Ne pas oublier

Alors que les extrêmes ne cessent de se renforcer en Europe et que la rhétorique extrême se fait aussi entendre aux Etats-Unis, il est indispensable de se souvenir où tout cela peut mener pour ne plus jamais le revoir dans le futur.

Indices PMI

Mauvaise nouvelle en France où l’indice PMI des services s’est encore contracté en janvier.

Clairement, c’est l’incertitude politique qui pèse sur le secteur, essentiel en France, alors que l’indice PMI manufacturier a montré une légère amélioration.

Pour les entreprises, l’épée de Damoclès est l’avenir du gouvernement suspendu au vote sur le budget.

Les entreprises jugent les perspectives pour les 12 prochains mois globalement neutres, alors qu’elles étaient légèrement optimistes le mois précédent.

En revanche, un peu d’espoir en Allemagne, avec une stabilisation de l’indice PMI et même avec un indice composite qui est repassé juste au-dessus des 50 à 50.1 en janvier.

C’est clairement grâce au secteur des services qui a fait preuve de résistance, l’indice passant de 51.2 à 52.5, son niveau le plus élevé depuis six mois.

Malgré l’incertitude générale, les entreprises ont fait preuve d’un optimisme accru quant à l’activité future, en particulier dans l’industrie manufacturière, où la confiance a atteint son plus haut niveau depuis près de trois ans.

Résultat, l’indice PMI composite pour la zone euro est passé de 49.6 à 50.2 en janvier, en partie grâce à ce léger rebond de l’activité dans l’industrie, mais cela demeure encore très faible et surtout fragile.

L’indice des services est passé de 51.6 à 51.4, et celui de l’industrie de 45.1 à 46.1, et l’indice mesurant la production est resté inférieur à 50, mais a grimpé de 44.3 à 46.8, son niveau le plus élevé depuis huit mois.

En Grande-Bretagne, l’indice PMI composite est passé de 50.4 à 50.9 en janvier, soit son plus haut de trois mois.

Mais le sous-indice de l’emploi montre un affaiblissement très net de ce dernier. Selon S&P Global, de nombreuses entreprises ont lié la baisse des embauches à l’augmentation des cotisations de sécurité sociale annoncée par la ministre Reeves.

Le rythme des pertes d’emploi signalé par cet indice au cours des deux derniers mois est le plus élevé depuis la crise financière mondiale de 2009, à l’exclusion de la période de pandémie.

Ce qui a fait dire à Chris Williamson, économiste en chef chez S&P Global Market Intelligence, « les premiers indicateurs de la conjoncture en 2025 ajoutent à la morosité de l’économie britannique. Entre-temps, les pressions inflationnistes se sont ravivées, laissant présager un environnement stagflationniste qui pose un dilemme politique croissant à la Banque d’Angleterre ».

En effet, le sous-indice des prix a atteint son niveau le plus élevé depuis la mi-2023.

Toujours au sujet des indices PMI, l’indice PMI manufacturier officiel en Chine  s’est contracté de manière inattendue en janvier, passant de 50.1 à 49.1, ce qui représente son niveau le plus faible depuis le mois d’août.

Et l’indice PMI non manufacturier, qui comprend les services et la construction, est passé de 52.2 en décembre à 50.2 en janvier.

Cela montre combien la situation en Chine reste fragile et que toutes les mesures prises par les autorités n’ont pas permis d’inverser durablement la faiblesse de l’économie.

Pour autant, la Chine n’a pas dit son dernier mot, et l’annonce, ce matin, du  lancement par la startup chinoise DeepSeek d’un modèle d’intelligence artificielle gratuit et open-source pour rivaliser avec ChatGPT d’OpenAI a provoqué une chute des futures sur le Nasdaq. Car cette annonce prouve que la Chine peut encore se développer dans l’IA malgré les restrictions américaines.

Hausse du rating

L’agence de notation Moody’s a relevé, vendredi, la note de crédit souverain à long terme de l’Argentine en devises étrangères de “Caa3” à “Ca”, citant le changement de politique énergique du gouvernement qui a aidé à relever les défis économiques et à stabiliser les finances extérieures.

Il faut dire qu’après un an de politique agressive de Javier Milei, l’Argentine a enregistré un excédent commercial record de 18.9 milliards de dollars en 2024.

Selon Moody’s, « un ajustement fiscal décisif, ainsi que des mesures visant à stopper le financement monétaire ont été mis en place et se sont avérés efficaces pour remédier aux déséquilibres ».

Cette hausse du rating est la première depuis cinq ans, et Moody’s a également révisé les perspectives de “stables” à “positives”.

Réunions des Banques centrales

La FED se réunit mardi et mercredi, et compte tenu de la fermeté de l’économie, de la solidité du marché de l’emploi et d’une inflation qui ne recule plus, elle va laisser ses taux inchangés. L’important sera de voir si Powell donnera des indications sur leurs intentions futures.

Concernant la BCE, qui se réunit ce jeudi, une baisse de 0.25% est attendue, ce qui ramènerait le taux de dépôt à 2.75%, même si le débat sera animé. La suite est sans doute aussi incertaine que pour la FED.