Les Banques centrales naviguent à vue

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Plusieurs Banques centrales se réunissent cette semaine, mais comme pour la FED, le statu quo est attendu, vu le contexte d’extrême incertitude dans lequel elles doivent naviguer. La première étant la BOJ qui a laissé, ce matin, ses taux inchangés.

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Plusieurs Banques centrales se réunissent cette semaine, mais comme pour la FED, le statu quo est attendu, vu le contexte d’extrême incertitude dans lequel elles doivent naviguer. La première étant la BOJ qui a laissé, ce matin, ses taux inchangés.

Accord en Allemagne

Alors que Trump se fait mener en bateau par Poutine, qui fait mine de négocier et pose des exigences inacceptables, en évitant de nouvelles sanctions américaines, l’Allemagne a franchi un grand pas.

Le parlement allemand a approuvé, hier, à la majorité des deux tiers, avec 513 voix pour et 207 contre le programme de Merz.

Ce programme comprend un fonds d’infrastructure de 500 milliards d’euros sur 12 ans, dont 100 milliards d’euros seront affectés au fonds de transformation climatique et économique.

100 milliards d’euros seront destinés aux Länder et ces derniers pourront dorénavant accuser un léger déficit structurel de 0.35 % de la production économique.

Autre élément essentiel, le fameux « frein à l’endettement » exemptera les dépenses de défense supérieures à 1 % du PIB de la règle de l’endettement.

Et l’Allemagne apportera une aide de 3 milliards d’euros à l’Ukraine.

C’est la première étape, car il sera essentiel que le nouveau gouvernement mène des réformes en profondeur et que les mesures prises améliorent durablement la croissance.

Fitch a déjà mis en garde, « l’ampleur des réformes économiques plus larges dans le plan de la coalition et la forme future de la règle du frein à l’endettement intérieur, que la coalition prévoit de réformer plus complètement d’ici la fin de l’année 2025, seront des indicateurs de l’importance relative accordée à des paramètres budgétaires solides ».

Sur base de ses calculs, Fitch estime que la dette de l’Allemagne passerait  à 70 % du PIB, soit le niveau le plus élevé parmi les pays notés AAA.

Fitch a déclaré que les dépenses pourraient ajouter environ 0.4 point de pourcentage au PIB en 2025-2027, mais s’attend à ce que les droits de douane américains compensent cette année, entraînant une croissance de seulement 0.1 %, et de 1.1 % l’année prochaine.

L’euro est resté ferme, les taux obligataires sont restés stables, et les bourses européennes ont salué l’accord continuant de se démarquer très nettement, de façon positive, de leurs homologues américaines.

La FED un peu rassurée

Elle pourra en effet se rassurer, l’économie américaine ralenti, mais tout ne va pas mal. Ce qui ne fait que conforter le scénario du statu quo, avec des taux obligataires assez en phase, comme l’illustre l’évolution du rendement du Treasury 2 ans.

Le premier signe rassurant est venu des mises en chantier de logements individuels qui ont augmenté de 11.4 % pour atteindre un taux annuel corrigé des variations saisonnières de 1.108 million d’unités en février.

Mais cela n’empêche que sur un an, ces mises en chantier ont chuté de 2.3%.

Autre bonne nouvelle, la production manufacturière a augmenté de 0.9% en février, et la production industrielle de 0.7 %.

L’utilisation des capacités dans le secteur industriel, qui mesure le degré d’utilisation des ressources par les entreprises, est passée de 77.7 % en janvier à 78.2 %.  

Crainte d’un rebond

Ce qui incite les Banques centrales à la prudence est la crainte d’un rebond de l’inflation, à cause des tarifs douaniers, mais pas que.

Ainsi, au Canada, l’inflation a fait un bond surprise en passant de 1.9% en janvier à 2.6% en février.

Cette hausse était attendue, mais pas de cette ampleur, suite à la fin d’un allègement de la taxe sur les ventes. Conséquence, l’inflation affiche une hausse de 1.1% d’un mois à l’autre en février contre un taux de 0.1% en janvier.

Mais tout le monde s’attend à ce que les prix continuent d’augmenter en raison des droits de douane américains et des représailles du Canada, ce qui va rendre la tâche de la Banque du Canada difficile.

Après ces chiffres, la probabilité d’un statu quo lors de la prochaine réunion en avril a très nettement augmenté. Car même l’indice IPC médian a atteint 2.9 % en février.

Ces chiffres n’ont eu que peu d’impact sur le dollar canadien qui demeure sous pression par rapport au dollar américain compte tenu du contexte plus que tendu entre les deux pays.

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