Ne pas sous-estimer l’inertie de l’inflation

Mode Expresso

L’inflation revient au-devant de la scène aux Etats-Unis, mais pas qu’aux Etats-Unis, à une semaine de la réunion de la FED, et alors que d’autres Banques centrales vont annoncer leurs dernières décisions de l’année.

Mode Lungo

L’inflation revient au-devant de la scène aux Etats-Unis, mais pas qu’aux Etats-Unis, à une semaine de la réunion de la FED, et alors que d’autres Banques centrales vont annoncer leurs dernières décisions de l’année.

Inflation aux Etats-Unis

Cela semble peu significatif, mais si l’inflation augmente d’un mois à l’autre de 0.4% au lieu de 0.3% comme attendu, les réactions des marchés pourraient être très différentes.

Il faut dire que cet indicateur est le dernier avant la réunion de la FED la semaine prochaine, et qu’à ce stade, les indicateurs ont brossé le tableau d’une économie américaine solide. Avec une inflation qui montre une certaine résistance, et des premières mesures que prendrait Trump qui pourraient entrainer une hausse de l’inflation avec une surchauffe de l’économie, la FED va devoir ralentir ses baisses de taux.

Concrètement, le taux d’inflation est attendu en hausse de 0.3% d’un mois à l’autre, soit un taux annuel qui passerait de 2.6% à 2.7%. Le taux d’inflation sous-jacente est attendu en hausse de 0.3% d’un mois à l’autre, soit un taux annuel qui resterait inchangé à 3.3%.

Si le scénario se déroule comme attendu, la FED devrait réduire ses taux de 0.25% la semaine prochaine et ensuite faire une pause en janvier.

Pas de pause en revanche pour la Banque centrale du Canada, qui se réunit cet après-midi, et qui devrait réduire son taux de 0.50% pour le ramener à 3.25%.

Conséquence, comme le différentiel de taux s’élargi encore un peu plus, le dollar canadien est sous pression par rapport au dollar américain.

Toujours concernant l’inflation

L’inflation de base en Norvège s’est établie à 3% en taux annuel en novembre, contre 2.7% en octobre, ce qui va conforter la Banque centrale dans son statu quo lors de sa réunion la semaine prochaine.

Ce n’est en rien une surprise, car elle s’attendait à un rebond de l’inflation et avait déjà clairement annoncé qu’elle laisserait ses taux inchangés à 4.50%, étant la seule avec la Banque centrale d’Australie à ne pas les avoir baissés.

Elle va, lors de sa réunion du 19 décembre, annoncer ses nouvelles prévisions de taux, et probablement qu’elle confirmera que la baisse des taux n’interviendra pas avant la fin du premier trimestre 2025.

Même constat au Brésil

L’inflation a aussi connu une accélération avec une hausse de 0.39% d’un mois à l’autre en novembre, soit un taux annuel qui est passé de 4.76% à 4.87%.  

Compte tenu de cette hausse et de la faiblesse de sa devise, la Banque centrale devrait augmenter ses taux, ce soir, de 0.75% pour les faire passer à 12%.

Et elle ne devrait pas s’arrêter là puisque d’autres hausses de taux sont attendues en début d’année prochaine comme l’activité économique reste solide et que le marché du travail demeure tendu.

Clairement, la Banque centrale est confrontée à une sérieuse accélération de l’inflation, ce qui explique pourquoi, alors qu’en septembre elle avait augmenté ses taux de 0.25% seulement, elle avait déjà accéléré le rythme avec une hausse de 0.50% en novembre, et qu’elle va passer à la vitesse supérieure ce soir.

Craintes en Grande-Bretagne

La Banque centrale d’Angleterre, qui se réunit la semaine prochaine, devrait annoncer le statu quo, parce que les mesures du nouveau gouvernement devraient entrainer une remontée de l’inflation l’année prochaine.

Et elle tiendra compte aussi de la publication de l’institut d’études de marché Kantar, qui a déclaré que l’inflation annuelle des prix des produits alimentaires était de 2.6 % au cours des quatre semaines précédant le 1er décembre, contre 2.3 % au cours de la période précédente de quatre semaines.

La publication des chiffres d’inflation, la veille de la réunion, devrait venir confirmer la hausse de l’inflation déjà observée le mois passé.

Comme la BCE va baisser ses taux demain, le sterling s’est sensiblement renforcé par rapport à l’euro et devrait poursuivre sur sa lancée dans l’attente du statu quo la semaine prochaine de la BoE.

Doutes

Les annonces hier en Chine n’ont pas vraiment rassuré, raison pour laquelle sur son site le Trends s’interroge sur un redémarrage de l’économie chinoise en citant mes propos dans mon blog d’hier.

L’expression « suffisamment souple » a en tout cas fait espérer que les autorités allaient tout faire pour atteindre une croissance de 5% l’année prochaine.

Mais pour ce faire, elles devraient encore activer le levier de l’endettement, et pourrait se fixer un objectif de 4% de déficit budgétaire, contre un taux de 3% en 2024.

Comme déjà souligné de nombreuses fois, la Chine est confrontée à des pressions déflationnistes et va devoir abandonner ses mesures de soutien aux infrastructures, mais plutôt soutenir la consommation. Il sera cependant très compliqué d’inverser la confiance des ménages chinois qui sont peu enclins à s’endetter davantage simplement parce que les taux seraient plus bas.

Mais il faut aussi voir les annonces d’hier comme une volonté des autorités d’indiquer qu’elles sont prêtes à réagir aux annonces que fera Trump à son arrivée à la Maison Blanche.

Subscribe
Notify of
0 Comments
Oldest
Newest
Inline Feedbacks
View all comments