La publication de deux indices de confiance des consommateurs, l’un en Allemagne, l’autre aux Etats-Unis, montre de façon cruelle l’extrême divergence de la situation économique.
Que la comparaison est âpre
La publication de deux indices de confiance des consommateurs, l’un en Allemagne, l’autre aux Etats-Unis, montre de façon cruelle l’extrême divergence de la situation économique.
Indices de confiance
D’un côté, l’indice de confiance des consommateurs allemands, publié par GfK, qui montre que le moral des consommateurs ne parvient pas à rebondir.
Ils s’inquiètent de la hausse du chômage, des licenciements et des faillites, en ayant en tête les annonces de suppression d’emplois dans des entreprises comme Deutsche Bahn ou Bayer.
La publication des indices de confiance des entrepreneurs en berne a bien évidemment aussi contribué à la dégradation du moral des consommateurs. Cette dégradation est d’autant plus inquiétante que seule la consommation pourrait éviter à l’Allemagne un nouveau trimestre négatif. Mais manifestement ce n’est pas gagné.
Et d’un autre côté, la confiance des consommateurs américains a atteint son plus haut niveau depuis six mois en août, même si les Américains sont de plus en plus inquiets au sujet du marché de l’emploi. La part des consommateurs qui considèrent que les emplois sont « abondants » est passée de 33.4 % en juillet à 32.8 %.
Mais en passant de 101.9 en juillet à 103.3 en août, cet indice éloigne la perspective d’une récession.
Et comme les prévisions d’inflation à 12 mois des consommateurs sont tombées à 4.9 %, le niveau le plus bas depuis mars 2020, contre 5.3 % en juillet, le scénario d’une baisse des taux de la part de la FED est encore ressorti renforcé.
Baisse graduelle des taux
Malgré le fait que la confiance se dégrade nettement en zone euro, le gouverneur de la Banque centrale des Pays-Bas, Klaas Knot, s’est montré encore prudent avant de se déclarer totalement favorable à une nouvelle baisse des taux.
Il a déclaré « tant que notre trajectoire de désinflation converge vers un retour à une inflation de 2 % à la fin de 2025 ou avant, je suis prêt à lever progressivement le pied. Je dois attendre de disposer de l’ensemble des données et des informations nécessaires à cette réunion pour décider si le mois de septembre est approprié. Je devrais le faire à nouveau en octobre, en décembre et à n’importe quel moment ».
Il faut noter que, jusqu’à présent, Knot avait toujours plaidé en faveur de réductions de taux en septembre et en décembre. Ses propos ouvrent maintenant la possibilité d’une baisse en octobre aussi, en fonction des données.
Il est intéressant de noter que, et je parle des Etats-Unis, les membres des conseils d’administration des banques fédérales de réserve de Chicago et de New York ont voté en faveur d’une baisse d’un quart de point de pourcentage du taux d’escompte de la Banque centrale au cours du mois de juillet, selon les minutes de la réunion publiées hier.
La baisse des taux en septembre est actée aussi bien en zone euro qu’aux Etats-Unis et sera graduelle, mais pas nécessairement effective lors de chacune des réunions d’ici la fin de l’année.
Propos de Knot
Il ne s’est pas exprimé que sur les taux, mais a aussi estimé que les dépenses publiques excessives compliquent la lutte de la BCE contre l’inflation.
Selon lui, le nouveau cadre des règles budgétaires en zone euro ne doit pas masquer le fait que les gouvernements doivent réduire leur dette en période de reprise.
Il plaide pour cette raison pour que les 27 disposent d’une capacité budgétaire centrale, mais avec des dépenses globales qui n’augmenteraient pas. Par conséquent, toute dépense supranationale doit s’accompagner d’une réduction des dépenses dans les budgets nationaux, a-t-il fait valoir.
Ce n’est pas la première fois que ce point est évoqué au sein de la BCE, elle qui a toujours défendu l’idée qu’une forme de budget commun rendrait la politique plus efficace et moins coûteuse pour la croissance en période d’inflation élevée.
Et ce rappel a d’autant plus de sens maintenant que l’Europe doit faire face à des investissements importants dans la défense, les énergies renouvelables et dans sa réindustrialisation.
Sterling en hausse
Le sterling continue sur sa lancée, et a atteint son niveau le plus élevé depuis deux ans par rapport au dollar.
Cette hausse est la conséquence d’une probable divergence des politiques monétaires dans les prochains mois, la BoE ne devant pas réduire ses taux aussi rapidement que la FED.
Pour le yen par contre, il ne retrouve pas encore son niveau d’il y a deux ans par rapport au dollar, mais la perspective d’une réduction du différentiel de taux devrait renforcer sa position.
Car si d’un côté la FED va baisser ses taux, comme l’a rappelé le vice-gouverneur de la Banque du Japon, Ryozo Himino, la BOJ continuera de relever les taux d’intérêt si l’inflation reste stable, tout en surveillant de près les conditions des marchés financiers.