Signaux encourageants en Allemagne, avec un accord, et en Chine, avec une volonté des autorités de soutenir la consommation, et chute de la confiance aux Etats-Unis, le contraste est saisissant.

L’Allemagne est de retour, les Etats-Unis se fanent
Signaux encourageants en Allemagne, avec un accord, et en Chine, avec une volonté des autorités de soutenir la consommation, et chute de la confiance aux Etats-Unis, le contraste est saisissant.
Point encourageant
La croissance des ventes au détail en Chine s’est accélérée en janvier-février, un signe encourageant, avec une hausse de 4% contre 3.7% en décembre.
Evidemment, la consommation des ménages au cours des deux premiers mois a été soutenue par les dépenses de vacances pendant les huit jours du Nouvel An lunaire.
Les autorités entendent bien continuer de soutenir cette consommation, avec l’annonce d’un nouveau programme de 300 milliards de yuans pour permettre d’échanger des biens de consommation en rajoutant à la liste les véhicules électriques, les appareils électroménagers et d’autres biens.
Et hier, elles ont dévoilé un “plan d’action spécial” visant à stimuler la consommation intérieure, qui comprend des mesures telles que l’augmentation des revenus des résidents et la mise en place d’un système de subventions pour la garde d’enfants.
Et la Chine aura bien besoin de ces mesures, car elle doit faire face au risque élevé de voir ses exportations diminuer dans les prochains mois à cause de la guerre commerciale.
Autre point d’attention, le taux de chômage a grimpé à son niveau le plus élevé depuis deux ans à 5.4% en février.
La production industrielle a augmenté de 5.9%, en taux annuel, sur la période de janvier-février, contre un taux de 6.2% en décembre.
Le secteur de l’immobilier reste fragile avec un investissement immobilier qui a chuté de 9.8 % au cours des deux premiers mois de 2025 en taux annuel, après avoir chuté de 10.6 % en 2024.
Accord en vue
Normalement, cette semaine, Merz devrait obtenir l’accord du parlement pour une augmentation massive des emprunts d’État.
Merz peut d’autant plus se réjouir que la Cour constitutionnelle a rejeté les plaintes déposées contre ces changements, et a déclaré « l’Allemagne est de retour. L’Allemagne apporte une contribution significative à la défense de la liberté et de la paix en Europe ».
Cette annonce a soutenu le DAX, qui continue d’afficher une performance incroyable depuis le début de l’année, mais aussi les rendements allemands.

Pour arracher un accord des Verts, Merz a promis que 100 milliards d’euros du fonds iront à la transformation climatique et économique.
La coalition CDU/CSU, SPD et les Verts se sont également mis d’accord sur une définition plus large des dépenses de défense afin qu’elles soient exemptées du plafond constitutionnel de dépenses supérieur à 1 % de la production économique.
Si cet accord est validé demain, cela serait un changement historique et même si le frein à l’endettement demeure, dans les faits il sera vidé de sa substance.
Et pendant ce temps …
À la question de savoir s’il pouvait garantir qu’il n’y aurait pas de récession tant que Trump serait au pouvoir, le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a répondu : « il n’y a pas de garanties. Qui aurait prédit COVID ? ».
Mais « il n’y a aucune raison pour que cela se produise » a-t-il conclu.
Une récession sans doute pas, mais un sérieux ralentissement cela ne fait aucun doute.
Surtout quand on observe la chute du moral des consommateurs américains. Ce dernier a plongé à son plus bas niveau depuis près de deux ans et demi en mars, selon l’enquête de l’Université de Michigan.

Mais en plus, les consommateurs américains ont fortement revu à la hausse leur anticipation d’inflation. Les tarifs douaniers ont été mentionnés par 48 % des personnes interrogées dans le cadre de cette enquête. Résultat, les attentes des consommateurs en matière d’inflation sur 12 mois sont passées de 4.3 % en février à 4.9 %, soit le niveau le plus élevé depuis novembre 2022.
Et au cours des cinq prochaines années, les consommateurs estiment que l’inflation s’élèvera à 3.9 %, soit la valeur la plus élevée depuis février 1993, contre 3.5 % en février.

La FED, qui se réunit cette semaine, va laisser ses taux inchangés, mais ne pourra pas ignorer ces craintes des consommateurs concernant l’inflation. Toute la difficulté sera de savoir si la hausse de l’inflation sera temporaire, et qu’il sera dès lors plus important de se focaliser sur le risque de ralentissement de l’économie.
Le chiffre des ventes de détail, qui sera publié cet après-midi, sera bien évidemment scruté à la loupe, même si l’impact des hausses des tarifs douaniers ne se fera pas encore sentir comme il s’agit des chiffres de février.
