La bonne raison pour prendre leurs bénéfices, ou véritable inquiétude de la part des investisseurs sur la valeur des investissements colossaux des leaders américains de l’IA ? Un peu des deux sans doute.
Les valeurs technologiques américaines ont vacillé
La bonne raison pour prendre leurs bénéfices, ou véritable inquiétude de la part des investisseurs sur la valeur des investissements colossaux des leaders américains de l’IA ? Un peu des deux sans doute.
Le perturbateur
Celui qui a entrainé cette très fort correction du Nasdaq, hier, est la startup chinoise DeepSeek, qui a lancé un assistant d’intelligence artificielle gratuit pour un coût de conception dérisoire. Résultat, hier, cette app avait dépassé ChatGPT en termes de téléchargements sur l’app store d’Apple.
Conséquences, les investisseurs mondiaux se sont débarrassés des valeurs technologiques, avec une chute de 17% de Nvidia, soit 593 milliards de dollars qui se sont envolés en une séance. Mais ce n’est pas la seule valeur à avoir chuté, ce qui explique pourquoi le Nasdaq a terminé en recul de 3.07%.
S’il est vrai que DeepSeek n’a nécessité qu’un investissement de 6 millions de dollars et qu’il n’utilise pas les puces les plus performantes de Nvidia, cela remet en cause tout le modèle de développement des leaders américains de l’IA.
Résultat, cela pourrait entrainer une baisse de la demande de puces, moins d’utilisation d’énergie, et moins besoin de centres de données à grande échelle. Cela explique pourquoi la chute a concerné aussi des actions de constructeurs d’infrastructures de centres de données, ainsi que des compagnies d’électricité.
Epiphénomène ou véritable remise en cause, à ce stade il est encore trop tôt pour le dire. La bataille ne fait en tout cas que commencer, et il faut constater, hélas, que les Européens sont complètement absents, et que notre dépendance va se faire ressentir à nouveau.
Un léger mieux
Après l’indice PMI, c’est au tour de l’indice IFO d’afficher une hausse du moral des entreprises allemandes.
La hausse est cependant encore modeste avec un indice qui est passé de 84.7 à 85.1 en janvier.
Mais cette hausse ne peut masquer le fait que les entreprises restent inquiètent pour l’avenir, avec un indice des attentes qui est à son plus bas niveau depuis un an.
L’indice s’est détérioré dans l’industrie et la construction, tandis qu’il a augmenté de manière significative dans les services et est resté inchangé dans le commerce.
Hausse des taux
Si demain, la FED va annoncer un statu quo, par contre la Banque centrale du Brésil devrait encore augmenter ses taux de 100 points de base pour les porter à 13.25%.
Cette hausse ne fait aucun doute, car elle a clairement été annoncée par les décideurs de la Banque centrale et ils n’ont pas l’intention de s’arrêter là. On s’attend, en effet, à une hausse équivalente en mars, ce qui porterait le taux à son niveau le plus élevé depuis septembre 2016.
Pour expliquer cette hausse, c’est évidemment une inflation qui ne rentre absolument pas dans les clous. Elle est attendue pour la fin de cette année à 5.08% alors que l’objectif de la Banque centrale est de 3%.
Le réal brésilien s’est renforcé par rapport au dollar depuis le début de l’année, après il est vrai avoir fortement reculé ces dernières années, suite à la première hausse de taux en décembre.
Les niveaux de taux ne sont en rien comparables, mais la BOJ devrait aussi encore augmenter ses taux cette année. Même si son gouverneur n’a pas donné d’indication sur le calendrier, vendredi, lors de la conférence de presse, il a déclaré que la Banque centrale continuerait à relever ses taux si l’économie continuait à se redresser.
Ce matin, Makoto Sakurai, ancien membre du conseil d’administration de la Banque du Japon, a déclaré, « la BOJ saisira toute occasion de relever les taux d’intérêt sans trop tarder. C’est l’impression que j’ai eue en regardant comment la BOJ a relevé ses taux en janvier, au lieu d’attendre jusqu’en mars ».
Et d’ajouter « si l’économie évolue conformément aux prévisions, la BOJ relèvera probablement ses taux à 0.75 % vers juin ou juillet. Mais le calendrier pourrait être influencé par la politique intérieure, la coalition minoritaire du Premier ministre Shigeru Ishiba souffrant d’une faible position politique et d’un faible taux d’approbation ».
Comme pour la BCE, le débat sur le taux neutre va être crucial et sera intense au sein du Comité. Si Ueda a déclaré que le taux neutre était trop difficile à déterminer en temps réel, de nombreux analystes considèrent que ce dernier se situe aux alentours de 1 %.
Ce qui explique pourquoi Sakurai a ajouté « alors que le taux nominal neutre du Japon pourrait être un peu plus élevé, une hausse à 1.5 % (fin de l’année 2026) permettrait à la BOJ d’affirmer qu’elle soutient toujours une économie fragile avec un certain degré d’accommodement ».
Mais il demeure prudent, car « si les marchés deviennent volatils ou si l’incertitude économique au Japon s’accroît, la Banque du Japon pourrait reporter la hausse des taux. Sinon, elle devrait relever ses taux environ deux fois par an au cours des deux prochaines années ».
C’est surtout un très bel avertissement… de nombreuses sociétés et autres organisations travaillent de plus en plus avec l’IA dont des avocats, des médecins, des architectes etc… Qui est prêt à dépendre d’un outil géré à 100% par des chinois ? Sûrement pas Trump et ses amis. N’est-ce pas non plus un signal politique indirectement destiné à Trump dans un contexte où ce dernier souhaite imposer de lourdes taxes d’importation à l’empire du milieu et imposer son modèle américain protectionniste ?
C’est clairement un bel avertissement … cela doit nous faire réfléchir sur le risque en Europe … et c’est en effet un beau pied de nez à Trump alors qu’il annonçait un investissement de 500 milliards de dollars dans l’IA la semaine passée.