Quand les résultats des élections malmènent les devises

Mode Expresso

Les résultats des élections provoquent parfois des soubresauts sur les marchés financiers et en particulier sur les devises, car ils sont sources d’incertitude ou de perspectives de changement de politique. Petit tour d’horizon.

Mode Lungo

Les résultats des élections provoquent parfois des soubresauts sur les marchés financiers et en particulier sur les devises, car ils sont sources d’incertitude ou de perspectives de changement de politique. Petit tour d’horizon.

Devises sous pression

Commençons par le peso mexicain, qui a fortement chuté après l’annonce de l’élection de Claudia Sheinbaum à la présidence. Même si sa victoire était attendue, c’est l’ampleur de cette dernière qui a surpris les investisseurs. Ces derniers s’inquiètent de voir la gauche avoir la majorité et de pouvoir alors mener des réformes qui pourraient entrainer un dérapage budgétaire.

Autre élément d’inquiétude, une victoire de Trump  aurait comme conséquence de rendre les relations entre les deux pays extrêmement compliquées.

Non seulement le peso a corrigé, alors qu’il avait nettement progressé par rapport au dollar depuis le début de l’année, mais la bourse mexicaine a aussi très mal encaissé cette victoire.

La roupie indienne demeure sous pression après la victoire étriquée de Modi, ce qui l’obligera à composer s’il souhaite mener à bien ses réformes.

Selon les derniers résultats, son parti aurait 239 sièges contre 303 lors des élections de 2019, et alors qu’il s’était fixé un objectif de 400 sièges avec ses alliés.

Il s’agit clairement d’un revers pour Modi, en partie suite à une hausse du chômage qui était un de ses grands objectifs. Le taux de chômage est passé de 7.4% en mars à 8.1% en avril, et on est loin des promesses de Modi de 2014.

Selon les dernières estimations du gouvernement, pour le dernier trimestre, le taux de chômage urbain dans la tranche d’âge des 15-29 ans a augmenté pour atteindre 17 %, contre 16.5 % au trimestre précédent.

Deuxième grand défi que Modi n’a pas su relever, et malgré une forte croissance ces dernières années, la détresse rurale qui s’est accrue en raison de la baisse des revenus et de la hausse des prix des denrées alimentaires.

Autre perte de majorité, après des élections, celle de l’ANC en Afrique du Sud, et avec en prime un contexte économique qui s’est très fortement dégradé. Si le rand sud-africain n’a pas tellement réagit aux résultats, il reste néanmoins sous pression avec une sérieuse incertitude sur la capacité de l’ANC de composer pour former un nouveau gouvernement.

La troisième ?

La Banque centrale du Canada, qui se réunit aujourd’hui, pourrait être la troisième Banque centrale, après la Banque Nationale Suisse et la Banque centrale suédoise, des pays industrialisés à baisser son taux.

On attend en effet une baisse de 0.25% du taux directeur qui passerait 5% à 4.75%, une première baisse qui pourrait être suivie de trois autres encore cette année.

Cette baisse pourrait intervenir grâce à un reflux de l’inflation, mais surtout aussi parce que l’économie canadienne montre de sérieux signes d’essoufflement.

C’est ce qui est ressorti de l’indice PMI manufacturier qui est resté sous le seuil des 50 pour le 13ème mois consécutif. Il montre que la production et les nouvelles commandes ont chuté à un rythme plus rapide et que les entreprises ont réduit leur activité d’achat.

Indices PMI des services

Les services vont continuer de tirer la reprise, que cela soit en Europe ou en Asie, et les indices PMI publiés aujourd’hui ne vont que confirmer cet état de fait.

En Chine, l’indice PMI des services a très nettement progressé en passant de 52.5 en avril à 54 en mai. Ce qui avec la hausse de l’indice PMI manufacturier a permis à l’indice composite d’atteindre 54.1 contre 52.8, soit le niveau le plus élevé depuis un an.

Au Japon, cet indice des services a aussi très sensiblement progressé en passant de 53.8 à 54.3 en avril, ce qui permet à l’indice composite de progresser légèrement à 52.6 contre 52.3.

Ralentissement aux Etats-Unis

Les derniers indicateurs économiques aux Etats-Unis ont relancé les spéculations sur une baisse possible des taux en septembre.

Et dernier en date, les offres d’emploi ont baissé plus que prévu en avril, faisant tomber le nombre d’emplois disponibles par demandeur d’emploi à son niveau le plus bas depuis près de trois ans. Ce qui signifie qu’il avait en avril 1.24 poste disponible pour chaque personne au chômage, par rapport à 1.3 en mars.

Tous les regards seront tournés vers les chiffres du chômage, ce vendredi, pour voir si la tendance d’une détente du marché de l’emploi se confirme.

Selon les prévisions, le taux de chômage est attendu stable à 3.9%, et les créations d’emploi à 185.000 contre 175.000 le mois passé, pas de quoi cependant faire dévier la FED de son statu quo attendu la semaine prochaine.

On ne peut en effet pas parler d’un affaiblissement significatif du marché de l’emploi qui nécessiterait un changement brutal de la politique de la FED.

Subscribe
Notify of
0 Comments
Oldest
Newest
Inline Feedbacks
View all comments