Les Etats-Unis perdent la notation suprême

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Le couperet est tombé, les Etats-Unis ont perdu, sous Trump, la dernière note AAA, qu’avait encore maintenu Moody’s, ce qui devrait encore un peu plus inquiéter les investisseurs sur le niveau de la dette américaine.

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Le couperet est tombé, les Etats-Unis ont perdu, sous Trump, la dernière note AAA, qu’avait encore maintenu Moody’s, ce qui devrait encore un peu plus inquiéter les investisseurs sur le niveau de la dette américaine.

Décision de Moody’s

Moody’s était la dernière agence à avoir encore maintenu la note des Etats-Unis à AAA, alors que S&P avait déjà réduit cette dernière en 2011, et Fitch en 2023.

Pour justifier sa décision, Moody’s a déclaré que les administrations successives n’avaient pas réussi à inverser la tendance à l’augmentation des déficits budgétaires et des charges d’intérêt, et qu’elle ne pensait pas que les propositions budgétaires à l’étude entraîneraient des réductions significatives des déficits.

Si on en doutait encore, cette décision n’a pas été perçue comme un avertissement par rapport aux risques d’une aggravation des déficits, mais, comme une attaque contre la politique « merveilleuse » de Trump.  En effet, la Maison Blanche a qualifié la dégradation de la note de Moody’s de politique.

Le directeur de la communication de la Maison-Blanche, Steven Cheung, s’en est pris à l’économiste de Moody’s, Mark Zandi, et en le qualifiant d’opposant politique à Trump.

Cette décision de Moody’s intervient alors que les discussions sont compliquées sur le budget, avec un Parti républicain qui est largement d’accord pour prolonger les réductions d’impôts accordées par Trump en 2017, mais divisé sur la manière de réduire les dépenses pour compenser les pertes de recettes.

Mais ce dimanche, le projet de loi de réduction d’impôts a reçu l’approbation d’un comité clé du Congrès pour avancer vers une adoption possible à la Chambre des représentants plus tard cette semaine.

Mais, selon les analystes, le projet de loi ajouterait entre 3.000 et 5.000 milliards de dollars à la dette qui s’élève déjà à 36.200 milliards de dollars.  

C’est d’ailleurs ce qui a motivé Moody’s , qui estime que la dette devrait atteindre 134 % du PIB d’ici 2035.

Les taux obligataires aux Etats-Unis sont restés fermes après cette annonce et pourraient encore se tendre avec des investisseurs qui vont exiger une prime de terme plus élevée.

Si le dollar n’a pas tellement réagi à cette annonce, le yen sert quand même de valeur refuge, malgré le recul du PIB du Japon, publié vendredi, ce qui plombe le Nikkei ce matin.

Et bien évidemment, cette tension sur les taux relance la rhétorique anti FED avec un nouveau message de Trump s’en prenant à Powell, « LE CONSENSUS de presque tout le monde est que la FED devrait baisser ses taux plus tôt, plutôt que plus tard. Powell, un homme légendaire pour son retard, va probablement encore tout gâcher – mais qui sait ?? ».

Indicateurs en Chine

Comme il s’agit des indicateurs pour le mois d’avril, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions sur l’impact de la hausse des tarifs douaniers.

La production industrielle a augmenté de 6,1 % par rapport à l’année précédente, contre un taux de 7,7 % en mars et les ventes au détail ont augmenté de 5,1 % en avril, contre un taux de 5,9 % en mars.

Point positif, le taux de chômage, basé sur une enquête nationale, est tombé à 5,1 %, contre 5,2 % en mars.

Mais ces données ne peuvent pas pour autant masquer les signaux d’alarme sur l’état de l’économie chinoise, publiés ces derniers jours, qui ont mis en évidence un ralentissement des exportations, des pressions déflationnistes qui perdurent et des prêts bancaires en forte chute.

Et le marché immobilier reste sous pression avec des prix des logements neufs qui sont restés inchangés d’un mois à l’autre, soit sur un an une baisse de 4% en avril contre un recul de 4,5% en mars.

Autre indicateur qui montre que la situation ne s’améliore pas, l’investissement immobilier a chuté de 10,3 % en taux annuel sur les quatre premiers mois, contre un recul de 9,9% au premier trimestre.

Les ventes de biens immobiliers ont diminué de 2,8 % sur la période de janvier-avril par rapport à l’année précédente, après une baisse de 3,0 % au cours des trois premiers mois.

Il ne fait aucun doute que les autorités vont devoir prendre de nouvelles mesures d’assouplissement monétaire, d’autant plus que, malgré l’accord de la semaine passée avec les Etats-Unis, des droits de douane de 30% auront un impact très négatif sur l’économie chinoise.

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La vraie surprise n’est pas que les USA aient perdu le triple A, mais c’est qu’ils ne le perdent que maintenant. Clairement le déficit est très excessif, et plus grave, il s’emballe.