Doutes et révisions

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C’était attendu, la Banque centrale de Nouvelle-Zélande a baissé ses taux de 0.50%, et pourrait poursuivre sur sa lancée, ce qui a entrainé une forte chute du dollar néo-zélandais.

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C’était attendu, la Banque centrale de Nouvelle-Zélande a baissé ses taux de 0.50%, et pourrait poursuivre sur sa lancée, ce qui a entraîné une forte chute du dollar néo-zélandais.

Baisse attendue

Ce n’est dès lors pas la décision de la Banque centrale de réduire son taux à 4.75%, après une baisse de 0.50%, qui a provoqué la chute de sa devise, mais la perspective de nouvelles baisses de la même ampleur.

La Banque a déclaré « le Comité a convenu qu’il était approprié de réduire le taux officiel de 50 points de base pour atteindre et maintenir une inflation faible et stable, tout en cherchant à éviter une instabilité inutile de la production, de l’emploi, des taux d’intérêt et du taux de change ».

Ce qui a clairement provoqué cette embardée du « Kiwi » est la deuxième partie du message, « les membres ont convenu qu’un ROC de 4,75 % est toujours restrictif et laisse la politique monétaire bien placée pour faire face à toute surprise à court terme ».

La probabilité d’une autre baisse de 0.50% a alors augmenté, d’autant plus que le constat concernant l’état de l’économie n’est guère encourageant. Le communiqué souligne que « la croissance économique est faible, en partie à cause de la faible croissance de la productivité, mais surtout à cause de la faiblesse des dépenses de consommation et des investissements des entreprises ».

Pas pour les autres

Cette décision de réduire les taux de 0.50%, plusieurs fois de suite, pourrait bien rester l’apanage unique de la Banque centrale de Nouvelle-Zélande.

Ecoutons une nouvelle fois les propos de certains membres de la FED. Ainsi, le vice-président de celle-ci, Philip Jefferson, a déclaré, en parlant de la baisse des taux de 0.50% de septembre, « afin de préserver la vigueur du marché du travail, mes collègues du FOMC et moi-même avons recalibré notre politique monétaire le mois dernier ».

Et de préciser, « l’activité économique continue de croître à un rythme soutenu. L’inflation a considérablement diminué. Le marché du travail s’est refroidi par rapport à son état de surchauffe antérieur. Le ralentissement du marché du travail est perceptible ».

Après avoir justifié cette baisse, pour la suite, il se montre plus prudent en concluant que « mon approche de la politique monétaire consiste à prendre des décisions réunion par réunion. Au fur et à mesure de l’évolution de l’économie, je continuerai à actualiser ma réflexion sur la politique à mener afin de promouvoir au mieux l’emploi maximum et la stabilité des prix ».

Même son de cloche de la part de la gouverneure de la FED, Adriana Kugler, « si  je pense que l’accent doit rester mis sur la poursuite de l’objectif de ramener l’inflation à 2 %, je suis favorable à ce que l’attention se porte également sur l’aspect de l’emploi maximum du double mandat du FOMC ».

Et de rajouter, « le marché du travail reste résistant, mais je suis favorable à une approche équilibrée du double mandat du FOMC afin que nous puissions continuer à progresser en matière d’inflation tout en évitant un ralentissement indésirable de la croissance de l’emploi et de l’expansion économique ».

Quant à la suite des événements, elle laisse la porte ouverte, « si les risques de détérioration de l’emploi s’intensifient, il pourrait être approprié de ramener plus rapidement la politique à une position neutre. Par ailleurs, si les nouvelles données ne permettent pas de croire que l’inflation se rapproche durablement des 2 %, il pourrait être opportun de ralentir la normalisation du taux directeur ».

Et j’en termine avec les propos du président de la FED de Saint-Louis, Alberto Musalem, « d’autres réductions graduelles du taux directeur seront probablement appropriées au fil du temps. Je ne préjugerai pas de l’ampleur ou du calendrier des futurs ajustements de la politique monétaire ».

Et de préciser, « compte tenu de la situation actuelle de l’économie, je considère que les coûts d’un assouplissement trop important et trop précoce sont plus élevés que les coûts d’un assouplissement trop faible et trop tardif. En effet, une inflation persistante ou plus élevée menacerait la crédibilité de la Fed ainsi que l’emploi et l’activité économique à l’avenir ».

Révisions à la baisse

Après la révision à la baisse de la croissance en Allemagne par le gouvernement pour cette année, et également celle par le gouvernement pour l’Italie, c’est au tour de la Banque centrale du Portugal de procéder à une révision.

Mais alors qu’en Allemagne, la Bundesbank table sur une contraction de 0.2% de l’économie allemande, la Banque centrale du Portugal a bien abaissé ses perspectives de croissance pour cette année, mais à 1.6 %, contre 2.0 % précédemment.

Et a légèrement revu ses prévisions à la baisse pour 2025 à 2.1% et pour 2026 à 2.2%, mais ce qui resteraient des niveaux largement supérieurs à la moyenne dans la zone euro.

Selon ses prévisions, la croissance des investissements sera plus faible cette année, mais la baisse des taux devrait être positive pour ces derniers l’année prochaine.

La consommation privée, qui devrait représenter près de la moitié du PIB du Portugal au lieu des deux tiers traditionnels, devrait croître de 2.5 % cette année, puis de 2.0 % en 2023.

Ces révisions à la baisse de la croissance en zone euro n’ont rien de surprenant compte tenu de l’évolution des indices PMI. Et cela signifie également que la BCE baissera ses taux en octobre et en décembre de 0.25% compte tenu du recul de l’inflation, mais aussi de ce contexte morose.

Doutes en Chine

La bourse chinoise est en forte baisse ce matin, prise de bénéfices ou doutes sur les effets réels des dernières mesures annoncées par les autorités ?

Soyons clair, le doute persiste et en plus il faudra du temps pour que ces mesures se fassent réellement sentir dans l’économie.

En attendant, le  ministre des Finances chinois, Lan Fo’an, participera à une conférence de presse samedi qui évoquera « l’intensification de l’ajustement anticyclique de la politique fiscale pour promouvoir un développement économique de haute qualité », tout un programme. 

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