Nouvelles annonces en Chine, preuve que le scepticisme n’est pas encore levé sur la réelle reprise de l’économie chinoise sans doute, et anticipation des conséquences des prochaines annonces de Trump en partie aussi.
La Chine se prépare
Nouvelles annonces en Chine, preuve que le scepticisme n’est pas encore levé sur la réelle reprise de l’économie chinoise sans doute, et anticipation des conséquences des prochaines annonces de Trump en partie aussi.
Nouvelles mesures
Les autorités ont annoncé, ce matin, qu’elles comptaient investir des centaines de milliards de yuans par an dans des actions d’assureurs publics.
Wu Qing, directeur de la Commission chinoise de régulation des valeurs mobilières a annoncé qu’elles allaient demander aux assureurs d’investir au moins 100 milliards de yuans (13,75 milliards de dollars) de fonds à long terme dans des actions.
Pour justifier cette annonce, Wu Qing, a déclaré « les fonds à moyen et long terme jouent un rôle crucial sur le marché des capitaux en tant qu’investisseurs professionnels. Ils servent de ‘lest’ et de ‘stabilisateur’ pour assurer le bon fonctionnement et la santé du marché ».
La mesure ne s’arrête pas là, les autorités vont demander aux gestionnaires de fonds communs de placement qu’ils augmentent leurs investissements dans leurs propres produits d’actions, de réduire les frais de vente des fonds et de promouvoir le développement de produits de fonds négociés en bourse.
Ces annonces ont eu un petit impact sur les bourses chinoises, mais il faut se poser la question de savoir si la hausse n’est pas plus tôt la suite logique de la hausse de la bourse américaine.
L’objectif est évidemment de rendre la bourse plus attrayante pour les ménages chinois, qui ont été échaudés par la crise immobilière et la piètre performance des actions ces dernières années. Mais pas certain que ces mesures seront efficaces tant que la crise immobilière perdurera et plombera le moral des ménages.
Débat suite et pas fin
Le débat continue au sein de la BCE et, à une semaine de sa prochaine réunion, chacun y va de son petit commentaire.
Ainsi, Klaas Knot, gouverneur de la Banque centrale des Pays-Bas, a soutenu l’idée d’une réduction des taux le 30 janvier et le 6 mars, en déclarant « je suis assez à l’aise avec les attentes du marché pour les deux réunions à venir et au-delà, je pense qu’il est trop tôt pour faire des commentaires ».
Mais au-delà, rien n’est moins sûr et pour justifier sa prudence, il a ajouté « les risques qui se manifesteront à moyen et long terme », en faisant référence à la politique de Trump, « pourrait affecter l’économie mondiale et les perspectives d’inflation mondiale ».
Et il se montre dès lors prudent et ne voit pas à ce stade la nécessité pour la BCE de se montrer très agressive dans ses baisses de taux, car « si la reprise se poursuit, si nous nous rapprochons de l’objectif d’ici le milieu de l’année, je ne suis pas encore convaincu qu’il faille passer en mode stimulant. Toutefois, il existe une fourchette de neutralité… qui nous donne une certaine marge de manœuvre. Ne nous emballons pas, les données nous diront où aller ».
Même prudence de la part de Gabriel Makhlouf, directeur de la Banque centrale d’Irlande, qui a estimé « selon moi, les niveaux élevés d’incertitude dans l’environnement macro financier mondial appellent à la prudence dans notre prise de décision ».
Statu quo
Pour d’autres Banques centrales, le statu quo reste de mise et cela sera encore le cas de la Banque centrale de Norvège aujourd’hui.
Même si le moment de la première baisse de taux se rapproche, à ce stade, elle devrait encore garder son taux inchangé à 4.50%.
C’est le cas aussi de la Banque centrale polonaise, dont le gouverneur a, une nouvelle fois, reporté la discussion sur une baisse des taux. Il faut dire que le cas de la Banque centrale polonaise est un peu particulier étant donné que son gouverneur est clairement un soutien au PiS, et qu’il fait tout pour mettre des bâtons dans les roues de Donald Tusk.
Résultat, le zloty polonais a atteint son plus haut niveau depuis février 2020 par rapport à l’euro et depuis plus de 5 ans par rapport au dollar.
Après déjà une année 2024 qui a vu ce dernier se renforcer, le différentiel de taux joue encore un peu plus en sa faveur, alors que la BCE s’apprête à baisser ses taux la semaine prochaine.
Il faut aussi dire que le zloty polonais a profité ces derniers jours du recul du dollar, recul qui s’explique par le fait que jusqu’à présent Trump n’a pas encore annoncé de réelles mises en place de tarifs douaniers.
A part pour le Mexique et le Canada où la menace est plus précise, pour le reste, il a signé un vaste mémorandum sur le commerce, ordonnant aux agences fédérales d’achever des examens complets d’une série de questions commerciales d’ici le 1er avril, date qui, selon de nombreux acteurs du marché, sera déterminante pour la révélation des projets de tarifs douaniers.
Raison pour laquelle, la FED, la semaine prochaine, viendra rejoindre cette liste des Banques centrales qui vont commencer à adopter le statu quo.
On le voit, l’incertitude est là au-dessus de nos têtes, mais rien de concret encore pour le moment, ce qui donne un étrange sentiment d’apathie. Et pendant ce temps, le sommet de Davos se tient dans l’indifférence générale, même si le dialogue serait pourtant essentiel comme je le soulignais dans une interview pour Canal Z.