrale de Nouvelle-Zélande a, une nouvelle fois, abaissé son taux de 0,25% à 3,25 % et a clairement laissé la porte ouverte à  de nouvelles baisses.

Elle justifie ces prochaines baisses en constatant que « l’inflation se situe dans la fourchette cible et le comité est bien placé pour répondre aux développements nationaux et internationaux afin de maintenir la stabilité des prix à moyen terme ». Et de rajouter « l’augmentation annoncée des droits de douane américains diminuera la demande mondiale pour les exportations de la Nouvelle-Zélande, en particulier en provenance d’Asie, ce qui limitera la croissance intérieure. L’incertitude accrue de la politique mondiale devrait peser sur l’investissement des entreprises et la consommation en Nouvelle-Zélande ».

Preuve que la dégradation du climat économique mondial influence ses décisions, elle voit maintenant son taux directeur à 2,92% fin 2025 et à 2,85% fin 2026.

Mais, le mouvement de réduction des taux pourrait être plus lent, car l’un des cinq membres du comité a voté pour le maintien du taux à 3,5 %.

Indices contrastés

Les volte-face de Trump sur les tarifs douaniers ont un peu rassuré les consommateurs américains, ce qui se reflète dans le rebond de l’indice de confiance publié hier.

Selon Stéphanie Guichard, économiste principale chargée des indicateurs mondiaux au Conference Board, « le rebond était déjà visible avant l’accord commercial entre les États-Unis et la Chine du 12 mai, mais il s’est accéléré par la suite ». Pour autant, « les réponses écrites sur les sujets qui influencent l’opinion sur l’économie ont révélé que les droits de douane sont toujours en tête des préoccupations des consommateurs ».

Par contre, les nouvelles commandes de biens d’équipement fabriqués aux États-Unis ont chuté en avril, mettant en avant que les dépenses des entreprises en matière d’équipement se sont affaiblies au début du deuxième trimestre.

Les commandes de biens d’équipement non militaires, à l’exclusion des avions,  ont chuté de 1,3 % le mois dernier après une hausse de 0,3 % en mars.

Et les livraisons de biens d’équipement de base ont reculé de 0,1 % après avoir augmenté de 0,5 % en mars.

Les commandes de biens durables, qui vont du grille-pain à l’avion et qui ont une durée de vie de trois ans ou plus, ont chuté de 6,3 % le mois dernier, après une hausse de 7,6 % en mars.

Après un premier trimestre marqué par des commandes importantes pour anticiper la hausse des tarifs douaniers, le deuxième trimestre montre que les entreprises, étant dans l’expectative, reportent leurs investissements.

Compte tenu de ce contexte d’incertitude, les Banques centrales se montrent extrêmement prudentes, et ne doivent pas réagir trop rapidement, car « le coût d’une erreur dépasse de loin les avantages », a déclaré le président de la FED de New York, John Williams.

Et pour lui, il faut être très attentif aux attentes en matière d’inflation, car « il faut éviter que l’inflation ne devienne très persistante, car elle pourrait devenir permanente. Et la manière d’y parvenir est de réagir relativement fermement lorsque l’inflation commence à s’écarter de l’objectif de la Banque centrale ».

Mouvements anormaux sur les taux longs

Les marchés obligataires ont rarement connu autant de volatilité, à l’image du rendement du Bund 30 ans et de l’obligation japonaise sur la même période.

Il faut dire qu’au Japon, le rendement du 30 ans s’était envolé sur fond de hausse des taux obligataires aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.

Ce fort recul du rendement du 30 ans au Japon, alors qu’une adjudication ce matin n’a rencontré qu’un très faible intérêt, pourrait s’expliquer par le fait que le ministère des Finances envisagerait de réduire l’émission d’obligations à très long terme.

Compte tenu de la forte pentification de la courbe, il pourrait émettre des émissions plus courtes pour équilibrer cette dernière.

Mais le contexte aux Etats-Unis complique la position au Japon, car le projet de loi en discussion pour le moment entraînera une hausse de l’endettement des Etats-Unis et dès lors des pressions sur les taux longs.

Accord en Europe

Et l’accord des 27, hier, sur la mise en place du SAFE pour Security Action for Europe, programme de 150 milliards d’euros pour la défense en Europe, soutiendra aussi les taux obligataires inéluctablement.

C’est la Commission européenne qui va lever directement ces 150 milliards sur les marchés financiers pour les prêter ensuite aux Etats membres.

Elément important, ce plan privilégie clairement l’industrie de défense européenne. Pour être éligibles, les projets devront comporter au minimum 65 % de composants provenant d’entreprises basées dans l’UE ou dans des pays partenaires comme l’Ukraine, l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse. Concernant la Grande-Bretagne, un accord doit encore être signé pour pouvoir entrer dans les pays partenaires.

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