Le dollar continue de tout bousculer

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La BoE est venue rejoindre la cohorte des Banques centrales qui n’hésitent pas à augmenter leur taux de 0.75%, même si le mouvement devrait se calmer.

Mode Lungo

La BoE est venue rejoindre la cohorte des Banques centrales qui n’hésitent pas à augmenter leur taux de 0.75%, même si le mouvement devrait se calmer.

Hausse historique

Elle a procédé à sa hausse de taux la plus élevée depuis 1989 en  faisant passer son taux de 2.25% à 3%.

Mais elle ne devrait pas emprunter le même chemin que la FED, comme l’a souligné son gouverneur, « nous ne pouvons pas faire de promesses sur les taux d’intérêt futurs, mais sur la base de la situation actuelle, nous pensons que le taux d’escompte devra être augmenté d’un montant inférieur à celui actuellement fixé par les marchés financiers ». Message totalement opposé à celui de Powell mercredi, ce qui explique l’évolution différente entre le Treasury 2 ans et le Gilt 2 ans.

Ce qui explique aussi, pourquoi malgré la hausse des taux, le sterling s’est affaibli par rapport au dollar, dollar qui s’est aussi renforcé contre toutes les devises après les déclarations de Powell.

La Banque centrale de Norvège n’a augmenté son taux que de 0.25% au lieu de 0.50% pour le porter à 2.50% rejoignant ainsi la Banque centrale d’Australie dans une politique plus prudente de hausse des taux, ce qui ne devrait en rien empêcher une hausse en décembre.

Ralentissement dans les créations d’emploi ?

Inutile de préciser que les chiffres de l’emploi aux Etats-Unis sont importants pour la suite du processus de resserrement monétaire, comme l’a souligné Powell.

Selon les prévisions, les créations d’emploi devraient être les plus faibles depuis deux ans, et la hausse des salaires devrait ralentir, ce qui plaiderait pour une hausse plus modeste des taux en décembre. Mais attention plus modeste ne veut pas dire que la FED s’arrêtera là.

Le taux de chômage est attendu à 3.6% contre 3.5%, les créations d’emploi à 200.000 contre 263.000 en septembre, et la hausse du salaire horaire moyen sur un an à 4.7% contre 5% en septembre.

Révision à la baisse

La Banque centrale d’Australie a revu à la baisse ses prévisions de croissance tout en avertissant qu’elle allait encore devoir procéder à des hausses de taux.

Selon ses prévisions, par contre l’inflation devrait être plus élevée que prévu précédemment et ne reviendra dans la fourchette cible de 2-3% que fin 2024. En attendant, elle devrait s’établir à 6.5% cette année contre 6% précédemment.

Concernant la croissance, elle s’attend à un taux de 2.9% cette année contre 3.1% précédemment et à des taux de 1.4% et 1.6% pour 2023 et 2024.

Avec une nouvelle hausse de taux en décembre de 0.25%, le taux directeur terminera à 3%, mais d’autres hausses de taux devraient encore intervenir dans le courant de l’année 2023.

Amélioration du marché de l’emploi

Preuve que nous sommes dans une situation totalement atypique, et malgré les risques de plus en plus réels de récession, le marché de l’emploi continue de s’améliorer en Europe.

Selon Eurostat, le taux de chômage en zone euro est de 6.6% en septembre, contre 6.7% en août et 7.3% en septembre 2021. Pour l’UE, il est resté stable à 6% en septembre contre 6.7% en septembre 2021.

Le taux de chômage le plus faible est celui de la République tchèque à 2.2%, suivi de la Pologne à 2.6% et de l’Allemagne à 3%. De l’autre côté du spectre, le plus élevé est en Espagne à 12.7%, suivi de la Grèce à 11.8% et de Chypre à 8%.

Plus haut depuis 24 ans

Je parle de l’inflation en Turquie, qui a progressé de 3.54% d’un mois à l’autre pour s’établir à 85.51%, soit le taux le plus élevé depuis 24 ans.

La politique de baisse des taux imposée par Erdogan, qui a entrainé une très forte chute de la devise depuis 1 an, est une des raisons de la hausse de l’inflation. Sur un an, le prix des transports, qui inclut le prix du pétrole, a bondi de 117.15%, celui de la nourriture de 99.05% et celui des équipements et fournitures pour les ménages de 93.63%.

Mais cela ne devrait pas faire dévier Erdogan de sa trajectoire d’encore baisser les taux d’ici la fin de l’année.

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