La faible demande chinoise plombe le prix du baril

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Evidemment, il est encore trop tôt pour mesurer l’impact des mesures de soutien annoncées par les autorités chinoises, mais le doute demeure et surtout le chiffre des exportations n’a pas rassuré.

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Evidemment, il est encore trop tôt pour mesurer l’impact des mesures de soutien annoncées par les autorités chinoises, mais le doute demeure et surtout le chiffre des exportations n’a pas rassuré.

Mesures

Tout le monde s’interroge toujours sur l’ampleur du montant que pourrait lever la Chine après les propos du ministre des Finances samedi. Des rumeurs font état, ce matin, d’un montant de 6.000 milliards de yuans sur une période de 3 ans.

Mais la question qui demeure est de savoir si ces nouveaux fonds ne vont finalement pas servir qu’à apurer les dettes, en particulier des gouvernements locaux.

Preuve que le doute persiste, le yuan est en recul par rapport au dollar, la bourse chinoise est dans le rouge et le prix du baril est en forte baisse.

Le doute est d’autant plus élevé que les mesures sont sensées soutenir la demande intérieure, et pas les exportations qui ont bénéficié, jusqu’à présent, de la politique de l’offre privilégiée par les autorités.

Or les exportations montrent de sérieux signes d’essoufflement comme il est ressorti des chiffres de la balance commerciale. En effet, ces dernières ont augmenté de 2.4% en taux annuel en septembre contre un taux de 8.7% en août, soit le niveau le plus faible depuis avril.

Comme il s’agit des chiffres du mois de septembre, dès lors avant les mesures annoncées par les autorités, les importations ne sont guère plus brillantes, affichant une hausse en taux annuel de 0.3% contre 0.5% le mois précédent.

Baisse du prix du baril

Et c’est là que je fais le lien entre le doute sur les mesures annoncées par les autorités chinoises et la chute du prix du baril.

Ce dernier a en effet reculé après qu’il soit ressorti que les importations de pétrole de la Chine ont chuté pour le cinquième mois.

Et c’est d’ailleurs, en partie, pour cela que l’OPEP a réduit, lundi, ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole en 2024 et a également revu à la baisse ses projections pour l’année prochaine.

Car la Chine demeure toujours le plus grand importateur de pétrole brut au monde. Compte tenu de ce recul de la demande chinoise, l’OPEP a ramené ses prévisions de croissance pour le pays de 650 000 barils par jour à 580 000 barils par jour.

Car les importations de brut de la Chine pour les neuf premiers mois de l’année ont diminué de près de 3 % par rapport à l’année dernière pour atteindre 10,99 millions de barils par jour.

Ce recul des importations par la Chine est en partie la conséquence de l’adoption croissante des véhicules électriques, mais aussi du ralentissement de la croissance économique.

Résultat, pour la demande mondiale, l’OPEP a revu le chiffre de l’augmentation à 1.93 million de barils par jour contre 2.03 millions le mois dernier pour 2024. Et pour 2025, elle a également revu le chiffre à la baisse à 1.64 million de barils par jour contre 1.74 million précédemment.

Ceci explique pourquoi le prix du baril affiche une forte chute malgré les tensions au Moyen-Orient.

Hausse du dollar

Le prix du baril évolue en général de façon inverse à l’évolution du dollar, et dès lors une partie de son recul pourrait venir de la hausse du dollar, mais sans doute pas dans ce cas-ci.

Car le dollar est en hausse compte tenu de la fermeté de l’économie américaine qui éloigne les perspectives de baisses rapides des taux. Et qui même pourrait se ralentir à en croire les propos du gouverneur de la FED, Christopher Waller, qui reconnait bien que « quoi qu’il arrive à court terme, mon scénario de base prévoit toujours une réduction progressive du taux directeur au cours de l’année prochaine ».

Et que « nous nous trouvons actuellement dans une situation idéale, et nous devons la maintenir, c’est notre travail ». Cependant, « je considère que l’ensemble des données indique que la politique monétaire devrait être plus prudente en ce qui concerne le rythme des réductions de taux que ce qui était nécessaire lors de la réunion de septembre ».

Et de rajouter « je surveillerai si les données sur l’inflation, le marché du travail et l’activité économique, qui doivent être publiées avant notre prochaine réunion, confirment ou infirment ma tendance à être plus prudent en ce qui concerne l’assouplissement de la politique monétaire ».

Son collège, le  président de la FED de Minneapolis, Neel Kashkari, n’a pas dit autre chose, « à l’heure actuelle, il semble probable que de nouvelles réductions modestes de notre taux directeur seront nécessaires au cours des prochains trimestres pour réaliser les deux volets de notre mandat ».

Pas étonnant dès lors que le dollar soit en hausse par rapport à l’euro, étant donné que la BCE devrait baisser ses taux ce jeudi.

Pas étonnant que le dollar soit en hausse par rapport au yen, étant donné que la BOJ ne va pas remonter ses taux en octobre et que, selon un sondage, 25 sur 49 des économistes interrogés par Reuters tablent sur un statu quo jusqu’à la fin de l’année.

Il faut dire que depuis que le  Premier ministre Shigeru Ishiba, a déclaré que l’économie n’était pas prête pour de nouvelles hausses de taux, il est compliqué pour la BOJ de faire comme si rien n’avait été dit.

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